Fédérale 1 Elite - En immersion dans les coulisses de la victoire de Provence Rugby sur Bourgoin
Provence Rugby enchaîne les victoires en Fédérale 1. Crédit photo : Adelin Vergne
Pro D2
  • 11 Matchs joués
  • 6 Victoires
  • 6 Classement
  • 245 Points marqués
  • 217 Points encaissés
Nos deux envoyés très spéciaux Nico et Thomas nous racontent le match de Fédérale 1 entre Provence Rugby et Bourgoin.

Le contexte

Tout d’abord plantons le décor. Nous sommes tous deux étudiants en management du sport à Kedge BS Marseille. Nico est arbitre le weekend, et Thomas est membre de l’Association Rugby EuroMéditerranée, ou AREM (dont la vocation est d’intégrer les jeunes des quartiers sensibles de Marseille, par le rugby et ses valeurs). Ces deux détails auront leur importance par la suite, croyez nous. De plus, on était un peu charette ces derniers temps, du coup on a pris du retard, alors qu’on devait rédiger un résumé juste après la rencontre Aix VS Bourgoin. Entre temps, les provençaux sont également allés s’imposer à Rouen… et sont, sauf cataclysme, vraiment bien partis pour remonter en Pro D2.

Fédérale 1 Elite - Provence Rugby tourne en tête, Albi termine fort

L’avant-match

Bref, le fait est que nous étions censés arriver au Stade Maurice David sur les coups de 19h30 avant la rencontre de Provence Rugby contre le CSBJ du vendredi 12 janvier. D’après le plan de base, nous voulions avoir le temps de récupérer les "accréd’", prendre une petite mousse, et nous installer tranquillement pour un coup d’envoi prévu à 20h45. En réalité, nous sommes arrivés dans les tribunes à 21h15… mais pour comprendre cette situation, il faut rembobiner la journée, sur les coups de 12h environ.

Alors que notre plan était peaufiné depuis quelques jours, j’apprends (Thomas) que je suis finalement chargé d’amener les gamins de l’AREM à l’entraînement. Je pars donc sur les coups de 16h afin d’aller les chercher dans une citée voisine, puis je les emmène dans un club de rugby local avec qui nous avons un partenariat, et où les petits sont membres de l’école de rugby. Bien évidemment, l’entraînement supposé se termine à 19h30 et s’achève à 19h45. Le temps de rentrer, et de déposer la camionnette, je retrouve Nico à 20h35. Pour être à Aix-en-Provence pour le coup d’envoi à 20h45, franchement, ça va être chaud !

Peu importe, nous tentons l’impossible à bord de notre bolide de fonction (une Opel Corsa de plus de quinze ans a bien plus de ressources qu’on ne le croit). Après avoir circulé dans le respect le plus strict du code de la route et des limitations de vitesse, nous arrivons au Stade à 21h10, tandis que le planchot affiche déjà 10-0 pour les locaux. Bien entendu, les tribunes sont archi-combles, et l’espace staff-presse relativement squatté (logique, si personne ne s’y est mis…). C’est donc dans une position bancale et un confort plutôt sommaire que nous suivons la fin de la première période : ordi main gauche, bière main droite, et stylo entre les dents. Pour être tout à fait francs, dans ces conditions, on n’a pas tellement bien suivi le match. En plus, on a rencontré et sympathisé avec des gars super sympas qui bossaient pour Le Sport Dauphinois, un site local du côté de Grenoble. Du coup, on ne va pas vous raconter trop de conneries sur le match et aller à l’essentiel.

Le match

Le match, nous le prenons en cours de route, est la marque est déjà portée à 10-0 par les locaux. A la 28e, le CSBJ a réduit la marque à 10-3. Pressés, ils ont tenu bon mais encaissé une nouvelle pénalité à la 30e (13-3), avant de craquer avant la mi-temps sous les assauts répétés des Provençaux qui marquent par l’intermédiaire de leur 3e ligne Edwards (20-3 à la pause). Au retour des vestiaires, les visiteurs prennent la marée, d’abord à la 45e après un essai de Beal (27-3), puis à la 50e suite à une superbe percée du numéro 16 aixois Théo Beziat (percée dont nous reparlerons) qui amène l’essai de Beal et porte le score à 34-3. Franchement, ça sent la branlée à ce moment-là. Finalement, les visiteurs se rebellent à la 57e par l’intermédiaire de leur ouvreur Javaux, portant la marque à 34-10. La fin du match est plus terne, mais heureusement le fessier du 18 aixois Jesús Moreno Rodríguez nous offre une éclipse de lune à la 78e, avant un final haletant où le CSBJ aurait pu faire sauter le BO des locaux. Il n’en sera rien, et cette dernière action fera parler. Pour ce qui est du jeu, on a fait le tour. Oui, on sait, c’est léger. Heureusement, on a de la matière pour la suite.

Les réactions

La rencontre terminée, nous nous focalisons sur les réactions d’après-match et nous prenons la direction le tunnel pour aborder… et bien pour aborder qui voudra bien nous répondre, déjà.

Nous tombons tout d’abord sur Florent Massip, N°15 de Provence Rugby et meilleur réalisateur du championnat. Il a inscrit le premier essai de la rencontre.

Quel est ton ressenti ? La victoire est bonifiée, mais vous auriez pu tuer le match plus tôt pour être plus sereins ?

F. M. : Oui, bonifiée mais dans la douleur. On s’est fait peur en fin de match. Je pense qu’on aurait pu concrétiser d’autres occasions qui nous auraient mis à l’abri un peu plus tôt. Mais bon on va retenir les 5 points et se mettre au travail dès dimanche pour le match de Rouen.

Match de Rouen qui amorce vraiment la partie 2018 du championnat. Normalement, si vous gérez le match face à Bourg-en-Bresse, tout devrait être fait pour aller chercher la première place de cette Fédérale 1 Elite et vous ouvrir les portes de la Pro D2 ?

F. M. : On va déjà prendre match après match, c’est un nouveau championnat qui commence. On va déjà prendre le match de Rouen, et ensuite on verra les autres au fur et à mesure.

Par la suite, nous parvenons à aborder le coach berjallien, Jean Henri Thubert, très bon client en interview d’après-match.

Aix, qui est meilleur gagne avec le bonus, mais est-ce que vous n’auriez pas pu venir jouer les troubles-fêtes en fin de match ?

J.H.T. : C’est exactement le ressenti que j’ai. Aujourd’hui cette première mi-temps dominée par Aix, légitimement, nous fait démarrer avec un retard qu’on a dû essayer d’aller combler en deuxième mi-temps. Ensuite, à 14 en deuxième mi-temps on s’est demandé à quelle sauce on allait être mangés, et finalement c’est là que les jeunes, je dirais, se sont expliqués, se sont révoltés en étant capables de produire de belles et longues séquences, en marquant un essai vraiment très positif. 

Et effectivement sur la fin du match une action litigieuse qui peut-être mérite mieux…
 ce carton jaune, je pense que si on a un arbitre anglais au milieu ça aurait pu être un essai de pénalité. Donc je pense que le score aurait pu être encore plus serré. Aujourd’hui je suis fier de ma jeunesse, fier des garçons qui ont dû subir quelques blessures en début et au cours du match, qui nous ont au fur et à mesure amoindries. Tous les joueurs qui sont rentrés ont porté fièrement le maillot berjallien.

Toi qui a une expérience de ce championnat, qui a un regard un peu posé sur la question, est-ce que tu as des idées de choses à faire qui pourrait permettre à ce championnat de Fedérale 1 Elite de s’assainir, et qu’on puisse vraiment avoir une compétition saine et équitable entre tous les clubs participants ?

J.H.T. : Alors… Deux choses, je risque de mettre les pieds dans le plat (rires). C’est peut-être ce que vous voulez (sourire). Toujours est-il que, déjà premier point : je pense que cette Fed1 Elite est très intéressante parce qu’elle a la lisibilité, et parce qu’elle a un niveau de performance nettement plus élevé que la Fed1 dite “basse”. Donc ce serait dommage de passer à côté de matchs comme nous le vivons depuis le début de l’année, en prétextant que des clubs n’arrivent pas à remplir ce cahier des charges. Ensuite, c’est important qu’on assainisse, effectivement, cette Fédérale 1 Elite, notamment par rapport à ces fameuses indemnités kilométriques. Je veux dire, si on continue à jouer aux indemnités kilométriques, on a un championnat qui fonctionne à deux vitesses.

Et je pense que c’est bien que la Fédé mette le nez dans tous ces montages, parce qu’à partir du moment où on jouera tous avec les mêmes règles, et qu’on sera tous sur des contrats tout simplement, et bien je crois qu’à ce moment on pourra respecter un cahier des charges, qui demandera en plus, certes, d’avoir des filières jeunes qui tiennent la route mais ça c’est le minimum syndical, mais je pense que du niveau de la Fed1 Elite et des divisions qui sont en dessous, c’est souvent des indemnités kilométriques voilà, qu’on distribue des fois… quand on regarde à travers, il y a des montants excessifs et injustifiés. Donc c’est là, je pense, qu’il faut être très très vigilants.Fédérale 1 Elite - Vers une refonte de la poule d'accession ? Thierry Murie veut ''assainir cette division''

Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour cette fin de saison, et cette jeunesse berjalienne qui nous a fait plaisir ce soir ?

J.H.T. : Oui exactement ça, qu’on continue à travailler et à progresser. Aujourd’hui on a bien travaillé, malgré un score qui nous parait un peu lourd sur la deuxième mi-temps. On a bien travaillé, c’est une équipe de 23 ans de moyenne d’âge. On la voyait au fond du sceau en début d’année, à la sortie elle se bat, elle a des vertus et des valeurs, et elle est capable de produire beaucoup de jeu. Il faut qu’on continue à progresser, qu’on préserve ce groupe pour l’année prochaine, parce qu’avec de l’expérience et de la maturité il va grandir, et qu’on continue sur ce projet là avec ce groupe jeune là.

Finalement, nous avons interpellé Théo Beziat, vous savez, le jeune talonneur entré comme N°16 qui nous a gratifié d’une percée de 40m ayant amené un essai en suivant…

Quel est ton ressenti global sur le match, conclu par une bonne victoire bonifiée qui a failli vous échapper sur la fin, mais au final votre défense plie mais ne rompt pas : le travail est fait ?

T.B. : Oui exactement, bonne victoire même s’il est vrai que sur la fin on s’est un peu emmêlé les pinceaux quand même. On prend un essai, peut-être qu’il n’a pas lieu d’être… si on est un peu plus concentrés, peut-être qu’on ne le prend pas. On se met un peu le feu pendant un quart d’heure. Donc voilà, bien, mais on peut mieux faire.

Maintenant qu’on a balayé les banalités, entrons dans le vif du sujet… (rires de Théo Beziat). L’image du première ligne qui nous fait une percée de 40m, qui vient mourir à 5m mais qui amène l’essai : tu nous la raconte la percée ?

T.B. : La percée... moi je ne fait que courir (sourire), c’est notre grand deuxième ligne Mohamed Kbaier qui m’ouvre l’espace. Après je n’ai qu’à courir.

On voit quand même toute la palette de l’avant moderne, l’explosivité, la prise d’intervalle, la vision du jeu…

T.B. : (Sourire) Après il ne faut pas trop réfléchir et courir, en cherchant les copains à côté.

Sur la fin t’avais plus le gaz du coup ?

T.B. : Ah bah surtout à la fin il y avait deux défenseurs, je suis pas un surhomme, je m’appelle pas Dan Coles (rires).

L'après-match

Après cette dernière interview, nous avons finalement été chaleureusement invités par les Aixois à prendre une mousse dans leurs vestiaires (très très bon esprit !), puis nous avons rejoint la réception d’après-match. À l’origine, nous étions censés retrouver Jérémy Rozier, l’arbitre de la rencontre, afin de l’interviewer lui aussi. Sauf que de bières en petits fours, et de petits fours en bières… Enfin, vous voyez le tableau. En plus de ça, Nico est tombé sur Jérôme Mondoulet, un 2e ligne ex-Bressan exilé à Aix, qu’il a eu l’occasion de côtoyer alors qu’il bossait… à Bourg-en-Bresse ! La morale, c’est que ça ne sert vraiment pas à grand chose de planifier ce genre d’escapade.

C’est finalement bien tardivement, après la réception, que nous sommes allés retrouver Jérémy à son hôtel, avec qui Nico s’est entretenu longuement. Vous pouvez d’ailleurs cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’article dédié à Jérémy.PORTRAIT. À la découverte de Jérémy Rozier, ancien international universitaire devenu arbitre international de rugby à 7

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On s'y croirait !
Bon moi aussi j'ai z'été voir un match de Fédérale, qui a vu Laragnasse encaisser 40 grains sur le terrain de Courmoy-sur-le-Rable et j'ai pu poser quelques question, à X. Lambda, arrière de Laragnasse.
- X. Lambda, quelles sont vos impressions après cette nouvelle défaite à l'extérieur ?
- Ben, on est vraiment déçu, voilà, on était venus pour faire un coup et ramener 4 points et au lieu de ça, voilà, on en prend quarante.
Comment vous expliquez ça ?
- On avait super bien travaillé à l'entraînement mais on n'a pas pu mettre notre jeu en place, voilà, on a eu des occasions qu'on n'a pas mis au fond et voilà. Eux ils on été plus réalistes, voilà, pis ont peut pas gagner quand on prend 19 pénalités et 3 cartons jaunes, voilà, trop de fautes, voilà...Pis j'ai pas l'habitude de critiquer l'arbitrage, mais là ça nous a pas aidé, voilà.
- Ça vous inquiète de n'avoir encore aucune victoire à l'extérieur ?
Ben non, ce qui nous inquiète le plus c'est de ne pas en avoir à la maison, voilà, mais on va rien lâcher. Dès lundi on va se remettre au travail, voilà, on va s'accrocher, match après match, voilà, prendre les matchs comme ils viennent et voilà , on est un bon groupe, bien soudé et ça va finir par le faire, voilà...
- Merci X. Lambda.
- Merci à vous, voilà.

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