David Roumieu est arrivé en 2007 au Pays Basque. Il signe à l’Aviron Bayonnais et y passe huit ans de sa carrière. En 2016, il retourne sur la côte basque pour jouer une saison au Biarritz Olympique. Durant cette courte, mais intense période, il atteindra notamment les demi-finales de Pro D2 avec le club biarrot avant de terminer sa carrière par une ultime saison au Stade Toulousain. Il revient dans une interview sur l’atmosphère qui entoure cette rencontre. Il passe aussi en revue les situations des deux clubs, que cela soit pour les problèmes extra-sportifs du Biarritz Olympique ou les difficultés qu’a rencontrées Bayonne avec la Covid-19.
Votre pronostic sur la rencontre de ce week-end ?
C’est compliqué pour moi de me prononcer sur ce match. J’ai fait toute ma carrière à l’Aviron Bayonnais donc difficile pour moi de ne pas pencher pour mon club de cœur. J’ai aussi fait une merveilleuse saison à Biarritz, avec une belle demie de Pro D2 à la clé. Mais rugbystiquement, j’aurais tendance à pencher pour Bayonne. L’effectif me semble plus fourni et surtout il y a un plus grand nombre de Basques dans l’équipe. Ça reste un derby. Avoir des joueurs qui en ont déjà vécu ou qui connaissent son histoire, c’est un plus non négligeable.
Le BO compte 32 victoires, en professionnel, contre l’Aviron Bayonnais dans son histoire. C’est l’adversaire contre lequel elle a le plus souvent gagné, cette logique peut-elle continuer ?
C’est vrai que quand j’y repense, je n'ai pas gagné énormément de derby… Après les statistiques sont à remettre dans leur contexte. Il y a une dizaine d'années, Biarritz était un cador du Top 14 alors que l’Aviron jouait plutôt le maintien. Par contre, ce que l’on peut prendre en compte, c’est l’atmosphère qu’il y a autour de cette rencontre. Les statistiques sont faites pour être déjouées et c'est lors d’une rencontre pareille que l’on peut le faire.
Que penses-tu du derby en tant que tel, qu’est-ce que cette rencontre t’inspire ?
C’est un match unique en France, voire même en Europe. Ce sont des émotions et des souvenirs très particuliers. Maintenant je suis retraité, mais s’il y a bien une rencontre que j’aimerais rejouer ça serait celle-là.
Que pensez-vous de la saison de Bayonne en Top 14 cette saison ?
Je dirais le mot : “réaction” pour décrire Bayonne. Pour moi, c'est une équipe à réaction, capable du pire comme du meilleur. À chaque fois qu’ils ont pris une fessée, ils en ont profité pour faire un super match derrière.
Bayonne a montré plusieurs très grosses performances face à des “gros” du championnat, comment expliquez-vous qu’ils se retrouvent en barrage ?
Il y a eu de gros problèmes liés à la covid, je pense que ça a joué. Bien sûr, on ne peut pas tout mettre sur le dos de ça, mais je pense que ça a eu une influence sur les résultats. Après dès que l’Aviron est en forme et en pleine possession de ses moyens, ils sont capables de battre n’importe qui avec leur rugby. Même les cadors de Top 14 doivent s’en méfier.
Inversement que pensez-vous de la saison de Biarritz en Pro D2 ?
De la même manière, je dirais que le Biarritz Olympique est une équipe à réaction. Le BO a montré qu’il pouvait battre tout le monde en Pro D2. Seulement, ils ont aussi perdu quelques matchs bêtement. Être plus constant les aurait sûrement aidés, surtout quant à la gestion de leur effectif et de leur équipe type.
Quels sont les joueurs qui vous plaisent dans les deux équipes actuelles ?
Pro D2. Lucas Peyresblanques, le (presque) petit basque au grand avenirÀ Biarritz, il y a le talonneur Lucas Peyresblanques. C’est un jeune prometteur qui peut viser les hauts de tableau et pourrait même penser un jour à l’équipe de France. Je pense qu’il en a le potentiel même si selon moi il devra quitter le BO un jour pour maintenir ces objectifs-là. C’est un joueur dynamique et très bon avec le ballon. Il faut juste qu’il prenne de l’expérience sur le poste en lui-même, notamment la conquête. Par la suite, il pourra prétendre à faire partie des grands de ce Top 14.
Du côté de Bayonne, il y a des jeunes que j’aime bien, mais que je connais moins personnellement. Après si je devais vous parler d’une seule figure, ça serait bien évidemment Jean Monribot. Quand il n’est pas sur le terrain, l’Aviron Bayonnais n’est plus la même équipe. C’est en quelque sorte l’âme de cette formation.
C’est le premier derby basque depuis un petit moment, trouvez-vous que le contexte rend le match plus excitant ?
Bien sûr qu’il est plus excitant. Surtout que l’enjeu n’a peut-être jamais été aussi important sur un derby Basque. Plus que ça, je pense aussi que les supporters ont hâte de revoir cette affiche mythique. C’est une rencontre très importante chez nous. Demandez à n’importe qui ici et je pense qu’il préfèrera gagner les deux derbys basques dans la même année plutôt que le Top 14. Le gagnant passera de très bonnes vacances, alors que le perdant devra se cacher un petit peu.
Les deux équipes ne joueront pas dans la même division l’année prochaine, qu’est-ce qui empêche les deux écuries basques de rester ensemble en Top 14 ?
C’est la guerre depuis quelques années. Il faudra peut-être un jour s'asseoir autour d’une table et que les dirigeants parlent de nouveau du projet d’une grosse équipe basque. Du côté bayonnais, je pense que les dirigeants sont assez intelligents pour faire ce qu’il faut pour le bien du rugby dans cette région. Pour le Biarritz Olympique, l’homme qui est à la tête du club s’aime tellement, aime tellement la notoriété et le pouvoir que c’est compliqué. Il veut être le seul maître au monde. Cette histoire de fusion est une guerre d’égo. Le problème vient surtout du côté des dirigeants du Biarritz Olympique. Du côté bayonnais, je connais Philippe Tayeb. Je pense qu’il est intelligent, et qu’il pourrait discuter de ce problème pour ensuite faire les choix judicieux.
Biarritz n’a jamais été aussi proche de la remontée, qu’est-ce qui a pu changer comparé aux autres saisons de Pro D2 ?
C’est la suite logique. Le Biarritz Olympique est un grand club et a su devenir un cador de la seconde division. Ils ont désormais une très belle équipe. Le recrutement a été bon avec des joueurs comme Steffon Armitage et Francis Saili.
Le Pays basque est-il capable d'avoir deux clubs professionnels de retour dans l’élite ? Ou bien, cela est-il trop compliqué à gérer administrativement ?
Bien sûr, et ça serait génial ! S'ils peuvent soutenir cela financièrement, ça serait la meilleure solution possible. C’est important pour les deux villes d’avoir leur propre club. Après, au vu des circonstances actuelles et de l’évolution du monde du rugby, cette perspective semble de plus en plus compliquée.
Le Biarritz Olympique semble avoir du mal à se défaire de ces histoires extra-sportives (stade, problèmes financiers, fusion, etc), parmi tout cela, quels motifs d’espoir voyez-vous pour ce club historique du rugby français ?
Ça me rappelle l’Aviron Bayonnais à l’époque. On parlait plus de l’extra-sportif que du sportif en lui-même. Maintenant ça a changé, la solution a été une bonne présidence, puis après ils ont pensé à bien s’entourer. Donc on peut toujours se dire que cela changera un jour, il faut juste du temps.
Quels sont les raisons qui empêchent ce changement ?
Le problème est qu’à Biarritz, la personne qui dirige le club aime tellement ça qu’il n’a aucun intérêt à faire en sorte que cela s’arrête. Il veut que l’on parle de l’extra-sportif. Comment peut-on aimer le club et penser à délocaliser l’équipe à Lille tout ça parce que l’on a un désaccord avec la mairie de Biarritz ? Qui est cette personne pour effacer 100 ans de club ? Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour parler de ça. Je n’ai passé qu’un an au club, mais durant cette période, je me suis vraiment régalé. Ça me dégoûte que quelqu’un puisse agir comme cela. Il ne pense pas aux anciens, aux joueurs et aux supporters qui se sont battus et se battent encore pour ce club. Il y a beaucoup de joueurs qui choisissent le BO pour son histoire et la magnifique côte basque. Et là vous leur apprenez que la saison prochaine ils joueront peut-être à Lille…
Que pensez-vous du fait que le Biarritz Olympique ne répond plus depuis un certain temps aux questions des médias locaux lors des conférences de presse ? Cette cassure n'empêche-t-elle pas encore plus de faire parler du sportif plus qu’autre chose ?
Si bien sûr, mais le président aime ça. Donc que voulez-vous qu’il se passe ? Personne ne répond tant que le président dit de se taire, c’est lui qui les payent donc ils suivent les consignes. L’histoire de la presse est la même que celle des vestiaires. Les anciens sont interdits de rentrer dans ces derniers pour aller voir les joueurs, c’est le seul président au monde à faire cela... Mais en soit, si le BO gagne le match ce week-end, ça montrera peut-être qu’il avait raison. Tout ce que je pense, c’est que la roue tourne toujours au bout d’un moment.
AKA
Je viens de lire l article sur RR, pas un mot sur la présidence du BO! Une interview politiquement correct, tout le contraire de David!
lelinzhou
Et ça t'étonne ?
AKA
Pas du tout!!! Encore un exemple d' info dirigée, voire de désinfo!
CEVEN
D. ROUMIEU joueur de devoir et aux propos intéressants
S'est lancé dans la restauration pour son après carrière ovalesque
S'il avait opté pour l'habillement, était devenu tailleur, Mr ALDIGE serait habillé pour les 10 prochaines saisons hivernales...
J'attends ce match avec impatience, un beau derby avec de l'enjeu c'est ça qui fait le sel du rugby (il faudra s'en rappeler si un jour quelqu'un à la joyeuse idée de faire fusionner les clubs en franchises).
Concernant les pronostics c'est compliqué, j'ai du mal à situer le niveau de la Pro D2 ces dernières années.
On se dit que l'équipe en position de montée a peut-être engrangé plus de confiance que celle en position de descente.
Le BO a quand même une grosse équipe quand on y regarde: Armitage Watremez, Furno, Domvo, Speight, plus pas mal de mecs qui ont de l'experience en Top14 et en Champion's Cup (Hart, du Plessis, Lonca, Artru).
La tâche n'est vraiment pas simple pour les Bayonnais, même s'ils ont montré de belles choses au niveau collectif cette année.
Passovale
Mais voilà Mr Aldigé, on vous le dit depuis le début.
C est encore mieux
Avec David Roumieu.
Nicolas Sans Chaise
Ça fait quand même du bien d'entendre des joueurs historiques comme David prendre position dans ce sens et de se mouiller quitte à se mettre des supporters à dos.
AKA
Les soit disant "supporters" qui pourraient s' offusquer de ses propos, David n' en a rien à battre 😝
oc
@MARCFANXV
Pour faire avancer les choses , tous les principes convergent , a dire que
la raison prévaut.
Mais il existe ce microcosme , prétendument héritier des Atlantes , qui contre tous rapports homologiques , vit jusqu'ici sa renommé culturelle , quand ailleurs , le souffle spéculateur de l'investissement a pu détruire
les archaiques dômes de torchis sous lesquels , la sueur des frères rivaux incitait a la ferveur communiante .
Plutôt que d'industrialiser et de piller ses fonds marins , ce trésor antique peut compter , pour sa survie , sur l'ultime mentor des causes perdues .
Le patrimoine mondial des biens immatériels .
AKA
Tu as vérifié les champignons que tu manges???
oc
Ben ,
d'habitude , ca râpe un peu les bords mais ca reste cohérent ;;;
Comprends pas !!!
CEVEN
Et si la râpe est trop lâche, pitêtre que les copeaux deviennent trop gros ?
Comme diraient mes voisins cantalous :"quand tu veux affiner, réduis la maille"
oc
Ca se travaille !
T'as raison .
CEVEN
Avoir raison ne constitue en rien la finalité (une quête)
Ne voyez dans mes réponses qu'une invitation au décalé d'un manuel à la barbe squattée par les copeaux
Manier la râpe (ou le rabot) avec agilité/précision demande des heures de pratique
Nonobstant mes heures de vol, je demeurerai un débutant dans l'ouvrage chiadé
oc
Le débutant a parfois ses fulgurances ,
aucune règle n'établie leurs éclats !,
Elles viennent , surviennent , a leur gré ,et font le demeuré (la) ,
de celui qui cherche a les provoquer .
CEVEN
Trip entre champi et cactées ?
De psilos en peyotl ?
lelinzhou
Tout va bien ?
oc
Chui pas sûr ;;;
frakc
Pour la descente un peu de weed et ça ira 😊