Je suis allé tester pour vous...le rugby à 7 en Angleterre !
Nous étions trois Français à participer au circuit à 7 anglais avec les Ramblin Jesters. Crédit photo : Instagram - l.j.k.photography.
À l'occasion de la première étape du circuit anglais de rugby à 7 à Bury St Edmunds, je me suis rendu sur place pour participer à l'aventure avec les Ramblin Jesters.

Dimanche, 6h, le réveil pique. Nous sommes trois Français, bien installés dans notre B and B à Edgware, en banlieue de Londres, et prêts à rejoindre Bury St Edmunds pour un tournoi de rugby à 7. Le premier du circuit anglais qui se déroule en quatre étapes : Bury St Edmunds dans le Suffolk , Broadstreet dans les West Midlands, Newbury dans le Berkshire et Ealing Trailfinders dans le West London. Nous prenons la route et c'est parti pour 1h30 de voiture direction l'Est de l'Angleterre. Nous arrivons donc à Bury St Edmunds, un petit coin un peu perdu dans la campagne, pas forcément réputé pour être un endroit qui « pue » le rugby. À l'image du premier tournoi du Circuit Élite français qui se déroule à Nancy. Ajoutez à ça un peu de vent et de la pluie par moment, et vous voilà complètement à l'opposé d'un tournoi de rugby à 7. Pourtant, le niveau de ce tournoi est parmi les meilleurs d'Europe. 

Une organisation « so british »

Si les Anglais délocalisent leurs tournois de rugby à 7 dans des régions peu habituées à voir du rugby de haut niveau, ils n'hésitent en revanche pas à mettre les grands moyens pour rendre la journée bénéfique pour tout le monde. Car oui, à la différence du circuit français, les tournois de rugby à 7 anglais ont lieu sur une seule et même journée. Ce qui signifie 6 matchs de suite pour l'équipe qui parvient à se hisser jusqu'en finale. Autant vous dire que physiquement, il vaut mieux être préparé. Les différents acteurs arrivent donc aux alentours de 9h, les premières rencontres se tenant à 10h. Avec notre équipe, les Ramblin Jesters, nous découvrons les lieux. 2 terrains de matchs, 1 street football pour l'échauffement et surtout des tentes pour chaque équipe. À première vue, l'organisation a l'air impeccable. Et ça sera le cas tout au long de la journée. Bon enchaînement des matchs, des jeunes de l'école de rugby pour aider les équipes à transporter du matériel - une belle expérience pour eux que de côtoyer certains joueurs de haut niveau - ainsi que des statisticiens qui filment l'ensemble des rencontres et analysent avec les différentes équipes les forces et les faiblesses. Du très haut niveau. 

Face à face avec les Fidjiens

Il n'y a pas à dire, le circuit britannique possède un fort accent fidjien. Au moins un par équipe, si ce n'est une équipe complète, comme c'est le cas de la British Army, qui profite du Commonwealth pour recruter des joueurs du Pacifique. Ce qui lui réussit plutôt bien puisqu'elle finit deuxième du circuit anglais la saison passée. Pour notre part, avec les Ramblin Jesters, nous héritons des Marlborough Compeed, une association de plusieurs Fidjiens évoluant aux London Irish et d'autres joueurs de bons niveaux. Parmi les Îliens, quelques têtes connues comme Pio Tuwaï ou Alivereti Veitokani, deux joueurs passés par l'équipe des Fidji à 7. Malgré tout, nous parvenons à les battre 31 à 14. ll faut dire que notre équipe sent aussi fort l'accent international. Outre les Anglais qui composent majoritairement cette association, nous retrouvons également deux internationaux Allemands, ainsi que deux joueurs évoluant avec la réserve des États-Unis. Les sosies de Carlin Isles et Folau Niua pour les connaisseurs. Ces deux énergumènes ont parcouru plusieurs heures d'avion pour venir jouer au rugby à 7 pendant un mois et participer aux deux premières étapes anglaises notamment. Ce qui démontre à quel point le niveau anglais est réputé dans le monde du 7. On retrouvera notamment ces deux Américains lors de la première étape à Nancy, puisque les Ramblin Jesters seront de la fête. 

Rugby à 7: la pointe à 37km/heure de Carlin Isles à Hamilton [VIDÉO]Rugby à 7: la pointe à 37km/heure de Carlin Isles à Hamilton [VIDÉO]Malgré nos bonnes prestations (premiers de poule) et ayant assuré en tant que tête d'affiche, tout comme les Samurais, champions en titre, nous échouons en quart de finale. Pas de chance pour nous, nous tombons contre les Akuma Hurricanes, quatrièmes du circuit l'année passée et futurs vainqueurs de tournoi. L'équipe anglaise ayant terminé deuxième de sa poule après sa défaite contre les Speranza 22. Une équipe internationale créée en l'honneur de Marco Speranza, jeune joueur décédé à seulement 20 ans. Elle avait par ailleurs remporté le tournoi d'invitation de Dubaï en 2017. Ce qui n'est pas rien dans le milieu du rugby à 7. Cette fois-ci, pas de victoire pour les Speranza 22 qui échouent dans leur match retour en finale face aux Akuma Hurricanes. Retrouvez la vidéo de la finale ci-dessous :

Crédit vidéo : The Rugby Agents.

Pour notre part, éliminés en quarts, nous ne disputons finalement que 4 matchs, mais ressortons ravis de cette expérience. Le niveau du tournoi anglais est bien différent dans la mesure où les joueurs sont mieux préparés physiquement et se donnent à fond tout au long du tournoi, puisque celui-ci ne dure qu'un jour. Là où la deuxième journée chez les Français est parfois difficile pour certains... Seulement, petit bémol, la présence un peu dissimulée du rugby féminin. Malgré le fait que l'ensemble de leurs matchs aient eu lieu sur le terrain numéro un, aux yeux du public venu en nombre lors de ce tournoi, les équipes féminines n'ont répondu qu'au nombre de 4. Ce qui laisse émettre des progrès à faire dans ce domaine également pour les Anglais. 

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