Comme Barraque, qui sont ces joueurs à avoir été sélectionnés sur le (très) tard ?
Les joueurs sélectionnés tardivement sont loin d'être légion dans le rugby moderne.
Nel, Strauss et Tiatia ont bien débuté sur le tard, mais jamais personne n'a pu détrôner le Français Olivier Sourgens et son record invraisemblable.

L’anecdote est passée inaperçue du fait de la relative jeunesse du principal intéressé dans une carrière de joueur professionnel. Mais à 29 ans, Jean-Pascal Barraque pourrait bien devenir le plus vieil international français à fêter sa première cape depuis près de 10 ans et un certain Yannick Forestier, en 2012 (30 ans). Il faut dire que dans une ère où la quasi-exclusivité des joueurs est passée par tous les radars de détection et de sélection depuis le plus jeune âge, il est de plus en plus rare de voir des garçons faire leurs débuts après l’apparition de leurs premières rides.

Dans un passé récent et en dehors de nos frontières, l’on pourrait citer les Ecossais d’adoption WP Nel et Josh Strauss par exemple, tous deux sélectionnés l’année de leurs 29 bougies lors du Mondial anglais en 2015. Mais cela n’a rien de bien « vieux » en soi, vous en conviendrez, et demeure aussi à nuancer du fait de la règle de la résidence des 3 ans à respecter, sans quoi nombre de naturalisés l’auraient probablement été plus tôt dans leur carrière. Seul peut-être le rugueux Filo Tiatia - passé par le Pays de Galles et les Ospreys de 2006 à 2011 - fait figure d’ovni, quand il fut lui sélectionné pour la première fois avec les Blacks face aux Tonga en juin 2000, à 29 ans aussi. Simplement une explosion tardive au plus haut-niveau pour le coup… 

Alors, pour trouver trace de garçons ayant fait leurs premiers pas sur la scène internationale la trentaine bien entamée, il faut remonter bien plus loin dans les archives. Plus profondément aussi pour s’apercevoir qu’il s’agit en fait d’une tradition bien franco-française que de lancer dans le grand bain des vieux routiers. Ainsi, Alfred Roques connut lui les joies de sa première cape en Bleu dans les années 50, à 33 ans, quand le Toulousain Albert Cigagna fit encore plus fort lors du Mondial 1995 face à l’Angleterre, à 34 ans et 9 mois. Longtemps dans l’ombre d’un certain Laurent Rodriguez par exemple, on ne le revit d’ailleurs plus jamais ensuite.

Et puis, comment ne pas mentionner le regretté Noel Baudry, décédé au tout début du siècle et très longtemps passé entre les mailles du filet, jusqu’à ses 35 piges ? Mobilisé pendant la seconde guerre mondiale du fait de ses études de médecine, le Corrézien fit ses premiers pas avec l’équipe de France A lors du Tounoi des V Nations 1949, à l’époque des Guy Basquet ou Jean Prat. Un autre temps.

Enfin et grâce à cette tournée champêtre en Nouvelle-Zélande à l’été 2007, jouée sans les demi-finalistes du championnat et avec 14 novices, le plus improbable d’entre eux, Olivier Sourgens, glana l’absolu record. À presque 35 ans et demi, le Girondin eut donc l’honneur d’affronter les Blacks pour sa première, après plus de 150 rencontres en professionnel dans les jambes. Si le score face aux McCaw, Collins, Rokocoko et consorts fut à oublier (61 à 10, plus lourde défaite de l’histoire des Bleus), l’exploit de Sourgens, titulaire à droite de la mêlée ce jour-là, resta lui intact. Près de 15 ans plus tard, personne n’a jamais su ne serait-ce que s’en approcher. 

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Bouthier n'est pas trentenaire, mais qu'on ne le découvre au plus haut niveau (Top 14 et en bleu) qu'à 27 ans, ça m'a toujours interrogé...

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