VIDEO. Super Rugby - Clément Poitrenaud fait la différence face aux Waratahs avec une superbe passe sur un pasÀ 34 ans et après 16 années au Stade Toulousain, Clément Poitrenaud a fait le pari de quitter la France pour l'Afrique du Sud et le Super Rugby. Alors qu'il avait annoncé la fin de sa carrière, l'ancien arrière international a choisi de se remettre en danger au sein d'une nouvelle équipe, les Sharks, sans garantie aucune de jouer. "C'était un pari osé, loin d'être gagné au vu de la préparation à surmonter, de la concurrence. Mais c'est une expérience 100 % positive", raconte l'ancien Toulousain dans L'Équipe. Et ce, même s'il est au repos depuis un mois en raison d'un problème au psoas après avoir joué quatre matchs, dont trois en tant que titulaire.VIDEO. Super Rugby : le Canal Rugby Club a suivi les premiers pas de Clément Poitrenaud aux SharksLe comble, c'est qu'il avait "survécu" à la préparation sud-africaine longue de 11 semaines ! "C'était un enfer". Poitrenaud, qui a vécu deux "copieuses" préparations de Coupe du monde en 2007 et 2011, estime que pour un club, "c'était colossal", avec notamment des semaines marquées par 30 kilomètres de course à haute intensité sur 4 jours. Contrairement aux idées reçues, la musculation ne tient pas une place prépondérante contrairement au jeu avec et sans ballon. "Contre les Brumbies, j'ai fait 8,5km en soixante-dix minutes ; sur un gros match de Top 14, je faisais 7km en quatre-vingts minutes." Selon lui, n'importe quel joueur de haut niveau peut jouer en Super Rugby et le plan de jeu n'a rien de compliqué, mais "il faut en revanche être prêt à disputer quinze matches de niveau international."Interview - Super Rugby. Des bancs de la fac de Nanterre aux Hurricanes, l’incroyable destin de Raphaël LagardeDe fait, rien n'est laissé au hasard. Poitrenaud a été frappé par le sérieux et le professionnalisme. "Tout est fait à 100 %. On ne se gère pas. Ça commence à l'entraînement : tu dois te gagner ta séance à chaque fois." Si les joueurs sont extrêmement entourés et surveillés, "on n'est pas dans l'assistanat" pour autant. "Il faut se faire sa gamelle" et mériter son contrat avec l'équipe première. Un état d'esprit que l'ancien Toulousain apprécie et qu'il pourrait bien importer en France. Il a signé pour une saison avec les Sharks et ne compte pas faire souffrir son corps plus longtemps. Ce qui l'anime désormais, c'est le désir de transmettre et d'entraîner. À Toulouse ou ailleurs.
Clément Poitrenaud revient sur la solide préparation qu'il a vécue avec les Sharks avant le début de la saison de Super Rugby.
ginobigoudi
Je me posais la question, en ne le voyant plus dans les highlights du SupeRugby... Le Psoas, alias "muscle de l'âme", ce serait un muscle central, mobilité, articulations, flexibilité, il est en outre relié à la membrane respiratoire... Certains pensent qu'il est également relié à la moelle épinière, donc au cerveau reptilien, et qu'il joue sur les états de stress ou d'anxiété... Rien que ça... Donc, bonne convalescence, Clément...
ginobigoudi
Ben voilà, Mola peut retourner à Brive !... On sait que les sudistes pratiquent les entraînements curseurs bloqués, conditions de match à très haut niveau... C'est d'ailleurs comme ça que des joueurs se blessent... Mais les mecs te disent ensuite que le temps de jeu effectif d'un match, c'est queudchi comparé aux séances d'entraînements... À voir le rythme du SupeRugby, on les croit sur parole... Hors compléments alimentaires, hein...
PeioSydney
Et le pire est que les mecs qui arrivent de la NRL disent que la preparation Super Rugby c'est cadeau par rapport a une pre-saison NRL...
Marc Lièvre Entremont
Ouaip, mais on est bien mieux préparé "chimiquement" en NRL ^ ^
Ahma
Les contrôles peuvent-ils vraiment être encore plus bidons qu'à 15 ?
Marc Lièvre Entremont
Je ne sais pas. J'en parle de suite à Serge.
Ahma
Oui c'est vrai , en NRL ils n'ont pas docteur Serge , c'est forcément moins professionnel .
crazyrugby
En NRL c'est encore plus exigeant en ce qui concerne l'endurance physique.. y a quasiment pas d'arrêt de jeux, c'est en quasi constant mouvement.
Ahma
Pour continuer dans l'escalade de la souffrance : il semble que le pire de tout en matière d'intensité et de fréquence des courses soit le football australien ?
PeioSydney
Sport differente que l'AFL, donc preparation differente. Quand Israel Folau est passé par l'AFL (sans grand success d'ailleurs), il a perdu 12Kg je crois. Premiere fois qu'il faisait de l'endurance... J'ai les equipes jeunes d'AFL qui s'entrainnent pas loin, et le test classique c'est 3Km au max et les mecs vont vraiment vite. Par contre, c'est beaucoup moins gaillard/tonique qu'a XIII, et les contacts sont differents.
Pour ce qui est du dopage a XIII, ils prennent de la C pour sure, mais après c'est comme a XV je pense. Par contre, tu vois les mecs en chier grave en pre-saison.
Team Viscères
Il me semblait avoir lu dans une revue scientifique que c'était le curling.
Ahma
J'ai lu ça aussi , mais c'était une revue suisse ... pas objectifs .
sorgina
Normalement il devrait revenir à Toulouse et le choix d'être entraîneur pourquoi pas mais être très bon joueur ne veut pas forcément dire bon entraîneur. Dans un premier temps, s'il peut apporter quelque chose de nouveau et plus efficace au niveau de la préparation et de l'entraînement pourquoi pas? Team Viscères à raison au sujet de l'entraînement si une place est à prendre pourquoi n,e pas lui faire un coup d’essais avec les espoirs? Pour l'équipe pro je pense que les carottes sont cuites pour la saison prochaine, donc à voir plus tard..................
George Smithwick's
Et s'il se faisait une expérience d'entraînement en Afrique du Sud avant, ça serait une grosse pluie value en rentrant 🙂
Jak3192
Ce garçon est hors norme
Très grand joueur,
à son âge il se remet en question dans une des meilleures équipes du monde
Il apprend pour revenir et, probablement, semble-t-il, pour transmettre son savoir.
Bravo !
Ahma
Il paraît qu'il y a un club en France qui a grand besoin d'un entraîneur des lignes arrières , et qui aime bien prendre ses anciens joueurs au sein de son encadrement technique ...
Team Viscères
Je suis comme Marc, j'aimerais qu'on revienne à un principe simple : le poste d'entraîneur de l'équipe pro c'est pour un entraîneur confirmé. Le seul pour qui ça a marché c'était Bru, et il faut relativiser sa réussite par le fait qu'il avait un pack de malades. On revient à du plus classique : si Poitrenaud souhaite rentrer "chez lui" pour devenir entraineur, on lui donne les espoirs (en plus je suis persuadé que la transmission de son expérience aux minots est un truc qui lui irait bien). Et quand il aura fait ses preuves, on pourra lui confier les pros. La saison prochaine est une saison charnière pour nous, on ne peut pas prendre le risque de faire un pari de la sorte.
thib_autop
Je comprends votre raisonnement et j'aurais tendance à penser pareil, se faire la main au moins sur les espoirs c'est une bonne chose. Après, regardez Garba, bien encadré par Collazo qui lui a entrainé Espoir, il fait du bon boulot.. Je pense que ça dépend aussi beaucoup du mec, de l'équipe, du staff, beaucoup de facteurs. Par sûr que Garba aurait eu la même réussite à toulouse par exemple ; tout comme je ne pense pas que Elissalde soit une pipe en entraineur, mais peut être que c'est tout le staff en lui même qui n'est pas cohérents et que chacun n'y trouve pas sa place..
Mais après, La Rochelle n'est pas Toulouse, nous on se construit petit à petit, on peut se permettre de construire également un staff et on ne peut pas avoir vos exigences. Vous je pense qu'en effet, il faut quelqu'un avec de la bouteille car ce serait compliqué de repartir pour une saison de construction après celle là !
Ahma
Ce que j'en disais au départ , c'était plus une boutade avec un peu de rêve , ne connaissant ni les projets du ST ni ceux de Poitrenaud , ni son éventuelle aptitude à ce métier .
D'une manière plus générale je crois quand même qu' intégrer directement l'encadrement technique d'une équipe pro peut parfois encore fonctionner , quelques entraîneurs ont connu des succès en top 14 il n'y a pas si longtemps en suivant cette voie . Disons que c'est sans doute plus aléatoire .
Marc Lièvre Entremont
Oui mais il n'est pas encore entraîneur.
Tolosa doit avoir un encadrement de haut niveau. C'est bien beau les anciens, mais le niveau est tel en Europe que les simples copinages se paient cache.
Ahma
Certains ont connu le succès en passant directement de la carrière de joueur à celle d'entraîneur , d'autant qu'ici ce ne serait qu'en tant qu'adjoint ; mais évidemment je ne sais pas si Poitrenaud possède ce talent là , et vu qu'au début j'espérais beaucoup d'Elissalde je préfère rester prudent .
Vae Victis Brennos
Cela ne m'étonne guère : le Super Rugby est d'un tel rythme que la préparation est très importante, et notamment celle du muscle qui dirige tout : le coeur.
Avec cela une culture anglo-saxon de l'exigence, et ça fait qqch de tout nouveau pour un joueur qui a toujours évolué en France.
Un certain nombre de club ferait bien d'écouter ce qu'il dit là.... Mais rien de nouveau : PSA a son époque à Sale le disait déjà : on ne s'entraine pas assez physiquement en France.
Meteo
Ce qui m'étonne personnellement, c'est que dans un championnat avec autant d'enjeux financiers et autres que le notre, aucun club n'ait adopté une préparation physique de type super rugby. Certes, vu sa longueur, c'est pas envisageable pour toutes les équipes, mais ça conférerait un tel avantage...
crazyrugby
C'est impossible, notre championnat est bien trop long, la cadence est déjà bien assez dure a supporter pour les corps de joueurs qui ont a peine 1 moi de récup par an..
Meteo
Je suis tout à fait d'accord, je pensais surtout aux équipes non-qualifiées pour les phases finales (qui ont 2-3 mois de récup, c'est pas la panacée mais c'est déjà pas mal en comparaison des équipes qualifiées). Quoi qu'il en soit, ça montre bien l'urgence de réduire le nombre d'équipes dans le championnat...
Vae Victis Brennos
Le physique vient en complément d'un développement technico-tactique. Si tu court 10 km par match mais que tu fais pas une passe, c'est inutile. Et c'est généralement le cas des équipes de bas de tableau, ou alors elle ne veulent surtout pas prendre le risque de descendre.
C'est la contre-productivité d'un système de promotion-relégation.
bubbly
Très intéressant. Ce que les équipes de l'hémisphère sud appellent "physicality", ce n'est pas la densité musculaire et l'inertie d'un corps lourd. C'est plutôt de l'endurance et la capacité à assurer l'effort et envoyer de l'explosivité sur 80 minutes. Une des différences entre les ABs et le reste du monde, c'est justement le fait qu'ils arrivent à garder le même rythme de jeu après les 50 premières minutes. C'est à ce moment-là qu'ils écument leur banc, et en amenant des impact players sur le terrain, il faut bien que le reste de l'équipe soit au soutien. C'est là qu'ils sont forts.
Même chose lors du dernier Rugby Championship. Les équipes tenaient tête aux All Blacks sur 50 minutes, puis c'était la débandade.
Quand on regarde Hurricanes - Brumbies, la différence ne saurait être plus visible. Lorsque TJ Perenara rentre sur le terrain à la 47ème, les Canes passent à la vitesse supérieure alors que les Brumbies étaient à ce moment-là morts sur pattes. Les deux équipes faisaient alors jeu égal, mais les kiwis leur ont ensuite mis 5 essais. Ca faisait presque pitié.
On observe un renouveau des équipes sud-Afs ces temps-ci, marqué par une volonté de retrouver une sorte de running rugby à la kiwi. Les Stormers et les Lions en particulier sont porteurs d'un message fort qui ne peut annoncer que de bonnes choses pour l'avenir des Boks.
Que Poitrenaud veuille importer cette philosophie du rugby en France, je trouve ça merveilleux. On oublie en Top 14 que ce n'est pas un rugby défensif qui gagne un match. Accumuler des points en tapant des pénalités, c'est moins facile que d'aller chercher un essai. Alors c'est sûr qu'en coupe d'Europe, contre le Leinster ou les Saracens qui envoient du jeu, le retour à la réalité peut être cruel.
C'est aussi un état d'esprit. Quand on compte sur un jeu restrictif pour remporter un match, c'est qu'on n'a pas confiance en ses partenaires pour aller chercher la gagne.
Marc Lièvre Entremont
Je suis évidemment d'accord avec la majorité de ton intervention, malheureusement, pour ce qui est d'envoyer du jeu chez les Sarries ou le Munster par exemple, il suffisait de regarder le match de la demie d'aujourd'hui pour voir qu'il n'y a pas qu'en top14 que le jeu peut être restrictif.
bubbly
Je n'ai pas vu le match d'aujourd'hui. Mais s'il était restrictif, c'est à n'en pas douter une répercussion des enjeux qui l'entourent.
J'ai cité le Leinster et les Saracens parmi d'autres grands clubs européens réputés pour un jeu dynamique, et il faut reconnaître qu'ils peuvent se réduire à un jeu d'avants (empilements de rucks jusqu'à pénalité, groupés pénétrants ou mêlée dominante) tout le match durant s'il s'agit de gagner sans se risquer à concéder des points. D'après le résumé que je viens de regarder, il n'a pas eu l'air de se passer grand chose en effet, la seule belle action ayant eu lieu en début de match et c'est un gros flop (preuve qu'il n'y a rien à se mettre sous la dent si l'on commence à montrer les ratés).
Ce genre de choses arrive, mais en général ces équipes pratiquent un rugby un peu plus aéré que celui devant lequel on désespère, en suivant le "meilleur championnat du monde". Certes La Rochelle semble montrer le chemin, mais c'est à peu près tout...
Il est frappant de voir que les scores sont relativement serrés lors des phases finales du SR. Mais au vu du nombre de franchissements et de mètres parcourus, je doute qu'il s'agisse d'un signe de jeu restrictif. C'est plutôt dû au fait que seules des équipes NZ s'affrontent et qu'elles s'annihilent les unes les autres en pratiquant un rugby de haute volée. Et oui, on peut aussi se divertir devant un match à peu d'essais !
J'espère que contrairement au foot, les dirigeants perpétueront les vraies valeurs du rugby parmi lesquelles la générosité dans l'attitude comme dans le jeu. C'est vrai qu'il est important de gagner, ne serait-ce que pour survivre à l'échelle du club et faire vivre ce petit monde, mais je pense qu'il est tout aussi primordial de se faire plaisir et de savoir relayer ce plaisir vers les supporteurs.
crazyrugby
Merci de donner des mots si exact à ma façon de penser!