Champions d’hier, en difficulté aujourd’hui : 'vieillissant', 'rouillé', le Stade Rochelais face à ses démons avant le Leinster
Des lacunes criantes aux solutions : Le vrai diagnostic du Stade Rochelais. Crédit image : Screenshot Youtube Top 14
Les Maritimes sur courant alternatif : Elissalde et Leyds posent un diagnostic sans filtre sur les failles rochelaises, mais appellent à ne pas enterrer le Stade Rochelais trop vite.

Les Rochelais peinent à retrouver la dynamique qui les avait menés au sommet du rugby européen. Entre un effectif vieillissant, des lacunes offensives et un mental vacillant, Jean-Pierre Elissalde et Dillyn Leyds partagent des analyses lucides sur les difficultés du Stade Rochelais cette saison. Alors que la deuxième partie de championnat s'annonce solide, le temps presse pour corriger le tir. Ce dimanche, les Maritimes passeront un très gros test face au Leinster en Champions Cup.

Un effectif vieillissant et des rouages grippés

Jean-Pierre Elissalde, ancien joueur et entraîneur emblématique de La Rochelle, n’a pas mâché ses mots via France Bleu concernant la situation actuelle du club. "Il n’y a pas d’huile dans les rouages, l’effectif est vieillissant", analyse-t-il avec franchise. Pour lui, les Maritimes manquent de fraîcheur et d’efficacité, ce qui impacte directement leur jeu. "Les internautes se demandent pourquoi les ballons ne sortent pas plus vite ? Mais on n’a pas intérêt que ça sorte vite car on ne peut pas mettre du rythme", déplore-t-il.

Aujourd'hui, parler de doublé pour le Stade Rochelais, ce serait incongru, pour pas dire déplacé.

Les deux recrues annoncées pour la saison prochaine, Le Garrec et Niniashvili, devraient apporter du dynamisme, mais en attendant, le Stade Rochelais peine à rivaliser avec les cadors du championnat. Elissalde pointe également un management souvent remis en question, mais défend Ronan O’Gara : "Quand ça ne va pas, on trouve toujours des difficultés dans le management. J'essaie d'avoir une vision plus large." Pour lui, les problèmes du Stade Rochelais ne se résument pas à l’encadrement, mais bien à des limites collectives et structurelles.

On a un joueur exceptionnel : c’est Skelton. Et quand il n’est pas là, on prend des ballons portés contre des jeunes 'puceaux' quasiment, on a du mal à avancer sur nos propres portées de balles, la mêlée devient neutre… parce qu'on emporte personne.

Une mentalité vacillante sur les terrains extérieurs

De son côté, l’ailier sud-africain Dillyn Leyds se concentre sur un autre aspect : la mentalité du groupe, notamment lors des matchs à l’extérieur. "Lors des grands matchs, la connexion est tout le temps là. Mais dans un match pas aussi 'grand', où l’on doit gagner, on n’est pas là", regrette-t-il via Sud Ouest. Les performances décevantes face à des équipes moins huppées traduisent un manque de concentration et de constance. "On est gelés… et quand on décide qu’on doit jouer, c’est trop tard", reconnaît-il.

Ces difficultés mentales se reflètent également dans les réunions d’après-match : "On dit qu’on a fait de bonnes choses, mais on n’a pas fini le job. On ne peut pas attendre que le match à domicile pour gagner." Une autocritique honnête qui met en lumière l’urgence de transformer ces mots en actes pour éviter de vivre une saison en dents de scie.

Des raisons d’espérer ?

Malgré les critiques et les frustrations, tout n’est pas noir pour les Rochelais. "On croit vraiment qu’on est une bonne équipe, qu’on a un groupe spécial", assure Dillyn Leyds. Les Maritimes ont prouvé leur capacité à briller dans les grands rendez-vous, notamment en Champions Cup, où l’équipe semble galvanisée. Mais cet état d’esprit doit être maintenu en championnat pour éviter de compromettre leurs objectifs.

Jean-Pierre Elissalde reste également mesuré : "Maintenant c’est trop tard pour changer de cheval, de jockey, d'entraîneur, donc on continue." Avec un format de compétition qui permet des retournements de situation, les Rochelais ont toutes leurs chances, à condition de retrouver leur cohésion et leur efficacité.

Quelle suite pour le Stade Rochelais ?

Le défi est immense pour Ronan O’Gara et ses hommes. À court terme, il s’agira de retrouver la constance en championnat pour rester dans la course aux phases finales. À plus long terme, les recrutements ciblés pour la saison prochaine pourraient être une solution pour combler les lacunes identifiées par Elissalde. Mais les résultats devront venir rapidement, car les supporters rochelais, habitués à l’excellence, attendent plus qu’un simple sursaut d’orgueil.

On a besoin d’être au complet, on a besoin d’être frais, on a besoin d’avoir de la réussite et on a surtout besoin d’un adversaire qui ne met pas de rythme. Ce n’est pas forcément ce qui nous attend samedi prochain.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si les Maritimes peuvent espérer un nouveau sacre ou si, comme le souligne Elissalde, parler de doublé restera "incongru". Une certitude : les regards seront braqués sur les Jaune et Noir, qui doivent désormais prouver leur valeur sur le terrain. Premier rendez-vous ce dimanche face au Leinster.

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Dans la mesure où l'analyse est faite sur ce qui ne va pas, et c'est visiblement le cas à la Rochelle, JPElissalde
(et ROG qui a aussi fait un mea-culpa récemment )
il n'y a effectivement pas urgence à changer de jockey de cheval ou d'entraîneur (j'aime bien cette image).
Il y a l'espoir de trouver les moyens de mieux jouer à nouveau .
Au Racing je n'ai pas du tout l'impression qu'on en soit là, les rênes entre le le driver ou le cavalier et le cheval ne sont plus ajustées et ça ce n'est pas la faute du cheval !

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