Peux-tu nous décrire ton parcours rugbystique ?
J'ai fait toute mon école de rugby au SMUC à Marseille. Lors de ma deuxième année cadet, j'ai signé à Colomiers où je n'ai fait qu'un an car je n'avais plus de famille d'accueil sur place. Jérôme Chabrand (mon agent), ancien directeur du centre de formation, m'avait déjà contacté avant de partir à Colomiers pour rejoindre le PARC à l'époque. Mais je n'ai signé que l'année suivante en Crabos. Dès ma deuxième saison, je suis rentré au centre de formation avec comme entraineur Sylvain Ribouleau ou encore "Dede" Depuy. Et de là, j'ai enchaîné en Reichel et j'ai notamment été surclassé avec les Espoirs pour quelques matchs lors de ma première année.
Tu as aussi eu l'opportunité de jouer avec l'équipe de France amateur et France Universitaire à 7.
J'ai pu connaître France amateur où je me suis régalé et ou j'ai pris un sacré plaisir à jouer et à gagner contre les Irlandais à l'Aviva Stadium ou bien les Anglais face à qui j'avais réussi à contrer le buteur. Une belle première pour moi avec une belle bringue derrière. Avec France Univ à 7, j'ai vécu les JO universitaires (2e) et la Coupe du monde (3e).RESUME VIDEO. France Fédérale : le contre décisif de Lucas Lévy pour la victoire des Bleus dans le Crunch amateurQuand as-tu connu tes premières sélections à 7 avec l'Espagne ?
J'ai été appelé par la sélection espagnole à 7 pour participer au stage de préparation avant le tournoi de qualification à Hong Kong en 2016. De fait, j'ai appelé Marc Delpoux (l'ancien entraîneur d'Aix-en-Provence remercié en mai 2017, ndlr) qui, dans un premier temps, n'a pas voulu me libérer car comme il me l'avait si bien dit : "j'ai besoin de la couleur de ta licence (blanche)". Il a appelé le président, Denis Philipon, qui lui a validé de suite l'idée de me laisser partir.On sait que les relations entre certains joueurs, dont Sylvain Bouillon, et Marc Delpoux n'étaient pas au beau fixe cette saison. Avais-tu toi aussi des divergences avec le staff ?
Une fois les deux semaines de stage passées, j'ai été sélectionné à participer au tournoi de Hong Kong. J'ai été une nouvelle fois confronté à un mur, Marc Delpoux, qui n'était pas d'accord pour que je parte car il restait un match très important pour la qualification contre Tarbes au Vélodrome. Je lui ai dit que je préférais jouer la carte du Seven à fond. Sa réponse a été de me dire qu'il n'allait pas prendre un avion pour venir me chercher et que ce n'était que la sélection espagnole.J'ai une fois encore eu le président qui lui a essayé de calmer les choses. Mais ma décision était prise. Le lendemain, j'ai appris qu'il avait convoqué le groupe pour leur dire que j'avais préféré jouer ma carte personnelle plutôt que celle du collectif pour ce match si important contre Tarbes. En gros, j'étais le vilain petit canard. Suite à ce tournoi, nous nous sommes qualifiés pour participer aux World Series.
Une fois rentré, alors que nous préparions un match contre Nevers, j'ai eu le droit à une poignée de main le lundi matin sans même avoir pu croiser son regard. Tous mes coéquipiers et les autres entraîneurs m'ont félicité, mais pas lui. De septembre à janvier, je n'avais eu que 30 min de jeu (1 match joué). De janvier jusqu'au tournoi de Hong Kong, j'avais été tous les week-ends dans le groupe (8 matchs joués). La semaine où je suis revenu, le groupe a été annoncé et bien sûr je n'étais plus dans le groupe. Le tout sans recevoir aucune explication.INTERVIEW. Hugues Briatte (Nevers) : ''Ne pas arrêter de vivre mon rêve à cause de personnes qui ne m’ont pas respecté''
Quand as-tu pris la décision de quitter Provence Rugby pour la sélection espagnole à 7 ?
Comme à Sylvain Bouillon et beaucoup d'autres, on m'a annoncé un jour avant de partir en vacances, donc une semaine après la fin de la saison, que j'allais avoir énormément de concurrence. Marc Delpoux m'a dit que j'étais en 5e position. Ils m'ont plus ou moins parlé de prêt, mais c'était une excuse pour que je quitte le club. En sortant de ce rendez-vous, j'ai appelé et mon agent et mes parents. Mon agent a fait du mieux qu'il a pu et m'a eu un rendez-vous avec les dirigeants de Strasbourg.
Tous les voyants étaient au vert avec un projet ambitieux et une durée de contrat de minimum 2 ans pour que je rebondisse. Mais une semaine plus tard après être revenu d'un tournoi à 7, j'ai vu mon agent sur Aix et là le contrat n'était pas celui qui était convenu. Je lui ai dit que je ne ferai aucune contre-proposition car c'était du foutage de gueule. J'ai envoyé un message au manager de Strasbourg en étant très courtois. Mais lui n'a pas répondu. Bizarrement, ceux qui ont quelque chose à se reprocher ne répondent jamais.
Quels souvenirs gardes-tu de ces dix années passées à Aix-en-Provence ?
Je garde de très bons souvenirs, de super rencontres et des joueurs qui sont devenues des amis. Je remercie les préparateurs et le staff médical, sans oublier les intendants et mon préféré (padre). Une anecdote ? Celle où je suis dans le groupe jusqu'à une heure avant le début du match. Padre me dit que je ne joue pas ce soir car il m'a remplacé par un jeune. Bien sûr nos dirigeant et le manager, Marc Delpoux, s'étaient bien gardés de me le dire donc impossible de pouvoir jouer, ni avec la b, car le match était déja commencé, ni en première. Un sketch. Je n'ai que 26 ans mais cela fait 10 ans que je suis au club. C'est quand même un manque de respect. Il ne faut pas abuser. L'aurait-il fait à Bornman ou bien à Skeate ? Pas besoin de donner la réponse !Crédit vidéo : Provence RugbyDésormais, comment se présente ton avenir ?
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Grand Sachem aux sages commentaires
ça, c'est sa vision de l'histoire. J'imagine que Delpoux en raconterait une autre : celle d'un mec payé par un club, qui veut pouvoir partir quand il en a envie et qui marronne quand il constate à son retour que le collectif se débrouille sans lui. Quant au dirigeant de Strasbourg, il nous expliquerait peut-être que les prétentions de Lévy était disproportionnées par rapport à son niveau réel.
Jak3192
Grand sachem, je t'ai lu moultes fois plus sage dans tes commentaires...
🙂
et quand le jeune dit qu'il part pour une équipe nationale, la tradition veut aussi qu'il puisse participer à ces matches, et revenir comme si de rien n'était, tout au moins dans l'élite
peut être pas aux niveaux inférieurs ?
Et enfin, le traitement des joueurs ou la mise à la porte (ou peu s'en faut) du club est faite dans des conditions douteuses (et pas très valeurs (y)) laisse quand meme un gout amer
Tu crois pas ?
ced
après pour avoir de bonnes relations avec Delpoux faut être patient, diplomate, chanceux et n'avoir rien d'autre à faire
Grand Sachem aux sages commentaires
peut-être, mais quand un type me raconte 25 anecdotes où 25 personnes différentes se sont mal comportées avec lui, je n'exclus pas l'hypothèse que ces 25 personnes ont eu affaire à un type qui a mauvais esprit. C'est le principe de parcimonie.