On ne les y retrouvera pas. Comme à chaque édition de la Coupe du monde de rugby féminin, les Bleues se sont arrêtées au stade des demi-finales. Cette observation fait mal pour les femmes de Thomas Darracq. En effet, en 9 éditions de la compétition reine, les Bleues ont toujours échoué au dernier carré. Effectivement, certaines défaites sont moins lourdes que d’autres. Cette année, l’échec infime face à des Black Ferns à domicile et à l’aise dans le jeu ne fait pas office de signal d’alarme. Mais au final, la dernière étape reste (encore) inaccessible.
Le week-end prochain, les joueuses du XV de France retrouveront tout de même l’herbe verdoyante des terrains. En effet, le 12 novembre à l’Eden Park, les Bleues défieront le Canada. Le but ? Affirmer que la France reste dans le trio au sommet du rugby féminin international via une troisième place. Par la suite, les yeux de l’ovalie pourront se river sur le choc entre Anglaises et Néo-Zélandaises, décidant du prochain titre mondial.
Un pack à conserver ?
Dans cette pénible gueule de bois du lendemain de défaite, une observation reste plaisante. Ce XV de France n’en a pas fini avec son histoire. Non, ici, on ne vous parle pas de la petite finale, à l’intérêt limité, mais bien du futur suivant cette Coupe du monde. Au regard du groupe et de sa compétition, une observation ressort : la France a sûrement la meilleure défense du monde. Acharnées et remplies de talent, les Bleues ont livré deux performances défensives magistrales face aux autres cadors mondiaux, les Red Roses et les Black Ferns.
De plus, le groupe devrait garder une ossature particulièrement solide. En effet, avec une moyenne d’âge d’environ 23,4 ans pour la première ligne et 25,7 ans pour la troisième ligne, le chantier ne semble pas immense. Dans ce pack convaincant, seule la deuxième ligne devrait être durement impactée.
La prochaine Coupe du monde pourrait se dessiner sans Safi N’Diaye (34 ans). Un fait qui reste seulement de l’ordre de la supposition. En effet, cette dernière avait déclaré récemment à Midi Libre : “Quant à la retraite, je n'ai encore rien dit dessus, j'ai envie de profiter du moment présent et on verra pour la suite.” Pour Céline Ferer (31 ans), la donne est différente. Nommée capitaine des Bleues durant l’absence de Gaëlle Hermet, elle prendra bien sa retraite sportive à l’issue du mondial. Ainsi, la cage sera le chantier majeur du pack français dans les prochaines années.
Une équipe qui a encore des choses à raconter
Pour ce qui est des lignes arrière, le constat de la jeunesse s’impose. En effet, sur le groupe emmenée en Océanie, seules 2 joueuses avaient au moins 28 ans. Il s’agit de Laure Sansus (28 ans) et Jessy Trémoulière (30 ans). Ces dernières sont de véritables cadres de cette formation. Cependant, la première d’entre elles, élue meilleure joueuse du dernier VI Nations, quitte définitivement les terrains après une terrible blessure. Pour ce qui est de l’ancienne Meilleure joueuse du monde, Jessy Trémoulière, cette dernière déclarait en 2020 à La Montagne qu’il n’était “pas question de prendre (sa) retraite sportive avant un petit moment !”
Concernant le staff encadrant cette formation, l’avenir de Thomas Darracq est entre les mains de la fédération. Installé à ce poste à quelques mois de la Coupe du monde, l’encadrement avait été largement réorganisé avant la compétition. Désormais, il reste à savoir si les Bleues repartent avec les mêmes bases ou si elles se portent vers de nouveaux horizons. La prochaine édition (2025) de la compétition se déroulera en Angleterre. L’occasion semble parfaite pour rattraper les meilleures ennemies des joueuses à la tunique bleue.
SalamAkhi
Alors Grisez n'a pas 29 ans (elle en a tout juste 26), et n'est pas une "cadre" du XV de France puisqu'elle a été sélectionnée pour la première fois il y a un mois à la surprise générale (même la sienne c'est dire).
Le problème actuel et qui va se poser encore plus maintenant c'est celui de la professionnalisation, sinon je ne me fais pas forcément de craintes pour l'avenir niveau vivier. L'EDF U20 domine très régulièrement son homologue anglaise, et en U18 je n'en parle même pas (72-10 en avril), idem à 7. Des joueuses qui ont du ballon on va en avoir, quant au physique cela ne semble pas être un gros souci eu égard aux capacités défensives de l'EDF. Maintenant il va falloir les accompagner vers l'excellence.
Reste aussi la question du plan de jeu ...
lebonbernieCGunther
Le principal chantier si on veut rivaliser, c'est celui de leur statut: pro à 100% si on ne veut pas finir éternellement au pied du podium.
alan75
Et une buteuse car elles ont souvent perdu en manquant les transformations et pénalités. Cela nous avait coûté la place en finale à Jean Bouin, ne l'oublions pas.
Trémoulières semblait assurer mais elle ne joue plus en EdF. Drouin a fait des progrès mais a encore de la marge.
Quand on voit la puissance des buteuses NZ et Anglaises, nous sommes loin de rivaliser.`
Marquer à l'aile c'est bien si l'on transforme ensuite c'est mieux!
O'Livey
J'en parlais dans un autre article, mais là où ça fait mal, c'est à la charnière.
Devant, effectivement, on a de quoi voir venir, à part en 2e ligne, où Fall est la seule jeune clairement installée. La relève à N'Diaye et Ferrer a l'air d'être Feleu pour l'instant, mais elle reste TRES inexpérimentée, et j'ai pas vu d'autres options jusque là. Par contre en 1ere et 3 ligne, on est tranquille. Ce serait bien de trouver d'autres talonneurs quand même, Sochat a encore de beaux jours devant elle, mais aucune de ses remplaçantes n'est convaincante.
Au centre, on a l'une des toute meilleure paire du monde avec Vernier et Filopon, et très clairement la meilleure paire défensive, et elles ont encore de beaux jours devant elles.
Le triangle arrière, et c'est le gros reproche que je fais à ce staff, c'est que c'est un foutoir. Avant la coupe du monde, on avait un triangle bien identifié, extrêmement performant et dans la force de l'âge: Trémoulières-Banet-Boujard. Chacune de ces joueuses pouvait prétendre à un statut de meilleure joueuse du monde à son poste. Et subitement, on a décidé de lancer des jeunes, comme Jacquet et Boulard. Soit, on construit sur l'avenir, malgré que les titulaires en forces soient au sommet de leur art. Et au fur et à mesure, on pousse ces monuments vers la sortie, alors que leur remplçantes ne sont pas encore au niveau. Et on fini avec un triangle arrière, pour les phases finales de coupe du monde, sans aucune de ces tôlières, et sans qu'aucune de leurs remplaçantes soient parvenues à se hisser à leur niveau. C'est juste du gâchis, et incompréhensible. On a l'une des meilleures générations qu'on ai jamais eu à ce poste, et au lieu d'en profiter, on fait le pari d'une jeunesse qui n'a encore rien prouvé malgré pas mal d'occasions. Les deux qui ont bien profité de ce pari, ce sont Jacquet et Boulard, qui ont clairement fait de sacrés progrès.Peut-être que dans quelques années elles seront aussi fortes que celles qu'elles ont remplacés. Mais y'a encore du chemin à parcourir.
A la charnière, le problème est un peu inverse. L'historique est très bizarre, et la on souffre plutôt de décisions qui ont été prises par les anciens staff, c'est un peu moins la faute du staff actuel, même s'ils ont rien fait pour arranger la situation. En gros on a toujours eu d'excellents demis de mêlée. Rivoalen en 2017, puis Bourdon, et Sansus depuis 2020. Si Bourdon est moins eprformante actuellement qu'entre 2018 et 2020, ça reste très fort. Le souci il est en 10. Drouin est installée à ce poste depuis 2017. Dès qu'elle est disponible, elle joue. Et mon impression de cette joueuse, c'est qu'elle est très talentueuse, peut faire des choses magnifiques, mais est aussi LA 10 la moins fiable du circuit international, qui fait énormément d'erreurs facilement évitables et qui coûtent très cher. Y'a qu'en 2021 que je l'ai trouvé vraiment forte à son poste, en ayant réduit ses erreurs individuelles. Mais elle est retombée salement dans ses travers cette année. On a fait d'elle la dépositaire du jeu du XV de France, depuis qu'elle est là. Alors là, on peut se dire que peut-être que c'est parce qu'on a pas le choix, problème de réservoir à ce poste, on a personne qui s'approche de son niveau... Sauf que Drouin est régulièrement indisponible pour le XV de France, convoquée avec les septistes. Du coup, on doit trouver des alternatives. En 2017, Montserrat Amédée, qui joue 10 en club mais replacée en 15 avec l'EDF pour avoir Drouin en 10, intervient beaucoup en 10, où elle est excellente. En 2018, on se rend compte que la petite Bourdon, ben elle est sacrément forte. Drouin est pas dispo, du coup on met Rivoalen en 9, et Bourdon en 10, et... ça marche sacrément bien. Puis Drouin revient contre l'Angleterre, on repasse Bourdon en 9, on gagne malgré un match dégueulasse de Drouin. En 2020, on a Sansus qui commence à exploser. Drouin encore indisponible, on met Bourdon en 10. Encore une fois, ça marche pas mal du tout, malgré la défaite contre l'Angleterre. Et malgré le fait que Sansus et Bourdon soient simultanément deux des meilleures joueuses du monde et qu'elles marchent très bien ensemble, l'une des deux retrouve toujours le banc pour laisser la place à Drouin. Plus récemment, on a essayé Trémoulière en 10. Et là aussi, ça a super bien marché. Jusqu'à ce que Drouin reprenne encore la place. Encore plus récemment, j'ai trouvé Queyroi pas mal du tout sur les quelques minutes qu'elle a eu à jouer contre l'Italie en quart, après, là c'est encore avec un temps de jeu très limité, difficile de juger. En clair, notre tôlière du poste, malgré toute son expérience, ne s'est jamais réellement imposée par elle même, continue de faire beaucoup d'erreurs, mais continue d'être "installée" malgré des performances très convaincantes de la part de ses concurrentes. Donc soit elle fini enfin par faire le ménage dans son jeu et devenir fiable, et ainsi s'imposer réellement, le talent étant incontestablement là, et elle fini par justifier l'acharnement que les staffs successifs ont mis à la titulariser. Soit on coupe les pertes là, et on essaye de trouver une autre 10, ce qui risque de pas être facile. On peut essayer d'installer Queyroi, qui semble tenir la corde. Ou de repasser Bourdon en 10, en espérant qu'elle retrouve son niveau de 2018-2020 où elle était une des toutes meilleures joueuses du monde, et qu'on trouve une autre 9 de talent équivalent, pour l'instant je sais pas qui ça pourrait être, mais comme avec les mecs, on a toujours produit de très bon 9.
Passovale
Si on parle du jeu parfois approximatif de Drouin alors que dire du jeu de Tremouillere ? Capable du pire comme du meilleur.
O'Livey
Pour être franc je suis pas fan de Trémoulières en 10 non plus. Mais sur les quelques fois où elle y a joué, j'ai trouvé qu'elle faisait moins de bêtises que Drouin.
Je sais que je fais une fixette sur Drouin (pour répondre à votre commentaire sur un autre article). Le fait est que c'est une très bonne joueuse de rugby en général, j'ai pas de problème à le reconnaitre. Mais on l'a balancé à une position qui colle pas super bien à ses qualités, et où elle semble surclassée par ses concurrentes internationales depuis quelques années (Katy McLean avant sa retraite, maintenant Zoé Harrisson, Demant est l'une des rares BF à avoir dominé sa vis à vis ce WE). Et depuis 2017, j’entends parler d'elle comme si c'était une extraterrestre, on la présente comme la meilleure 10 française à tout bout de chant, elle a été élue meilleure 10 de la coupe du monde en 2017... Et j'ai JAMAIS compris cet engouement. Tout ce que j'ai vu, c'est quelques gestes de très grande classe, entrecoupés d'erreurs que ses concurrentes internationales ne font jamais.
J'ai bien envie de la comparer à Trinh-Duc, niveau talent et profil en tout cas, mais avec une carrière opposée. Dans les deux cas on des des joueurs très talentueux, avec d'immenses qualités, mais qui collent pas forcément super bien avec leur poste de 10 (et seraient probablement plus adaptés au centre), et surtout un problème de constance et fiabilité assez criant. La différence, c'est que Trinh-Duc s'est fait jeter comme un malpropre de l'EDF à cause de ça, et ça a été l'exact inverse pour Drouin, qui a été conservée coûte que coûte, malgré qu'elle soit régulièrement peu performante, voire inférieure à une autre 10 française (cf Bourdon entre 2018 et 2020). D'un extrême à l'autre. Je dis pas que l'un est meilleur que l'autre. Mais je comprend pas cet entêtement.
Je souhaite de tout cœur qu'elle finisse par justifier cet entêtement. Parce que ce serait dommage de perdre une joueuse comme elle. Parce que j'ai pas envie que ma dernière impression de cette joueuse soit celle qu'elle m'a laissé avec sa performance contre les BF. Parce que ce serait triste pour elle qu'elle reste là dessus.
Passovale
Pour C. Drouin je crois que le mental est encore plus influent sur son jeu cf cette dernière pénalité bottee un peu trop vite comme si elle voulait s en débarrasser.
Mais elle reste une joueuse de grande classe "pour moi".
Francis Leveque
D'accord pour 80% mais , vous suivez réellement le 7 ? car Drouin il y a pas mal de matchs quelle n'a pas joué.
Pour avoir bien suivi le 15 j'ai toujours étonné du jeu de Bourbon qui attend un max que l'adversaire soit replacé pour servir ses coéquipieres !
De plus regardez ou se trouve Bourbon sur les rucks et le temps mis pour arriver à ces rucks où autres situations.
Dommage que Sansus arrête mais il faut trouver des 9 et 10 ayant du rugby .
Ps concernant le 7 je le suis régulièrement,.le maximum dans les stades si le déplacement n'est pas trop loin !.
Alefa le rugby
Velomo
Yoooooooy
On en a déjà discuté mais je te trouve aussi sévère avec Drouin que gentil avec Filopon qui a à peu près manqué tous ces matchs de poule. Le cas Boulard c'est une vaste blague, elle court vite et c'est tout, malgré ses progrès elle n'a pas le niveau, Jacquet est quand même au-dessus vu qu'elle sait faire des passes.
Mais bref, à mon avis le problème est dans le staff parce que ce n'est pas seulement une ou deux joueuses qui ont perdu en niveau mais toutes les arrières, et de ce fait le fond de jeu a fondu comme neige au soleil en quelques mois.
Pour Trémoulières, et Banet, Boujard, et surtout pour les deux dernières, cela dû être un crêve coeur et on sait que l'équipe n'est pas arrivée sereine en Nouvelle-Zélande contrairement à ce qu'a claironné toute la com' de la fédé.
O'Livey
Pour Filopon, y'a quelques problèmes évidents, mais en attendant elle est TRES forte sur certains aspects. D'accord ses passes sont pas toujours très bonnes, et elle a une sale tendance à bouffer la feuille. Par contre, à part Vernier, je vois aucune centre avec une meilleure défense qu'elle. Elle est aussi sacrément dangereuse dans les rucks, à gratter et ralentir les sorties. Et elles a quand même de belles qualités en attaques, elle est très forte pour s'infiltrer dans le moindre trou, assez forte sur les passes après contact, et globalement très à l'aise dans du jeu ouvert. En fait, j'ai vraiment envie de la comparer à Damian De Allende, le centre Sudaf. Quand à ses performances sur la coupe du monde, à part le premier match contre les sudafs et cette action foirée contre les NZ, elle fait une très bonne compétition. Elle est monstrueuse contre les anglaises, et pour moi c'est la meilleure joueuse sur le match contre les Fiji. Et avec Vernier, elle a tenu en échec les paires de centres italiennes et surtout NZ, qui sont quand même très fortes quand il s'agit d'attaquer.
Mais oui, globalement c'est assez clair que le problème vient surtout du staff, c'est pas normal que toutes nos arrières semblent moins bonnes que les années précédentes, et qu'il n'y ait eu aucune réponse à cette baisse de niveau.
breiz93
Tout à fait d'accord avec ton analyse à propos de Drouin...
bibisaa
La grande Céline Ferrer prends sa retraite aussi. En passant je lui souhaite bonne nouvelle vie dans son emploi à crossfit portet sur Garonne
dusqual
un avenir sans Thomas Darracq? à voir sur plus long terme, mais sa méthode me paraît contreproductive, usant des joueuses à contre-emploi et les bridant au passage.
Le Haut Landais
@Yoooooooy
comme je le disais dans un autre article, je trouvais que son langage corporel indiquait de fortes tensions dans le groupe et des tendances dictatoriales.
il s'est un peu rattrapé pendant l'entretien a la mi-temps car il se savait face aux cameras.
meme si la fede est dans une ère féodale/dictatoriale, j'espère qu'il ne restera pas en place, ses relations avec les joueuses semblent vraiment pourries et ca ne peut pas amener de bons résultats
O'Livey
Ça c'est le gros chantier: se trouver un staff compétent. Les joueuses, clairement, on les a. On a quelques talents de classe mondiale (surtout devant), et des joueuses qui ont un niveau international prouvé pour la plupart des autres positions. Je tape sur quelques joueuses sur mes autres posts, mais c'est aussi la faute du staff si elles en sont là.
Yoooooooy
Complètement d'accord, sans compter les non-sélections de Banet et Boujard pour mettre deux soit-disant OVNI qui se sont avérés être des ballons gonflables. Et que dire de la mise au frigo de Trémoulières ou encore de ses expérimentations en matchs préparatoires et en match de poule.
Rien de ce qu'il a entrepris ne fait sens, j'espère qu'on ne le reverra plus mais on sait que la fédé ne sait pas reconnaître ses torts. Donc on en a pour 10 ans de marasme,
SalamAkhi
Grisez ballon gonflable ? Elle a quand même montré de très belles choses, même contre la NZ, peu servie, elle a avancé à chaque impact. Et Banet était de toute façon blessée donc bon.
Yoooooooy
Je parlais pas de Grisez mais de Boulard et dans une moindre mesure de Jacquet. Grisez c'est le seul pari gagné. La blessure de Banet je n'y crois pas trop, mais bon ce serait tomber dans la théorie du complot hein 😉 C'est juste sa réaction sur sa non-sélection n'était pas celle d'une joueuse écartée pour blessure. Quant à Boujard, j'aimerais beaucoup savoir ce qui se cache derrière cette "décision sportive".