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Joe van Niekerk, un Springbok dans la jungle
Joe van Niekerk, un Springbok dans la jungle. Crédit photo : Instagram @junglejoe333
Depuis la fin de sa carrière rugbystique en 2014, Joe van Niekerk a littéralement changé de vie : direction le Costa Rica pour l’ancien Toulonnais.

« Je suis extrémiste à bien des égards ». À première vue, il semble assez difficile de contredire le natif de Port Elizabeth. Arrivé à Toulon en 2008 et rapidement désigné comme le « Captain Joe », l’ancien international (52 sélections avec les Boks) est aujourd’hui considéré comme l'un des joueurs les plus mythiques du club varois. Bien qu’il n’ait jamais eu droit à un hommage officiel au moment de raccrocher les crampons, ce que regrette aujourd’hui Mourad Boudjellal (« Nous avons omis de rendre hommage à Joe van Niekerk »), ce dernier est resté dans le coeur des fans toulonnais.

À quelques pas de la mer, dans l’enceinte de Mayol, c’est dans les airs que van Niekerk brille. Leader incontesté, il contribue à emmener le club au muguet en phases finales du Top 14 par quatre fois durant ses six années en rouge et noir. Même si son ultime exercice en 2013-2014 est plus compliqué d’un point de vue personnel. Quand on l’interroge sur ses plus beaux moments de rugby, il déclare sans surprise que « les trophées gagnés sont toujours les souvenirs qui ressortent ». « Les victoires au Tri- Nations, en Coupe d’Europe et le Brennus : ce sont tous des moments magiques. J'ai aussi de très bons souvenirs de mon premier match pour l'Afrique du Sud » ajoute-t-il.

« Je pense que l'équilibre après le rugby est crucial pour atténuer les hauts et les bas que nous avons dû traverser en jouant ».

Mais une fois ces moments sur le pré passés, le changement de trajectoire du troisième ligne semble aussi brutal qu’un caramel de Courtney Lawes. « J'ai traversé une période de profonde réflexion après le rugby. J'ai été déconnecté des réseaux sociaux pendant 5 ans (...) et commencé une vie spirituelle dans la solitude avec de la méditation et du yoga pour régénérer l'esprit, le corps et l'âme. J'ai changé mon régime alimentaire, je suis devenu plus conscient, et j'ai aussi arrêté de boire parce que ce n'était plus agréable. » Tel un changement d’appui d’Israel Folau, « Big Joe » s’oriente alors vers une vie « en équilibre », en harmonie avec la nature. Tout naturellement, donc, il s’envole pour l’Amérique Centrale et le Costa Rica. Comme si le gorille qui sommeillait en lui alors qu’il rentrait sur les pelouses du monde de l’ovalie en se frappant le torse, avait finalement pris le dessus pour rejoindre la jungle costaricaine. Mais si gorille il y a, il est calme et apaisé : « J’aime la vie décontractée, paisible ».

Presque coupé du monde, Joe van Niekerk résume son choix costaricien à « une jungle incroyable, de l'eau propre et de l’air pur ». Une vie à la Robinson Crusoe, à la Timon et Pumbaa, une « pura vida » selon ses dires. Exit les bains de foule sur les plages du Mourillon ou les embouteillages Boulevard de Strasbourg, à Toulon, pour celui qui se déclare désormais « dévoué à l’esprit ». Place à la « communion avec la nature » et à Rama Organica : « une ferme biologique » et « un sanctuaire de guérison » dont il est le copropriétaire. La ferme accueille évidemment des visiteurs puisque ce projet découle de la volonté de partage, « de respect et de communion » avec la nature qui « sont essentiels ». Exit aussi les « mauvais produits », l’ex-springbok privilégie aujourd’hui la nourriture végétarienne et le manger bio « qui devrait être un droit de l’homme ». Ironique, tant les avants sud-africains sont régulièrement comparés à des bouchers.

Aujourd’hui très actif sur Instagram, Johann Christiaan van Niekerk promeut ce mode vie à la Tarzan sans pour autant oublier son passé de rugueux joueur de rugby : « Je regarde toujours le rugby, je suis passionné par le jeu. Toulon a été mon équipe pendant de nombreuses années et je la soutiens de tout mon cœur ». Mais l’ancien Toulonnais nous rassure, ses genoux « vont bien », malgré ses fameux plongeons au moment d’aplatir, « je dois encore travailler les plongeons », s’amuse-t-il. Chris Ashton a du souci à se faire.

S’il vit de l’autre côté de l’Atlantique, l’homme aux 101 matchs avec le Rugby Club Toulonnais n’en oublie pas pour autant sa famille et ses anciens partenaires de club. « Je retourne en Afrique du Sud une fois par an, ma mère y vit. Je vais aussi essayer de retourner en France chaque année ». L’été dernier, comme le rapportait Var-Matin, on pouvait déjà l’apercevoir dans la cité varoise, bien entouré par Jocelino Suta et Olivier Missoup, entre autres.

Finalement, Joe van Niekerk l’assure : il a « énormément grandi depuis [qu’il a] arrêté de jouer au rugby ». Et son changement de vie pour le moins radical n’y est pas pour rien. Mais malgré cela, Captain Joe « reste le même dans [son] essence » : « Aujourd’hui, la seule différence, c’est que je n'ai plus autant de muscles. »

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Toujours dans nos cœurs captain Au plaisir de te revoir à Toulon

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