La Coupe du monde 2015 définitivement lancée, il était temps de reprendre contact avec Benoît Piffero ! Durant l'intégralité du tournoi, qu'il dispute avec le Canada, le talonneur de Castanet nous fait vivre le quotidien des Canucks. Après une préparation commando et la Pacific Nations Cup, comment les coéquipiers de Jamie Cudmore traversent-ils la plus prestigieuse des compétitions de la planète rugby ? Piffero, dont le parcours original l'a mené jusqu'à la Coupe du monde, revient sur les rencontres disputées face à l'Irlande et l'Italie.
Commençons par ce match contre l'Irlande, disputé au Millennium de Cardiff... C'est fou ! Comment s'est passée la préparation de ce rendez-vous qu'on imagine particulier ?
C'était déjà une surprise d'être dans le groupe. Notre capitaine n'était pas à 100% et le coach a préféré mettre Aaron Carpenter en n°8, ce qui m'a fait basculer sur la feuille de match. Pour préparer le match, on était à Swansea pendant toute la semaine, avant de rejoindre Cardiff les deux derniers jours avant la rencontre. On était à dix minutes à pied du stade et on a pu sentir l'engouement monter, la ferveur. On était vraiment entrés dans la Coupe du monde. World Rugby a mis énormément de moyens à notre disposition, on nous a remis les caps... On entrait vraiment dans le vif du sujet. Au moment du Captain Run, voir ce stade... C'était extraordinaire, sans parler du match... Juste féérique ! Pour moi qui viens de Fédérale, certes, mais pour tout le monde. Je me souviens de Jamie Cudmore qui nous disait qu'il avait joué dans les plus grands stades, mais que celui-là faisait partie des plus beaux. C'était magique.
Justement, parlons de la rencontre, où tu es entré en cours de jeu à l'heure de jeu. Ça fait quoi de jouer face à Sexton et compagnie ? Et comment t'as senti ton équipe ?
Perso, je me suis bien senti : on avait les mêmes consignes depuis plusieurs matchs, et en tant que remplaçant, on doit se projeter sur le moment où on entre en jeu. J'étais concentré ! Bien sûr, par moment, on se laisse un peu à regarder le décor. Pour le score, l'addition a été salée, même si on n'est pas du tout au niveau de l'Irlande, deuxième au classement World Rugby il y a peu. Les Irlandais nous disaient après coup que ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu un match de cette intensité là, avec 49 minutes de temps de jeu effectif. Il nous a manqué ce petit truc en plus, comme sur ces deux essais qu'on nous refuse - justement - mais qui se jouent sur un rien, le carton jaune nous coûte cher... C'est la différence entre les grandes équipes et nous. Au moment où je rentre, il y a Cian Healy qui se prépare côté irlandais. Disons qu'on n'a pas la même expérience ou le même palmarès (Rires).
Et ton sélectionneur dans tout ça ? Quel a été son message dans le vestiaire ?
Il a tenu à retirer du positif. On savait qu'on n'étais pas favoris, mais on était persuadés qu'on pouvait faire quelque chose, et ça s'est justifié à la vidéo. On s'est créé des occasions mais on n'a pas su les terminer, on les a trop laissé jouer sur leurs forces. En mêlée, par contre, on s'attendait à souffrir mais l'arbitre ne nous a pénalisé qu'une seule fois. On savait que si on jouait aussi bien, tout en gommant quelques défauts, il y avait un truc à faire contre l'Italie...
Tu n'as pas joué face à la Squadra Azzurra, mais l'exploit de ton équipe a été proche... Vous sentiez que vous alliez faire un truc ?
C'était l'objectif ! La gagne. On savait qu'on avait les moyens pour les mettre en difficulté. L'Italie joue un rugby assez restreint et on a su les contrer mais au final c'est toujours pareil : on met deux supers essais mais on en prend un derrière. En fin de rencontre, on a une nouvelle occasion de marquer mais un Italien fait un en-avant sur la passe de notre demi de mêlée. Sur ce match, on a clairement dominé. Mais à la fin, on perd. Il y a beaucoup de frustration.
Et le vestiaire, il était comment après cette rencontre ?
Il n'y avait pas de sentiment de fierté. Notre objectif, ce n'était pas de bien figurer, c'était de gagner. Le scénario du match nous a donné raison : ils étaient plus que prenables. Mais même si on vient de perdre deux matchs, on est fiers de ce qu'on réalise. On est perfectibles. On essaie de travailler là-dessus, mais ces dernières années, on répond présent. L'Ecosse l'an passé, les Samoa et les USA cet été, l'Italie... On est capables de rivaliser, sans avoir les conditions que peut avoir l'équipe de France. On sait que les Canadiens vont être fiers de nous, car on donne tout sur le terrain. Mais les grandes équipes, ce n'est pas que du courage et de la bravoure.RESUME VIDEO. Coupe du monde. Le Canada s'incline face à l'Italie malgré un sublime essai de 80mProchainement, dans l'épisode 4 : le match contre l'équipe de France, ses sentiments vis-à-vis des Bleus et l'organisation au sein du squad canadien.
Commençons par ce match contre l'Irlande, disputé au Millennium de Cardiff... C'est fou ! Comment s'est passée la préparation de ce rendez-vous qu'on imagine particulier ?
C'était déjà une surprise d'être dans le groupe. Notre capitaine n'était pas à 100% et le coach a préféré mettre Aaron Carpenter en n°8, ce qui m'a fait basculer sur la feuille de match. Pour préparer le match, on était à Swansea pendant toute la semaine, avant de rejoindre Cardiff les deux derniers jours avant la rencontre. On était à dix minutes à pied du stade et on a pu sentir l'engouement monter, la ferveur. On était vraiment entrés dans la Coupe du monde. World Rugby a mis énormément de moyens à notre disposition, on nous a remis les caps... On entrait vraiment dans le vif du sujet. Au moment du Captain Run, voir ce stade... C'était extraordinaire, sans parler du match... Juste féérique ! Pour moi qui viens de Fédérale, certes, mais pour tout le monde. Je me souviens de Jamie Cudmore qui nous disait qu'il avait joué dans les plus grands stades, mais que celui-là faisait partie des plus beaux. C'était magique.
Justement, parlons de la rencontre, où tu es entré en cours de jeu à l'heure de jeu. Ça fait quoi de jouer face à Sexton et compagnie ? Et comment t'as senti ton équipe ?
Perso, je me suis bien senti : on avait les mêmes consignes depuis plusieurs matchs, et en tant que remplaçant, on doit se projeter sur le moment où on entre en jeu. J'étais concentré ! Bien sûr, par moment, on se laisse un peu à regarder le décor. Pour le score, l'addition a été salée, même si on n'est pas du tout au niveau de l'Irlande, deuxième au classement World Rugby il y a peu. Les Irlandais nous disaient après coup que ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu un match de cette intensité là, avec 49 minutes de temps de jeu effectif. Il nous a manqué ce petit truc en plus, comme sur ces deux essais qu'on nous refuse - justement - mais qui se jouent sur un rien, le carton jaune nous coûte cher... C'est la différence entre les grandes équipes et nous. Au moment où je rentre, il y a Cian Healy qui se prépare côté irlandais. Disons qu'on n'a pas la même expérience ou le même palmarès (Rires).
Et ton sélectionneur dans tout ça ? Quel a été son message dans le vestiaire ?
Il a tenu à retirer du positif. On savait qu'on n'étais pas favoris, mais on était persuadés qu'on pouvait faire quelque chose, et ça s'est justifié à la vidéo. On s'est créé des occasions mais on n'a pas su les terminer, on les a trop laissé jouer sur leurs forces. En mêlée, par contre, on s'attendait à souffrir mais l'arbitre ne nous a pénalisé qu'une seule fois. On savait que si on jouait aussi bien, tout en gommant quelques défauts, il y avait un truc à faire contre l'Italie...
Tu n'as pas joué face à la Squadra Azzurra, mais l'exploit de ton équipe a été proche... Vous sentiez que vous alliez faire un truc ?
C'était l'objectif ! La gagne. On savait qu'on avait les moyens pour les mettre en difficulté. L'Italie joue un rugby assez restreint et on a su les contrer mais au final c'est toujours pareil : on met deux supers essais mais on en prend un derrière. En fin de rencontre, on a une nouvelle occasion de marquer mais un Italien fait un en-avant sur la passe de notre demi de mêlée. Sur ce match, on a clairement dominé. Mais à la fin, on perd. Il y a beaucoup de frustration.
Et le vestiaire, il était comment après cette rencontre ?
Il n'y avait pas de sentiment de fierté. Notre objectif, ce n'était pas de bien figurer, c'était de gagner. Le scénario du match nous a donné raison : ils étaient plus que prenables. Mais même si on vient de perdre deux matchs, on est fiers de ce qu'on réalise. On est perfectibles. On essaie de travailler là-dessus, mais ces dernières années, on répond présent. L'Ecosse l'an passé, les Samoa et les USA cet été, l'Italie... On est capables de rivaliser, sans avoir les conditions que peut avoir l'équipe de France. On sait que les Canadiens vont être fiers de nous, car on donne tout sur le terrain. Mais les grandes équipes, ce n'est pas que du courage et de la bravoure.RESUME VIDEO. Coupe du monde. Le Canada s'incline face à l'Italie malgré un sublime essai de 80mProchainement, dans l'épisode 4 : le match contre l'équipe de France, ses sentiments vis-à-vis des Bleus et l'organisation au sein du squad canadien.
Chips et cetera
"On sait que les Canadiens vont être fiers de nous, car on donne tout sur le terrain. Mais les grandes équipes, ce n'est pas que du courage et de la bravoure."
Bravo les canucks pour votre esprit et votre combativité.
Jean-Claudas
Génial de pouvoir suivre un joueur d'une "😜etite nation" de cette manière. Ça fait rêver un peu !
Merci le rugbynistere !
Italie - Canada, sur ce match la meilleure équipe n'a pas gagné, quel dommage pour cette sélection.
Pat33600
On a intérêt à mettre de l'intensité dès le début de la rencontre, sinon, ils sont capables de le faire à notre place, et là, mauvaise limonade...