Ce week-end, la Pro D2 comme le Top 14 fait relâche. Après 23 journées, deux clubs se détachent et se tienne en un point : Vannes et l'USAP. Derrière la lutte est féroce pour les quatre places restantes. Le BO part avec une longueur d'avance, mais une poignée de points sépare Grenoble, premier qualifié à la 6e place, d'Oyonnax et Colomiers. L'USC est dans le bon wagon de la qualification depuis le début de la saison. C'était l'objectif du groupe nous confie le 3e ligne polyvalent Anthony Coletta : "si on y parvient on verra jusqu'où on est capable d’aller". A peu près à la même époque il y a un an, le rugby s'arrêtait dans l'Hexagone pour cause de pandémie. Laissant un goût d'inachevé dans la bouche des Columérins, alors leaders du championnat avec dix-sept victoires au compteur devant les Catalans. "Je ne peux pas parler à la place des joueurs qui l’ont vécu... Après, c'est sûr qu’il y a eu de la frustration d’avoir fait tout ça pour rien".
Coletta ne jouait en effet pas encore pour Colomiers mais pour Soyaux-Angoulême. Une formation qu'il avait rejoint en 2017 en provenance de Dax avec l'ambition de retrouver ce rugby qu'il aime et de pourquoi pas connaître enfin les joies du Top 14. "La PRO D2 est toujours un championnat relevé qu'on y joue le maintien ou la qualification… Avec la saison que Colomiers a fait l’année dernière je me doutais qu’on serait attendus." Formé à Montignac en Dordogne, il est ensuite parti du côté de Brive, où il remportera notamment le championnat de France avec les Espoirs en 2009, avant de défendre les couleurs de Dax pendant sept ans du centre de formation à l'équipe première. Ce que l'on sait moins en revanche sur Anthony Coletta, et qui sort de l'ordinaire, c'est qu'il a aussi joué en Pologne. "À l’époque je ne savais pas qu’il existait un monde en dehors de Brive-la-Gaillarde", s'amuse-t-il en y repensant. Pourtant, avec Anthony Cros, il est monté à Gdansk, près de la mer Baltique, pour y jouer une poignée de match avec l'équipe locale et même une finale.Crédit photo : Michal Golomb
"Ça a commencé par un match amical contre l’équipe de Gdansk en visite à Brive. À l’issue du match, Gregory Kacala nous a proposé à Anthony Cros et moi-même de venir jouer les phases finales avec eux." Ils avaient en effet le droit d'avoir trois joueurs étrangers dans leurs rangs. C’est François Duboisset, ancien 3e ligne de Brive vainqueur de la Coupe d'Europe en 1997, Jean-Marie Soubira, ancien centre du CAB, et Loïc Van der Linden, international belge en troisième ligne, qui étaient en charge de l’organisation. Voilà comment à 20 ans, Anthony Coletta s'est retrouvé en Pologne pour y jouer des phases finales. On vous laisse imaginer le dépaysement notamment pour comprendre les consignes et se faire comprendre. "On s’est débrouillé, car les deux coachs plus deux joueurs parlaient français. Et on a bataillé avec un peu d’anglais. On s’est vite adapté déjà parce qu’on a été très bien accueillis et le système était plutôt simple. Bon physiquement fallait être préparé, car il y avait de beaux bébés et chaque collision cognait dure." Crédit photo : Michal Golomb
Et il n'y a pas que sur le terrain que ça cognait. Coletta garde un souvenir mémorable de la 3e mi-temps après la demi-finale remportée contre Sopot. "Un derby qu’on gagne dans le très joli stade de foot de Gdansk. La bringue qu'on a fait après était pas mal aussi… " De là à dire que le joueur polonais est plus solide que son homologue français ? "Très très costaud à l'apéro et surtout au cul sec, mais le Français a de quoi rivaliser !" nous confirme le 3e ligne. De quoi donner de sacrés maux de tête. Son meilleur souvenir, enfin "le plus racontable dont je me rappelle", a d'ailleurs trait à un mal de tête :
Un jour avant un match, je commençais à avoir une migraine. Et là-bas le médical, c'était un peu a l’arrache. Du coup le kiné décide de me faire de l'acupuncture au niveau de la tempe… Je prends le bus et juste en arrivant au stade, mon pote Anthony Cros me fait remarquer que le kiné avait oublié de m’enlever une aiguille cachée dans ma touffe de cheveux… C'est lui qui m'a retiré l'aiguille et j’avais toujours mal à la tête ahah.
Desman
Très sympa comme article. Merci !