Un parcours atypique
Si aujourd'hui, Nicolas Martins est sous le feu des projecteurs et dans le XV de la plupart des médias mondiaux suite à ses performances en Coupe du monde, ça n'a pas toujours été le cas pour le troisième ligne. Originaire de la région toulousaine, ce grand gaillard a fait ses débuts à Colomiers, il nous raconte :
"J’ai commencé le rugby à sept ans à Colomiers où je suis resté quatre ans, et ils ne m’ont pas conservé. À l’époque, ils m’avaient expliqué que je n’avais pas vraiment le niveau, ou bien que je pouvais faire arbitre, donc j’ai préféré partir pour jouer au rugby. Je suis allé à Tournefeuille où je suis resté sept ans, et j’ai été champion de France là-bas d’ailleurs, en Balandrade. Ensuite, j’ai fait mes débuts à 18 ans en sénior, c’était en Fédérale 2, puis en Fédérale 3, car on est descendu. Après ça, j’ai signé à Castanet en Fédérale 1, pendant la Covid, mais j’ai pu faire ma deuxième saison pleine en Fédérale 1 et c’était super. De là, je signe l’année d’après à Angoulême en Pro D2, où je fais aussi mes débuts en sélection pour les tournois qualificatifs à la Coupe du monde. J’ai fait ma première en Géorgie où je joue 10 minutes."
Bien que ce dernier ait connu le rugby de haut niveau, puis de très haut niveau, il n'y a qu'une saison, son envie ne date pas d'hier. Martins nous confie vouloir être professionnel, depuis bien des années : "Pour être honnête, j’ai toujours aspiré à être pro, même en Fédérale 3, j’y croyais ! Cela étant, je ne pensais pas que tout ça allait arriver si tôt. Quand j’ai signé à Angoulême, ils étaient en Nationale, donc je me suis dit que j’allais faire quelques saisons là-bas, avant de signer en Pro D2 si je le peux, et c’était déjà très bien. Finalement, le club est en Pro D2 et tout se passe pour le mieux. Ça me donne envie de faire encore plus."
Une Coupe du monde incroyable
Acteur majeur de la Coupe du monde très réussie du Portugal, Nicolas Martins est aussi l'un des joueurs les plus utilisés par Patrice Lagisquet avec seulement 12 minutes de repos en quatre rencontres ! Le joueur d'Angoulême est revenu sur son ascension, lui qui n'a découvert le niveau international qu'en juillet 2022.
"J’ai su montrer de belles choses, mais ce sont des opportunités et de la chance parfois. Lors du tournoi qualificatif de Dubaï, un troisième ligne se blesse, donc je le remplace en tant que titulaire et je montre ce que je sais faire, et tout s’enchaîne. J’ai continué de travailler et de progresser et ça m’a souri !"
Avec un bilan de deux défaites, un match nul et une victoire, le Portugal est sans aucun doute la meilleure surprise de cette édition 2023 de la Coupe du monde. Dans une poule particulièrement compétitive, les hommes de Lagisquet n'ont jamais vraiment pris l'eau. Nicolas Martins nous explique l'état d'esprit de l'équipe, vécu de l'intérieur :
"C’était déjà inespéré qu’on y participe, on ne devait pas y aller, mais on s’y retrouve avec un concours de circonstances. Dès qu’on apprend que notre poule est autant compétitive, on se dit qu’on veut exister dans la compétition, ne pas faire comme en 2007 ou le Portugal avait subi. On a beaucoup travaillé ensemble, on a tous mis du cœur à l’ouvrage, et beaucoup d’entre nous ont fait des sacrifices depuis quatre ans. Des joueurs sont amateurs et doivent poser des jours pour la Coupe du monde, et ils ne sont pas payés du coup, donc cette victoire face aux Fidji est vraiment la récompense de tout ce travail !"
Pour le dernier match, le Portugal a véritablement bluffé la planète rugby, en battant une équipe des Fidji qui jouera en quart de finale contre l'Angleterre dimanche à Marseille. Cette rencontre a été l'occasion de voir Patrice Lagisquet et l'ensemble du staff portugais habité par ses joueurs et cette rencontre de folie. Une fois de plus, voici le discours du sélectionneur avant le match : "Ce qui s’est passé, c'est qu’il a clairement dit, c'est qu’il allait mettre les meilleurs joueurs sur le terrain, car il sentait que nous étions capables de le faire. Ce qui est dommageable, c’est qu’il y a trois joueurs qui n’ont pas joué une minute de la Coupe, c’est le côté triste de l’histoire. Il voulait absolument un nul, une défaite avec bonus ou bien une victoire pour être quatrième. Cette place pourrait nous qualifier directement pour la prochaine Coupe du monde, étant donné qu’elle sera en Australie, et que le pays hôte est déjà qualifié, à voir ! C’était donc vraiment un objectif de performer, et nous avons eu raison d’y croire."
COUPE DU MONDE. La France, pays de coeur des Springboks ?
Les futurs objectifs personnels ?
Très en vogue et élu homme du match face aux Fidji, le nom de Nicolas Martins revient forcément aux oreilles des fans de la Coupe du monde, qui ont suivi cette rencontre. Sous contrat avec Angoulême en Pro D2, le numéro 7 va retrouver ses coéquipiers en Charente et devrait faire ses premiers matchs de la saison dans les semaines à venir.
Néanmoins, bon nombre d'observateurs pensent ce joueur capable de signer et d'évoluer plus haut, voici la réponse du principal intéressé : "Pour le moment, je me focalise sur mon club, et même si c’est plaisant, l’engouement autour de moi, si je ne fais pas la maille à Angoulême, ça ne le fera pas. Prendre la grosse tête est la pire des choses à faire pour moi. Maintenant, évidemment que j’ai envie et que j’espère jouer plus haut, pourquoi pas en Top 14 ou en Premiership. Pour le moment, je veux juste montrer ce que je sais faire, prouver encore et encore et si je signe à l’étage supérieur, mon rêve sera réalisé."
COUPE DU MONDE. ANALYSE. Quelle menace représente l'Afrique du Sud pour le XV de France ?"Je voulais montrer que j’avais la capacité de rivaliser avec les mecs en face. Avant la Coupe du monde, je voulais finir meilleur plaqueur, car je ne pensais pas qu’on allait autant rivaliser et porter le ballon. Au final, je finis second (63) donc une part du contrat est remplie. Je suis très content de ma campagne, et ça fait chaud au cœur de voir que son travail est reconnu, et c’est plaisant d’être nommé aux côtés d’Alldritt ou Savea, car je les regardais à la télé il y a quelques années."
Il est ensuite revenu sur la compétition, plus en détail : "Honnêtement, je ne mets jamais la pression, donc le public ou la foule ne m’a pas surpris, mais j’avoue que c’était très motivant. À Toulouse, chaque fois que je suis rentré sur la pelouse, j’avais la banane, j’étais heureux d’être ici. Après, j’ai été surpris par le temps de jeu effectif, avec des séquences ultra-longues. En Pro D2, le rythme est de 30 minutes environ par rencontre, là, on a joué des matchs à 40 minutes, ça pique ! C’est la plus belle expérience de rugby de ma vie, tout était fait pour qu’on se régale, car personne n’a fermé le jeu, et c’était notre force."
Passovale
Dites moi si je me trompe, mais je n ai pas vu de commentaires sur le no 10 Portela que j ai trouvé excellent tout au long de cette CdM.
Manu
En commentaire d'un autre article, j'ai évoqué la possibilité que Portela, jeune ingénieur de 22 ans, ne retourne pas chez lui à Lisbonne mais reste en France à la demande d'un club de ProD2 ou Top14 tant il est bon dans l'animation et les ballons hauts. Cela lui permettrait de progresser au même titre que les autres jeunes compatriotes déjà en ProD2 (Storti, Marta ou Martins). Ces joueurs ont le potentiel pour progresser et nous offrir dans 4 ans d'autres matchs spectaculaires
Le Haut Landais
ca a l’air d’etre quelqun de tres bien, realiste, ambitieux, qui n’a pas la tete qui enfle, enthousiaste, heureux. tres content pour lui
Jacques-Tati-en-EDF
Super joueur. Mais pour jouer au-dessus, le problème est le jeu proposé par le club... Lagisquet a su utiliser les qualités de ses joueurs et de Martins en le laissant souvent sur les extérieurs, assez libre. En top 14 on va lui demander de prendre encore au moins 10 kg avec peu de liberté dans les "systèmes".
Manu
Il lui faudra encore bosser dur s'il veut jouer dans l'élite mais cela reste réalisable.
Il l'a dit lui même ; il faut savoir rester humble et ne pas avoir le melon.
Ce n'est pas la même chose de jouer en Top 14
que de jouer à l'émotion pour son pays avec le couteau entre les dents et un groupe ultra solidaire du fait de l'événement. Ce n'est que 1 mois. Le top 14 est très long et les ressorts mentaux ne sont pas les mêmes