Champions Cup. 15 breaks pour (presque) rien, ça ne peut pas durer pour le Stade Toulousain
Champions Cup. Toulouse-Leicester : un choc européen sous haute tension. Crédit image : Screenshot France 2
Toulouse face à Leicester : l'heure de vérité approche. Entre frustrations en Afrique du Sud, rivalité avec Bordeaux et défis physiques, Ugo Mola appelle à la prudence avant ce choc décisif.

Après le périple éprouvant en Afrique du Sud face aux Sharks, l’entraîneur du Stade Toulousain, Ugo Mola, a pris la parole pour analyser la situation de son équipe avant un rendez-vous crucial contre Leicester. Entre frustration offensive, gestion des blessures et rivalité exacerbée avec l'UBB, le coach des Rouge et Noir invite à la prudence.

Leicester : un défi musclé à ne pas sous-estimer

Revenir victorieux de Durban, même sans le bonus offensif, n’a pas été une mince affaire. « Breaker autant de fois pour marquer si peu, c’est frustrant », admet Mola. Avec quinze franchissements et seulement quelques points au tableau, l’efficacité des Toulousains a cruellement manqué. Ajoutez à cela les terrains gelés au retour, des entraînements perturbés et quelques pépins de santé dans l’effectif, et vous obtenez une préparation loin d’être idéale pour affronter Leicester ce dimanche.

On a plutôt un ratio de transformation de nos breaks assez efficaces. On fait partie des équipes qui sont quand même plutôt efficaces sur ce genre de situation et d'avoir eu quinze breaks, quasiment huit ou neuf en première mi-temps et de ne pas marquer, ça nous a un peu frustré. Donc j'espère qu'on va pouvoir mettre notre vie en place dimanche contre Leicester.

« Cette équipe, c’est du solide. Longtemps réputée pour sa puissance devant, Leicester propose aujourd’hui un jeu plus varié, avec une ligne de trois quarts impressionnante », explique Mola. Le danger viendra notamment de Freddie Steward, l’arrière anglais, maître incontesté des ballons hauts. Face à une formation aussi complète, Toulouse devra retrouver son efficacité dans les zones de marque. Car en face, les Tigers brillent par leur réalisme, surtout dans les 20 derniers mètres. Pas de place pour l’erreur.

C'est une des équipes les plus efficaces dans les zones de marque dans les vingt derniers mètres du championnat anglais et de la Champions Cup. Donc si vous avez bien regardé le match contre Bordeaux, ils ont mené vingt-et-un sept et ils sont en mesure de marquer, ils prennent un contre et le match se transforme à ce moment-là. Il est bien plus tendu que ce que le score annonce à la fin.

Bordeaux, un rival qui monte en puissance

Mola ne cache pas son admiration pour l’UBB, en pleine ascension. « Bordeaux joue à un rythme qu’on connaît bien, c’était le nôtre il n’y a pas si longtemps. Ils réalisent une campagne européenne incroyable », reconnaît-il. Actuellement premiers de leur poule, les Bordelais semblent en mesure de dominer les Sharks. Le technicien ne voit d'ailleurs pas comment les cinq points pourraient leur échapper. Une rivalité vive entre ces deux équipes qui se croisent au sommet du rugby français et européen.

Ce n'est pas et ce n'est pas le jeu de la flagornerie, de flatterie mal placé, c'est juste que Bordeaux réalise une campagne européenne magnifique et est premier du championnat. Donc ça, c'est un fait, c'est factuel et ils sont en mesure de gagner je pense assez aisément contre les Sharks.

Malgré les calculs et les scénarios possibles, l’objectif reste simple pour le Stade Toulousain : battre Leicester. « Si on perd, Leicester peut nous passer devant, et on se retrouverait troisièmes, avec un déplacement en huitième. Ce n’est pas la même limonade », ironise Mola. Une victoire permettrait aux Rouge et Noir de sécuriser un huitième à domicile, un avantage non négligeable dans une compétition où chaque détail compte.

Un calendrier toujours plus exigeant

En janvier, avec le Tournoi des 6 Nations qui approche, les blessures s’accumulent et les internationaux manqueront rapidement à l’appel. « On ne s’est jamais aussi peu entraînés en un mois et demi », confie Mola. Les cadences infernales imposées par le calendrier européen et national pèsent sur les organismes. « Cette fameuse physicalité, on la ressent, et parfois, elle met tout un effectif à rude épreuve », souligne le coach.

Malgré les obstacles, Mola reste pragmatique. Il sait que pour briller en Champions Cup, il faut se frotter aux meilleures équipes. Leicester, Bordeaux, mais aussi des clubs comme La Rochelle ou le Leinster incarnent cette exigence. « Penser qu’il n’y a que deux ou trois équipes capables de gagner la compétition serait réducteur », précise-t-il. Le Stade Toulousain devra prouver qu’il mérite de rester au sommet.

On se cherche toujours un rival, on a toujours besoin d'avoir quelqu'un à qui se confronter, se comparer et se rassurer parfois ou s'inquiéter d'autres fois.

Le rendez-vous de dimanche contre Leicester s’annonce décisif. Pour Ugo Mola et ses joueurs, il s’agit non seulement de retrouver leur efficacité offensive, mais aussi de montrer qu’ils ont les ressources pour gérer ce calendrier exigeant. « On a tout pour réussir, mais il faudra être irréprochables », conclut-il. Une victoire permettrait de poser une pierre supplémentaire sur le chemin d’une saison européenne ambitieuse. Avec ce match à enjeu et une concurrence toujours plus féroce, le Stade Toulousain sait que chaque détail compte. Le combat commence, dès dimanche, sur la pelouse d’Ernest-Wallon.

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C'est un vrai plaisir de lire Ugo Mola.

Ses analyses et commentaires sont toujours clairs et précis sans langue de bois, avec du recul et sans prise de tête.

Et en plus il parle français ! 😬

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