L'année 2016 était une année olympique avec un objectif à court terme sur lequel il y avait un besoin de performance. L'année 2017 est celle de la transition pour l'ensemble des nations présentes sur le World Serie en vue des grandes échéances internationales qui se profilent : la Coupe du monde 2018 à San Francisco (USA ) ; les Jeux du Commonwealth 2018 en Australie ; les JO de 2020 à Tokyo. Il y a donc un gros chantier pour l'ensemble des nations, contraintes de former énormément de nouveaux joueurs afin de constituer un squad homogène d'environ 28-30 joueurs à quelques mois des événements.
Le but est de tripler les postes (21 joueurs minimum) pour les nations majeures afin de pallier les blessures et mettre en concurrence les joueurs. Le tout en se projetant sur les effectifs sans certains joueurs majeurs du moment dû à l'âge, méforme, etc. Sur cette période de transition, toutes les nations n'ont pas eu la même stratégie. Certains déçoivent notamment les NZ d'autres impressionnent comme l'Argentine et l'Afrique du Sud.
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— World Rugby Sevens (@WorldRugby7s) 29 janvier 2017
The @Blitzboks lead the series standings with two tournament wins in Dubai and Wellington and a runner-up spot in Cape Town pic.twitter.com/1OPY6AL5HR
Et la France dans tout ça ?
Il y a une double transition. Sportive, avec un après JO qui n'a pas été suffisamment préparé sous l'ère Skrela, et politique suite à la nouvelle présidence de la Fédération, la nomination d'un nouveau manager général, Christophe Reigt, et le repositionnement de certaines personnes comme Thierry Janeczek à la tête de l'équipe masculine. Le chantier en terme sportif est colossal, avec seulement 13 contrats professionnels, la France a besoin de former pas moins de 15-18 nouveaux joueurs sur le World Series d'ici 2020. Il reste donc 36 tournois pour obtenir un squad d'au moins 21 joueurs ayant au minimum 8-10 tournois à leur actif. Une expérience obligatoire afin de postuler pour une Coupe du Monde ou les Jeux olympiques. Sachant que des postes clefs (2,5,7 principalement) sont ou seront dépourvus de jeunes talents.
Une étape de Wellington mitigée
Les Français ont effectué une belle première journée au Wellington 7s et remplissent leur objectif qui était de se qualifier pour la Cup. La poule s'annonçait pourtant très relevée avec des Néo-Zélandais en reconquête dans leur fief de Wellington, des Samoans modelés par la patte de Gordon Tiejtens et des USA en pleine préparation pour le Las Vegas 7s. La France a réalisé un match solide face aux USA qui étaient pour moi l'équipe la plus difficile à manier. L'equipe a été opportuniste face aux All Blacks, jouant avec la règle et les moindres fautes de locaux. Elle n'a pas lâché le match et grappillé de précieux points au goal average qui a pu permettre la qualification.VIDEO. Wellington 7s. Jean-Pascal Barraque nous fait admirer ses superbes appuis et la France se qualifieLes choses se sont compliquées lors du deuxième jour. L'Afrique du Sud, leader du circuit, n'a laissé aucune chance aux bleus (45-0) avec sa défense de fer. Nous avions peu de chances mais nous aurions aimé voir les Français tenter plus de choses collectivement plutot que défier physiquement les Boks sur leurs points forts. Du coup, le manque de puissance côté français s'est traduit en perte de balles. Les Français ont perdu 9 possessions sur les 10 au total et commis trop d'imprécisions dans la conservation pour espérer accrocher les Sud-africains.
La défaite sèche en 1/4 a fait des dégâts dans les têtes, l'expérience française n'a pas pris le dessus sur une jeune équipe d'Argentine malgré de beaux mouvements coté tricolore. En effet, l'équipe de France présentait la 2e équipe la plus expérimenté de l'étape de Wellington ce qui lui a permis de gérer parfaitement le premier jour. Elle a pu mettre son équipe type en insérant quelques jeunes avec des temps de jeu plus important.VIDEO. Wellington 7S. 1/4 de finale - Deuxième journée du Tournoi pour la France 7s face aux Springboks et aux Argentins
Manque de réalisme et défense à revoir
Le chantier du sevens français reste le secteur défensif depuis de nombreuses années. La France a été l'une des plus mauvaises défenses sur ce Tournoi avec seulement 67 % de plaquages réussis juste devant la Papouasie et le Japon. Néanmoins nous avons vu une équipe adopter un pressing défensif collectif intéressant sur quelques séquences de jeu.
En attaque, les Francais ont eu un jeu un peu moins collectif. La France a été l'une des nations ayant effectué le moins de passes en moyenne avec 27 passes/match quand les Anglais sont à 46,2 passes /match. Ce qui explique que le jeu direct la France a manqué de réalisme dans les 22m adverses avec 11 essais sur 17 incursions dans les 22m. Soit un taux de 65 % quand les autres nations comme l'Argentine ou les Fidji ont un taux supérieur à 90 %.
Du temps de jeu pour les jeunes, Barraque en leader
Le retour de Thierry Janeczek aux commandes a été bénéfique. L'ensemble des jeunes joueurs a bénéficié de plus de temps de jeu. Les deux nouveaux Pierre Louis Barassi et Bastien Berenguel ont notamment connu leur baptême sur le World series tandis que Jean-Pascal Barraque et Sacha Valleau ont pris une autre dimension avec un volume de jeu différent. Ces derniers ont été dans tous les bons coups. Ce sont de jeunes joueurs en termes d'expérience sevens mais qui ont un gros potentiel.
Barraque a porté beaucoup plus les ballons sur le milieu de terrain, créant des brèches importantes dans les défenses adverses grâce à ses crochets et sa vista. Valleau quant à lui a été très présent dans les courses de soutien et surtout dans ses prises de décision lui permettant de distribuer de nombreux offloads à ses partenaires. En défense, ils sont durs sur l'homme mais doivent travailler leur positionnement collectif pour ne pas se faire surprendre.
Direction Sydney
#France7 Pour rappel voici le programme des Bleus pour ce week end! Les matchs sont à suivre sur Rugby + ! #soutiensle7 pic.twitter.com/CGD3ZP5fJz
— FF Rugby (@FFRugby) 1 février 2017
Les Bleus retrouvent les Samoa. Une équipe jeune sans ses créateurs qui éprouvent des difficultés et qui risque d'être dans le dur encore une fois lors du Sydney 7s. Elle a notamment eu une indiscipline incroyable avec 6 cartons jaunes à Wellington. Un record ! Les Français devront se montrer solides défensivement pour tuer le match le plus tôt possible.
Attention à l'équipe galloise qui a joué 2 Cup sur les 3 derniers tournois. Elle a été éliminée en poule par le Canada & Écosse qui sont hissés en 1/2 finale tout de même. Elle a une défense solide, la 2e du Wellington 7s. Ce ne sont jamais les mêmes équipes qui se qualifient en Cup au tournoi suivant en raison de la fatigue de la tournée et de la réaction des autres équipes. Ce sera le match à gagner à tout prix pour les Français.
Quant aux Fidji, ce n'est pas l'équipe des Jeux olympique, mais ça reste une équipe compétitive même si Écossais ont failli les sortir en 1/2 finale. Les Français devront employer une stratégie intelligente afin de donner le moins de munitions aux Iliens. Les Bleus ont de grandes chance d'aller en Cup avec un 1er jour sérieux. Ils pourront espérer plus sur les playoffs de Cup s'ils sont rigoureux dans le secteur défensif et dans la stratégie. Ils devront faire preuve de réalisme en scorant sur chaque possession ou limiter les pertes de balles face aux grosses cylindrées.
W1823
Je reste persuade que la solution passe par la creation d'un Championnat Pro en France. Ce championnat serait reserve aux moins de 24 ans, avec clair consensus de n'engager que des joueurs francais.
Les équipes seraient formées a partir des équipes du Top 14 et Pro D2, certaines équipes formant une union afin d'arriver a 16 équipes au total et partager les couts de fonctionnement...
De fait, les clubs pros pourraient donner du temps de jeu a leur jeunes, les développer, et meme en récolter les fruits financiers par le biais des recettes des tournois.
Par ailleurs, ces tournois auraient lieu partout en France afin d'attirer de nouveaux talents et spectateurs.
tropico31
Pour que la France puisse rivaliser contre des équipes contre les Fidji il faut... recruter et former des joueurs issus du Pacifique (dom-tom) facon Vakatawa
Vae Victis Brennos
Pour avoir une EDF performante aux JO, il faut des joueurs. Ce qui implique deux choses : les découvrir/les former puis dans un second temps les faire progresser, leur faire prendre de l'expérience. Pour cela, il faut deux situations adaptées :
1_ Formation par l'invitation de nouveaux joueurs (par exemple Louis Barassi et Bastien Berenguel). Classique, on connait
2_ Étape la plus compliqué, garder ces espoirs. Pour cela, je propose de créer pour les joueurs à potentiel que nous ne pouvons pas garder à plein temps sous contrat fédéral, un contrat à objectif partagé avec leur club. Le contrat dirait que le joueur doit jouer au moins une (voir deux ce serait mieux, mais par défaut une) tournée des World Series, soit 3-4 semaines par tournée (pour satisfaire le club, le contrat aurait une close stipulant que le joueur ne pourrait pas jouer avec le XV de France et France sept, autrement dit si il est sélectionné avec le XV de France, le contrat le liant au sept s'annule). Évidement, pendant cette période son contrat serait pris en charge par la FFR (à un moindre prix que celui qu'il touche en Top 14, mais bon, pour jouer à sept il faut faire des choix).
Plus : le fait que le joueur soit son contrat FFR au cour du mois de juin pour le tour européen ou la coupe du monde.
Avec un contrat de ce type là, nous pourrions continué de bosser avec Barry (voir avec Valleau si ce dernier souhaite repartir plus tôt en Top 14) et de garder sous la main de jeunes potentiels. Je pense en particulier au petit Arthur Retière (personnellement je pense qu'il est plus intéressant pour un jeune joueur de faire des tournées des World Series à Wellington-Sydney-Las Vegas-Vancouver que le tournoi des Six Nations des moins de 20 ans).
Que pensez-vous de ma proposition ? Est-ce que je pourrai la présenter à l'illustre président fédéral ?
oZbeck
Je trouve ça pas con après comme toujours la question c'est le pognon, déjà que y a pas de contrat fédé à 15...
Me pose une question, les Candelon, Bouraoua et tutti quanti y sont payés par qui?
Vae Victis Brennos
Par la fédé, mais ils ont des "petits" salaires. Par rapport au fait de jouer en Top 14 ou ProD2 j'entends.
Vakatawa s'est ainsi assis sur une grosse augmentation en signant avec la fédé.
Oui, c'est sûr que ça coute un peu cher, mais je crois que Laporte voulais aider le 7 donc bon... Et vendre le maillot (du XV mais aussi du sept) peut aider... De plus, on peut mettre en avant le coté formateur du rugby à sept pour les jeunes joueurs.