Match dans le match ce week-end lors de l’affrontement entre la Nouvelle-Zélande et la France à l'Eden Park. Deux des meilleures joueuses de la compétition seront face à face pendant 80 minutes. Ça risque de faire des étincelles. Côté français, Joanna Grisez pourrait mettre le feu à la défense néo-zélandaise. En effet, la joueuse originaire des Hauts-de-Seine est un véritable phénomène. Il y a un mois, cette dernière remportait la médaille de bronze à la coupe du monde de rugby à 7 avec l’équipe de France, avec qui elle évolue depuis 2018. La saison passée, l’ailière était la meilleure marqueuse de l’équipe de France à 7 avec 24 réalisations. Une performance qui lui a ouvert les portes du niveau international à XV. Pour sa première convocation avec le XV de France féminin, la joueuse de 26 ans s’est offert un premier essai pour sa première sélection, en Coupe du monde qui plus est. Chapeau.XV de France féminin. Grisez intenable, une défense de fer, les chiffres marquants du quart contre l'ItalieQuant à Portia Woodman, elle est surement la référence mondiale à son poste. Âgée de 31 ans, et avec une carrière bien pleine, la Maorie continue d’impressionner à tous les niveaux. Véritable dynamiteuse de la ligne de trois-quarts des Blacks Ferns, Woodman est lancée à vitesse grand V dans cette compétition. Comme la Tricolore, a, elle aussi, a connu le Seven, avec beaucoup de réussite : championne du monde en 2013 et 2018, la native de Kaikohe est considérée comme une des meilleures joueuses de tous les temps dans son pays. À XV, ce n’est pas une amatrice non plus puisqu'elle est championne du monde en 2017, année où elle a été élue meilleure joueuse du monde. Un grand nom du rugby.
Les stats à connaître :
- Pour son entrée dans le XV de France, Joanna Grisez impressionne. En seulement 3 matchs, elle comptabilise déjà 4 essais. C’est l’actuel meilleure marqueuse de la France dans cette compétition, et elle caracole en deuxième position du tableau principal. Le plan de jeu semble convenir à merveille à la néo-internationale au sein d'une équipe de France joueuse et ambitieuse. Forte de son triplé lors du quart de finale opposé à l’Italie, il faut nous attendre, on l’espère, à voir Grisez franchir une nouvelle fois la ligne blanche.
VIDEO. Le superbe triplé de Grisez porte le XV de France féminin jusqu'en demie de la Coupe du monde
- Quant à Woodman, comme à son habitude, elle affole les compteurs et les statistiques. En 2017, elle avait inscrit 13 essais en 5 matchs, un record jamais égalé. Pour cette édition, elle est en tête dau classement des essais, avec 7 réalisations en 3 matchs. Elle détient désormais le record avec 20 essais en Coupe du monde. Il faudra la surveiller comme le lait sur le feu, car le moindre espace sera fatal aux Bleues. Espérons pour nos Françaises que leur défense hermétique tiendra face aux assauts des Blacks Ferns.
Le Haut Landais
un article sur la demi des filles, elles vous sont reconnaissantes messieurs...
O'Livey
Là, franchement, ça me fait rigoler. Y'a pas mal de duels intéressants pour ce match. Vernier/Fitzpatrick. Filopon/Fuhler. Cocksedge/Bourdon. Woodman v Grisez n'en est pas un. En fait, aucun des duels sur le triangle arrière n'en est un. Parce que sur cette position, les BF nous sont TRES largement supérieure. Pour rappel (vu que ça n'a pas été annoncé sur ce site) notre triangle arrière pour ce match est composé de Marine Ménager, Grisez, et Boulard. Donc, si on récapitule, à une aile, une joueuse qui est pas capable d'attraper un ballon, malgré des capacités athlétiques très intéressantes. A l'autre aile, une nouvelle du XV, là encore avec des capacités physiques intéressantes, mais tout simplement mauvaises sur les basiques du poste (timing de course, placement, couverture, sureté sous les ballons hauts). Et à l'arrière, encore une fois, une athlète, très rapide, mais franchement pas terrible sur les compétences rugbystiques. En face, Woodman et Tui, ce sont deux des meilleures joueuses du monde à leur poste, poste qui est extrêmement fourni chez le rugby féminin (on citera Claudia McDonald, Abby Dow, Jessy Breach, Ellie Kildunne, Cyrielle Banet ou Caroline Boujard comme autres prétendantes pour cette distinction). Banet et Boujard ne sont pas du voyage. Et nos deux meilleures joueuses restantes du triangle arrière, Jacquet et Trémoulières, sont respectivement sur le banc pour la première, hors groupe pour la seconde. Je serais de tout cœur derrière les bleues ce samedi, mais j'ai vraiment peur, et je commence à trouver ces sélections de plus en plus incohérentes. Au départ, je pouvais voir l'éviction de Trémoulières hors groupe, au profit de joueuses clairement moins bonnes, comme une protection, on la garde pour les matchs importants, et on fait un pari sur l'avenir pour des jeunes joueuses qui sont encore loin des références du poste actuelles, mais qui le seront PEUT-ETRE un jour. Mais si on la conserve encore au frigo pour une demie finale contre les BF, là je commence à vraiment plus comprendre.
Yonolan
Visiblement on n' a pas vu ce groupe monter en puissance durant ce tournoi
Et oui on est loin et de la fluidité et de la technique des lignes arrières des Blacks Ferns
Cerise sur le gâteau le Midol pointait du doigt des divergences profonds entre le Staff et des joueuses
Voici des extraits de l'article
En dominant les Fidjiennes, les Françaises se sont offert un quart de finale contre l’Italie et font ainsi un pas de plus vers leur objectif ultime, le titre mondial. Une première étape validée malgré une phase de poule houleuse, en coulisses.
En France, on est bien placé pour savoir que les Coupes du monde sont souvent mouvementées en interne. Le XV de France féminin n’a pas dérogé à la règle pour ce Mondial en Nouvelle-Zélande. Résumer son parcours à de simples larges victoires contre l’Afrique du Sud et les Fidjiennes, ainsi qu’une "belle" défaite contre l’Angleterre serait bien réducteur. Pour en arriver à cette qualification pour les quarts de finale (samedi, 5 h 30), où les Bleues retrouveront l’Italie, une crise a couvé entre les joueuses et le sélectionneur Thomas Darracq durant les premières semaines de compétition.
L’origine des tensions remonte à plus longtemps. Les licenciements, au mois de mai, des anciens entraîneurs adjoints, Samuel Cherouk et Stéphane Eymard, en étaient une première manifestation. Souvenez-vous : bien que marqué par quatre victoires et une défaite en "finale" contre l’Angleterre, le Tournoi avait été plutôt décevant, surtout sur le plan du jeu. Les Bleues semblaient incapables de produire un match référence, à quelques mois du Mondial. Les rencontres amicales du mois de septembre contre l’Italie (une victoire, une défaite) n’ont fait que confirmer la tendance. En interne, le courant avait du mal à passer entre elles et Thomas Darracq qui, tout en restant sélectionneur, avait repris en charge les trois-quarts après le limogeage d’Eymard.
Les stages de préparation n’ont pas infléchi cette tendance : une partie des joueuses rejetait toujours le management du patron des Bleues, qu’elles jugent trop dans le contrôle de tous les aspects du quotidien et du sportif plutôt que dans la responsabilisation. Les Françaises pointaient également un manque d’écoute, malgré les remontées du groupe des leaders.
Overdose de « kicking game »
Parmi les griefs les plus concrets ? Le contenu des entraînements. Les Bleues réclamaient des entraînements plus courts mais surtout plus intenses, des ateliers supplémentaires de "skills" par petits groupes, des séances moins répétitives, ainsi que d’être plus impliquées dans la construction du projet de jeu. Derrière, les trois-quarts ne se retrouvaient pas dans un jeu trop orienté sur l’utilisation du pied et tapaient, encore et encore. Jusqu’à l’overdose. C’est, en substance, ce que nous confiait la demi de mêlée Laure Sansus, vendredi dernier, dans nos colonnes : "Nous avons une équipe de monstres et pourtant, nous sommes sur la retenue. On n’ose pas, comme ce fut le cas contre les Anglaises où nous gâchons des opportunités de contre-attaque. On s’enferme dans des "kicking games"… Alors, oui, on tape fort dans le ballon. Mais nous avons des nanas qui savent jouer comme "JackJack" (Chloé Jacquet), Pauline (Bourdon), Maëlle Filopon, Emilie Boulard, Caroline Drouin… Ces filles puent le rugby, elles savent jouer les coups. Aujourd’hui, il faut qu’elles se délestent de la pression qui les inhibe, qu’elles n’aient pas de regret." Entre les lignes, ce sont les options de jeu du staff que pointait la demie de mêlée toulousaine.
Tension maximale avant l’Angleterre, appel à l’aide à la DTN
Ce contexte a pesé sur la préparation et sur le début de la compétition. Dix jours avant la rencontre d’ouverture face à l’Afrique du Sud, les Bleues ont convoqué une réunion en interne avec le sélectionneur, pour lui faire part de leurs doléances. Et la large victoire (40-5) acquise en ouverture n’a rien changé à la situation. Le débriefing de ce match fut pour le moins musclé. Thomas Darracq décida alors de repousser l’annonce de l’équipe (traditionnellement le lundi soir) au mardi. Il programma une opposition féroce qui dicterait la composition du XV de départ contre l’Angleterre. Refus des joueuses, qui en ont informé le staff. Voyant que la situation n’évoluait pas malgré leurs demandes, elles ont décidé de faire appel au directeur technique national (DTN), Olivier Lièvremont, alors en France. Cet appel fut suivi d’un e-mail, dans lequel les Françaises alertaient sur les méthodes de management de leur sélectionneur qu’elles jugeaient peu vertueuses et qui, selon elles, vont les empêcher d’atteindre leur objectif : être championnes du monde.
Reigt, le médiateur qui change tout
Au même moment, Christophe Reigt prenait l’avion pour la Nouvelle-Zélande. Cette visite était prévue, mais le manager général des équipes de France à VII et féminin n’était pas censé s’éterniser. Averti de la situation par la DTN, Reigt allait finalement jouer le médiateur. Avec un impact considérable. Sitôt arrivé, il convoquait une réunion avec les huit joueuses cadres (Sochat, Ferer, Hermet, Mayans, Romane Ménager, Sansus, Bourdon et Drouin) et Thomas Darracq. L’occasion d’un grand déballage. Les joueuses reformulaient leurs doléances : que le technicien prenne de la hauteur et qu’il laisse davantage de place à David Ortiz et Gaëlle Mignot, autant sur le terrain que dans les vestiaires et notamment pour les discours d’avant-match. Elles réitèraient leur demande concernant les évolutions des entraînements. Reigt validait ces évolutions et la tension pouvait retomber. Au meilleur des moments, juste avant l’Angleterre.
Entendues, les Bleues devaient désormais assumer. La révolte donnait le match que l’on sait contre les Red Roses, admirable d’engagement et d’abnégation. Il ne manquait plus qu’un secteur à soigner, celui de l’attaque. C’était la mission des Bleues pour ce match contre les Fidji, ce samedi…
Malgré le net écart de niveau avec cette équipe du Pacifique, seulement seizième nation mondiale, les Bleues s’en inspiraient et enviaient leur approche plus libre des matchs. C’est ce que confiait la capitaine Gaëlle Hermet : "Oui, on peut s’inspirer d’elles. Nous avons besoin d’une structure de jeu, bien sûr, mais elles sont hyper inspirantes parce qu’elles respirent la liberté de jouer, à l’instinct, comme elles le veulent. Cette équipe transpire le plaisir, le fait de jouer avec passion, d’oser des choses sans être enfermée dans un schéma de jeu." "Le moment où nous avons pris le plus de plaisir à l’entraînement, c’est quand nous avons dû simuler l’attaque des Fidjiennes, reprenait la talonneuse Laure Touyé. Là, nous étions libres, on pouvait enfin jouer comme on voulait."
Les Fidji, la libération avant l’Italie en quarts
En quête de plaisir, les Bleues sont donc allées au bout de leur idée face aux Fidji. Tout ne fut pas parfait, tant s’en faut. Mais elles ont relancé des ballons, joué des duels, se sont fait des passes dans la défense. Comme elles l’avaient fait pendant l’entraînement de la semaine : "En simulant l’attaque des Fidjiennes, on avait tendance à ressortir les bras et faire des passes après contact quand on revenait du côté France. Ce n’est pas notre jeu mais c’est celui que nous avions envie de jouer", affirmait encore Touyé.
À la fin de la rencontre, Maëlle Filopon, joueuse d’instinct, n’en revenait pas quand on lui annonça que son équipe avait fait deux fois plus de passes après contact que ses adversaires : "C’est nous les Fidjiennes, en fait !" s’exclamait la Toulousaine. "On a posé le cerveau ! On a arrêté de réfléchir, on s’est dit qu’on devait retrouver notre instinct perdu de joueuses. On s’est envoyées. C’était le maître-mot de la semaine. Plus personne ne voulait s’enfermer dans les schémas de jeu vus à l’entraînement. Là, nous voulions nous faire des passes, jouer, s’appeler et communiquer. Ça allait le faire !" Et ça l’a fait.
La France s’est qualifiée en quarts de finale en se classant à la quatrième place générale des poules. Elle affrontera l’Italie, classée cinquième. Comme d’autres équipes, les Bleues ont traversé un orage mais en sont sorties. Un épisode qui les a même resserrées. Et comme vous pourrez le lire ci-dessous, le sélectionneur a entendu le message de ses joueuses. Chacun a repris le chemin qui mène au titre suprême. Maintenant, elles veulent aller au bout de leur rêve.
oscarbp
Voila qui explique bien des choses, mais pas les cas Trémoulière - Jacquet..
Au fait, Darracq, d'où il sort ?
Yonolan
il était responsable du pôle France féminin et manager de l'équipe de France féminine des moins de 20 ans
Puis il a rejoins en juillet 2021, les entraîneurs en place de l'équipe de France féminine de rugby à XV, Samuel Cherouk et Stéphane Eymard ( virés il n'y a pas longtemps), en tant que nouveau responsable sportif de l'équipe.
Après le T6N féminin 2022 , Bernie a poussé une gueulante voulant plus de professionnalisme et de conscience du haut niveau chez les filles et il nomme Thomas Darracq sélectionneur et entraîneur principal de l'équipe.
Quand aux autres joueuses sont elles blacklistées ou pas ? ont-elles fait partie de celles qui se sont rebellées ?on le saura plus tard surement quand les langues se délieront
Quoiqu'il en soit ce contexte ne fut surement pas le plus idéal pour la préparation de cette cdm
Jacques-Tati-en-EDF
Je crois que oui... Je crois que ça va être très très dur pour nos bleues ...
oscarbp
Je suis complètement d'accord avec cette analyse, il semble qu'il y ait un problème entre le nouveau staff et certaines joueuses "blacklistées" et les choix ne sont pas fait au profit de l'équipe et des résultats, d'où une ligne d'attaque qui n'est pas capable d'envoyer une seule balle en bout de ligne: manque de profondeur, manque d'habileté, précipitation...
Donc tout sur la défense et espérons que les Blacks seront aussi obnubilées que les anglaises au point d'oublier leur ailières (ce dont je doute).