Fabien Galthié a lancé son mandat en tant que numéro un de l’équipe de France en réalisant plusieurs choix marquants. Prime à la nouvelle génération et vague de surprises au programme. Au même titre qu’Alexandre Fischer (Clermont) ou Maxime Lucu (UBB), Lester Etien n’était pas le premier nom que les quelques dizaines de milliers de sélectionneurs français avaient couché en premier sur le papier, à l’aube de l’annonce de Marcoussis. Quoi qu’il en soit, Galthié et son escouade ont tranché dans le vif sur l’aile en écartant notamment les anciens Huget et Médard ainsi que Raka pour faire place à Gervais Cordin, Gabriel Ngandebe et Lester Etien donc. Les deux derniers cités proviennent tout droit de Massy, au même titre que Sékou Macalou et Cameron Woki, autres prétendants au tournoi. C’est au stade Jules-Ladoumègue d’ailleurs qu’Etien a découvert le monde professionnel et sa rudesse. Mais il faut remonter quelques kilomètres plus au Nord, sur la ligne du RER C, pour découvrir où il a d’abord commencé le rugby.
Du côté de Créteil-Choisy, sur le tard à quinze ans, il troque le ballon rond pour l’ovale. Et fait rapidement parler de lui. Il intègre la sélection Ile-de-France et son nom finit par résonner du côté de Massy qui se penche sur son profil par le biais de son technicien Morgan Champagne. ‘’Le RCME était en PRO D2 et j’avais profité d’un déplacement à La Rochelle pour aller voir un match de Taddéï. J’avais eu des échos sur Lester, un joueur issu de mon club d’ailleurs, lequel évoluait à l’aile en sélection IDF, je l’avais trouvé très bon, buteur d’ailleurs à l’époque. Mais il frappait comme un footballeur en fait ! C’est comme ça que j’ai fait sa connaissance, on l’a recruté et il a intégré le collectif Crabos’’.
Il s'impose en F1 et en PRO D2
Etien arrive donc à Massy et continue sa progression. À 19 ans, il est bombardé dans la fournaise de la PRO D2 à Mont-de-Marsan. Est aligné à cinq reprises ensuite et s’impose déjà, à 20 ans, comme un joueur sur lequel il va falloir compter, au moment où le club redescend en Fédérale 1 et espère prendre rapidement l’ascenseur dans le sens inverse. Didier Faugeron qui débarque alors pour reprendre l’équipe fanion se souvient : ‘’il alternait entre des matchs au centre et à l’aile. Centre terrain il densifiait notre ligne qui n'était pas la plus gaillarde, c’était un vrai plus. Hickes de Vannes d’ailleurs (NDLR : Frederick Hickes, centre fidjien du RCV) nous avait dit que c’était un des joueurs qui l’avait le plus mis en difficulté. Lester est capable de franchir en arrivant très vite sur la ligne d’avantage. Il connait ses points forts et sait s’en servir pour mettre l’équipe dans l’avancée’’.
En deux saisons de Fédérale 1, Etien prend du galon du côté de Massy, participe à la montée en PRO D2 et glane également un titre de champion de France de Fédérale 1B sous les ordres de Morgan Champagne et aux côtés de… Gabriel Ngandebe notamment. Au coach de se remémorer ce titre : ‘’On avait une génération vraiment très très forte, Gabriel et Lester donc mais aussi Youri Delhommel, Antoine Soave, Elies El Ansari, Karim Qadiri, Nadir Megdoud, William Iraguha… Lester était déjà très fort sur l’homme, capable de gagner des duels face à n’importe quel défenseur. Un seul souvenir ? C’est difficile de choisir (rires) mais son essai en finale face à Mauléon était remarquable. Une percée de cinquante mètres pour faire le break, il avait utilisé toute sa panoplie pour marquer, un moment vraiment fort’’.
À l’heure de retrouver la PRO D2, Massy peut donc compter sur Etien, lequel évolue cette fois principalement dans un rôle d'ailier. Sur 26 matchs de championnat, il en débute 22 et s’impose comme une plaque tournante du dispositif Faugeron. Auteur de deux essais, il joue alors la saison la plus prolifique de sa carrière en terme de temps de jeu avec plus de 1600 minutes au compteur et se sent prêt à faire le grand saut. Direction Auteuil et Jean-Bouin. Il s’en va de Massy sur un maintien obtenu, par la grande porte donc, et rallie le Stade français. Didier Faugeron ne souhaite garder que du positif de ses moments à entraîner le trois-quarts. ‘’En fait avec Lester, on a pris un coup l’année suivante car il n’était plus là pour faire les différences (rires). C’est là que tu te rends vraiment compte de ses qualités. Il avait besoin de jouer, de se mesurer au haut niveau et de progresser dans la lecture du jeu et la vitesse d’exécution. Il prend désormais une autre dimension au Stade français’’.
L'ascension continue
En débarquant du côté de la Porte de Saint-Cloud, le néo-Pink prend d’abord une claque avec une préparation physique dense et doit digérer son arrivée chez les troupes du Docteur Wild. Il s’impose finalement en enchaînant en Challenge puis en Top 14. En Coupe d’Europe d’ailleurs, il éblouit les observateurs face à Pau en réalisant une action exceptionnelle qui le voit remporter son duel aérien avant de percer sur quarante mètres pour amener l’essai de Yobo. En championnat, il prend la mesure de ce qu’il doit réaliser pour rivaliser, marque trois essais et s’impose finalement dans la rotation.
À 23 ans, il a débuté cette deuxième saison au Stade avec régularité et sa sélection dans le groupe des 42 semble désormais logique tant il pourrait s’inscrire dans le potentiel futur des Bleus sur l’aile, au même titre que son comparse Ngandebe, s’il continue à multiplier les performances convaincantes. Avec Morgan Champagne (désormais directeur sportif de Massy) il a en tout cas trouvé un soutien : ‘’Lester a été patient, ses premiers match à l’aile avaient été difficiles notamment sur le placement défensif. Il a réglé cela. Son point fort, c’est le duel sur l’homme, il est aussi costaud au grattage, dans le contre-ruck, il a un goût prononcé pour le combat. Lester excelle vraiment dans ces registres’’. Un soutien qui n’en perd pas moins son objectivité. ‘’Il doit continuer à bosser le jeu au pied et travailler les répétitions de course à haute intensité. Il va désormais découvrir celles liées au haut niveau’’. Après Créteil, le RER C, Ladoumègue et la Porte de Saint-Cloud, le Stade de France pourrait être la prochaine étape de l’ascension. À Etien de prouver qu’il est prêt.
math1907
Delhommel au talon pourrait également être un concurrent sérieux d'ici quelques Saisons !
Pianto
4 sélectionnés de Massy auxquels on peut ajouter Camara, Cancoriet, Joseph qui postulent à court ou moyen terme. Pas loin d'être le meilleur centre de formation français.
HookAHooker
La banlieu parisienne est un reservoir enorme on ne fait que commencer a le voir!
breiz93
Belle brochette !
Sekou et Yacouba, 2 joueurs que j'apprécie !
Etien sacré joueur.
CEVEN
Le boulot de formation mené au RCME est remarquable.
Bonne chance à L. Etien pour la suite de sa carrière.
batelier
Et que vive le RCME....
Pancho34
Il m'a impressionné contre nous, il est dur à plaquer, prend bien les intervalles, bon défenseur,