Capitaine exemplaire, accélérateur de jeu... on a suivi Baptiste Couilloud contre l'Angleterre pour vous !
Le demi de mêlée lyonnais a impressionné contre l'Angleterre.
Puncheur, vaillant, présent en couverture, Couilloud a réalisé un match quasi-parfait ce dimanche. Pas mal pour une première titularisation en Bleu !

Fantastiques, lancinants, héroïques… les superlatifs nous manqueraient vite si l’on devait choisir les qualificatifs les plus adéquats pour décrire la prestation des Bleus à Twickenham cet après-midi. Malgré 95 minutes de folie, une magnanimité à toute épreuve et un coeur grand comme la porte d’Aix de la part de la jeune garde française, le scénario fut cruel, la défaite 22 à 19 bien là, on ne refera pas le match.

Mais au coeur de cet élan de bravoure des jeunes coqs toute la rencontre durant, nous avons décidé de suivre en caméra isolée un homme, un seul, Baptiste Couilloud. Histoire de voir ce que le Lyonnais, capitaine de la plus jeune équipe de France jamais vue, avait dans le ventre pour sa première titularisation sous le maillot tricolore. Et autant dire que le jeune demi de mêlée nous a pris au mot ! Ultra-dynamique, collant au ballon, engagé au possible, l’enfant du Rhône a assumé son statut à la perfection en étant l’un des tous meilleurs (parmi par les meilleurs) français de la rencontre. Dès le début de partie, on le vit tenter de donner le tempo aux siens par tous les moyens possibles. A l’image de son initiative gagnante de contre-ruck dès la 2ème minute, mal utilisée néanmoins à cause d’un jeu au pied rasant dans la foulée et bien couvert par l’arrière garde anglaise.

Malgré une hésitation en sortie de touche qui se matérialisait par une passe flottante à destination de Tolofua (qu’il ne parvenait pas à capter dans le camp français), Couilloud n’a jamais semblé douter et au contraire, fait que monter en régime tout au long de la 1ère période, à l’image de ses partenaires. Ainsi, au-delà de sa hargne en défense et de ses velléités offensives permanentes, on l’observa être efficace sur un déblayage à la 13ème minute qui permettait de récupérer une pénalité dans la foulée. Aussi ajuster un parfait jeu au pied dans la boîte à la demi-heure de jeu, qui retombait juste devant les 22 mètres anglais et permettait de leur mettre une pression conséquente au point de chute.

Mieux, en plus d’assurer la rapidité permanente du jeu français, Couilloud assuma ses responsabilités en contrôlant comme il le fallait son duel en l’air avec Anthony Watson aux pieds de sa ligne dès le retour des vestiaires. Plus sûr dans ses interventions au fil du temps qui tournait et non content de découper du rosbeef tel un boucher parisien de l’Ancien Régime, « Titou » y alla donc de son ballon gratté ultra-important sur un temps fort anglais à la 66ème minute de jeu. Royal.

Quelques points noirs et stratégie défensive intéressante

Pour autant, tout n’a pas été parfait dans la prestation du demi de mêlée de LOU. Même s’il a été assez impressionnant pour laisser sur le banc l’expérimenté Sébastien Bézy durant tout le temps réglementaire, le 91ème capitaine de l’histoire du XV de France a aussi commis quelques bourdes ici et là, venues quelque peu entacher une partition quasi-parfaite dans les intentions. Plus que des sorties de balle rapides qu’il affectionne tant, on notera une certaine précipitation parfois, symbolisée par quelques tergiversations autour des rucks - dont il s’est toujours bien sorti grâce à ses qualités physiques - et 2 ou 3 passes imprécises. Mais cela fait partie du package du Lyonnais on le sait, toujours désireux d’accélérer le jeu, parfois à outrance, donc. Un axe de travail à bosser, certes, mais n’oublions pas qu’il n’a que 23 ans et encore le temps pour appréhender un peu mieux la gestion des matches et notamment des temps faibles. Ces jets dans le grand bain lors de rencontres à très haute intensité comme celle d’aujourd’hui sont d’ailleurs là pour ça, qu’on se le dise. 

Et puis, difficile également de ne pas relever le manque de longueur de ses « box kick », pourtant sans pression ou presque à chaque retombée. Là, il n’est pas le seul fautif mais peut-être aurait-il pu un peu plus s’appliquer à trouver les touches afin de casser le rythme à l’occasion, et ainsi éviter les incessantes relances anglaises auxquelles se sont exposés les Bleus en deuxième période. Pénalisé aussi pour un ballon gardé au sol à la 53ème minute, mais qu’il conviendra d’appeler « faute intelligente » tant le numéro 9 manquait de soutiens proches et s’exposait donc à un contre dangereux en cas de perte de balle.

Des petites bévues qui n’ont néanmoins jamais coûté bien cher du fait du manque de réussite au pied de Farrell et de la solidarité sans faille des Tricolores. Que ces derniers lui devaient bien tant leur capitaine n’a cessé de multiplier les efforts, notamment en couverture. On l’aperçut en effet très souvent couvrir les couloirs des 15 mètres dans le fond du terrain, aussi venir compléter la première ligne défensive des Bleus sur les extérieurs après plusieurs temps de jeu. Une stratégie intéressante et certainement établie par le camp tricolore afin d’exploiter au mieux la propension du Lyonnais à rattraper les coups. 

Clairement numéro 3 à son poste depuis la prise de fonction du nouveau staff des Bleus voilà près d’un an, dire que Baptiste Couilloud s’est démené pour faire bouger les choses ce dimanche relèverait du doux euphémisme. Si Dupont paraît toujours intouchable et Serin apprécié pour son profil de gestionnaire, nul doute que depuis les tribunes de Twickenham, l’oeil avisé de l’ancien demi de mêlée Fabien Galthié a dû apprécier. Que l’on aimerait pas être à sa place au moment de composer les feuilles de match du prochain Tournoi…

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@Theo Fondacci
"une magnanimité à toute épreuve"
tu sors ca d'ou?

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