C’est donc là, au Michelin, que vont se retrouver l’élève et le maître. Dimanche à 16 h, le doyen et son cadet croiseront en effet à nouveau le fer, mais pas dans l’ordre que les mots auraient tendance à dessiner. Car en matière de demi de mêlée, vous conviendrez qu’Antoine Dupont n’a pour sûr plus aucun mentor sur la scène internationale, encore moins sur l’échiquier hexagonal. Et aussi bon Sébastien Bézy fut-il sous les couleurs du Stade Toulousain - durant les dernières saisons notamment -, il a dû, dans l’optique de viser une place de numéro 1, quitter sa Haute-Garonne adoptive lors de la dernière intersaison (chose qui n’est pas sans rappeler le prochain départ de Clément Castets pour Paris…). Celle qui l’a formé, choyé, poli. « Je sais que j'aurais toujours été un peu derrière lui », avait-il confié à La Dépêche du Midi en octobre dernier, au moment de revenir sur les facteurs l’ayant contraint à s’éloigner d’Ernest-Wallon.
Le match des qualités
Le match ? Il se joue ainsi sur les qualités intrinsèques bien connues des 2 principaux concernés. On ne refera pas l’histoire ici : Bézy est un super joueur, vif, malin, opportun, doté d’un sens du jeu et d’une fluidité de passe comme on en trouve que 4 ou 5 sur le Vieux-Continent, tout au plus. Efficace en défense malgré son petit gabarit (1m74 pour 76 kg), le Clermontois n’a que très peu de carences dans son jeu, si ce n’est peut-être un léger manque de leadership lorsque son équipe est en difficulté, chose qui lui a souvent été reproché par le passé. En ce sens, avec le Caporal Morgan Parra qui n’est jamais loin derrière, l’ASM tient là un formidable duo de 9, puisque très complémentaire. Malgré tout, il lui a certainement toujours manqué ce petit brin de caractère supplémentaire pour s’affirmer comme une référence au plus haut-niveau ont longtemps avancé certains, quand d’autres, probablement plus proches de la vérité, n’oublient pas d’évoquer qu’il est aussi tombé sur la génération de demis de mêlée la plus talentueuse de l’Hexagone depuis des lustres. À ce titre, on mettrait bien notre petite pièce sur le fait que sans l’émergence de Toto Dupont, l’ancien de Bagneux serait aujourd’hui à la tête de la dernière équipe championne de France, aussi un membre à part entière du groupe France, avec facilement 20 capes de plus au compteur.
Dupont ? Inutile de vous dresser le portrait du garçon le plus médiatique du rugby français aujourd’hui. Alors, dans un souci d’équité, on vous rappellera juste une esquisse de ses qualités : il est très fort, tout aussi rapide, dispose d’une technique individuelle digne des meilleurs magiciens de ce jeu et, en sus, jouit probablement du sens du placement le plus aigu de la planète ovale. Autant de qualités qui font que, dans son style, le natif de Lannemezan est incontestablement le meilleur demi de mêlée(/joueur ?) du monde. Alors, Dupont est-il la version améliorée de son prédécesseur au Stade Toulousain ? Le duel de ce week-end entre ces deux (jeunes) hommes est-il déjà joué d’avance ? On serait tenté de dire que non, pas vraiment, tant leurs profils sont différents.
La forme du moment
D’autant qu’au niveau de la forme, ils défendent chacun de solides arguments. Comme disait Patrick Bosso dans le plus mythique des films marseillais, « changement d’herbage, rajeunit le veau ». En Auvergne, « Seb » a en effet tenté de donner un coup de collier à sa carrière, de se remettre en danger et, in fine, glaner cette fameuse place de titulaire à la mêlée chez un autre cador de l’Hexagone. Et avec quelle réussite ! Car qu’on le veuille ou non, le (nouveau) patron à Clermont, c’est lui. En témoigne sa titularisation sur la pelouse des Wasps samedi dernier, assortie d’une belle performance et d’un essai inscrit, qui porte son total à 6 en 19 matchs joués avec l’ASM. Des performances qui, vous le savez, l’ont même conduit à retrouver en décembre dernier une équipe de France qu’il n’avait plus connu depuis plus de 4 ans. Une éternité.
Bref, vous l’aurez compris, le petit frère de Nicolas joue l’un des meilleurs rugby de sa carrière depuis son arrivée dans le 63, mais le petit prodige reste intouchable : avec 14 essais en 18 titularisations cette saison (club + EDF) ainsi qu’un titre de meilleur joueur du 6 Nations 2020 et une nomination en 2021, l’enfant de Magnoac semble repousser un peu plus les limites de l’être humain chaque semaine. Son nouveau doublé samedi dernier, face au Munster et en 8ᵉ de finale de Champions Cup cette fois, est encore là pour en témoigner.
VIDEO. Champions Cup. Un doublé de Dupont face au Munster envoie Toulouse en quartsLeurs seuls points communs ? Leur jeu est avant tout basé sur la vitesse et demeure ô combien agréable à regarder. Et dimanche à Marcel-Michelin, vous verrez que le numéro 9 le plus sous-côté de France aura à coeur de montrer à son cadet qu’il ne lui en veut de rien, mais qu’il mérite aussi d’autres titres que celui d’excellent faire-valoir, auquel beaucoup l’ont trop souvent cantonné…
Luern63
Et voilà comme je l'avais pressenti et écrit à la parution de cet article la composition vient de tomber et le numéro 9 est attribué à....... M. Parra.
jose5
Je ne suis pas du tout d'accord lorsque vous écrivez a propos de Bézy:
"qu’on le veuille ou non, le (nouveau) patron à Clermont, c’est lui. En témoigne sa titularisation sur la pelouse des Wasps samedi dernier, assortie d’une belle performance et d’un essai inscrit"
Non, Bézy ne s'est pas vraiment imposé à Clermont, et son match face aux Wasps était assez mauvais. Qu'il ait été à la finition d'un essai n'y change rien... vous avez regardé le match, ou juste un résumé? 😉
Il a d'ailleurs été remplacé assez tôt, et l'entrée de Parra a coïncidé avec le réveil clermontois.
Ça ne m'étonnerais pas que Parra soit titulaire dimanche, et Bézy sur le banc.
SaintJu
Personnellement, je me régale en voyant évoluer les 2 ! Leur clairvoyance. Leur intelligence. Et non ! Bezy n'est pas sous-coté. Chacun sait qu'il est un excellent joueur !
D'autre part, le foin organisé autour du vedettariat et de Dupond a tendance à m'agacer.
Il est exceptionnel, c'est vrai. N'oublions pas que pour recevoir le ballon, il faut qu'il y ait auparavant un équipier qui lui passe.
Bon match !
frakc
"le foin organisé autour du vedettariat et de Dupond a tendance à m'agacer." C'est en effet très agaçant surtout quand ça vient d'observateurs qui expliquaient il y a peu qu'il n'avait pas le niveau pour être titulaire en EdF (Yachvili par exemple, ou Galthié avant qu'il soit sélectionneur, deux demis de mêlée avec du caca dans les yeux... ). En plus je suis convaincu que ce n'est pas ça qu'il recherche et ça ne fait que lui rajouter de la pression inutilement. Je pense d’ailleurs que ça a un peu joué (négativement) sur les dernier matchs du tournois.
LaGuiguille
bel article, ou j'ai appris que Clermont est dans le 63 (excusez du peu 😉
On a beau encenser Dupont, Bezy est aussi un sacré joueur, qui a beaucoup compté pour le dernier titre de Toulouse en 2019/2020
Umagavaniekerkwilko
Bezy est parti la bas pour eviter l'ombre faite par Antoine mais je ne suis pas sur qu'il soit titulaire alors Voyons voir si Morgan sert de "Parra-tonnerre" en cas de défaite de son équipe car c'est en Stat 75% pour l'équipe qui reçoit.
Mais je vois quand même une victoire de Toulouse, ca aidera a lancer ses jeunes "mafia cassoulet" et sinon ils diront que les Toulousains sont surcotés, finalement c'est assez facile comme position au final a l'Ouest rien de nouveau.
lebonbernieCGunther
Vous oubliez un "Parra-maître" très envisageable: que Morgan soit titulaire et Seb sur le banc...
Basile Embolie
Pas daccord.... Les films les plus mythiques sur Marseille: Marius Fanny Cesar, la gloire de mon pere, Taxi5. (Chouf- Gomez et Tavarez- Marius et Jeannette sont a la rigueur des options).
L\\\'ibère
Formalité ....
Manu
On ne sait pas qui est maître et qui est l'élève. Réponse dimanche?
Luern63
Je ne suis pas certain que Bezy soit titulaire !!