C’est une montagne sur laquelle, selon la légende, Zeus aurait enchaîné Prométhée pour avoir été le bienfaiteur des hommes. Niché au milieu du massif montagneux du même nom, dans l’encore peu aventuré centre-ouest géorgien, le mont Khvamli a longtemps représenté l’inaccessible, l’aride, le rustique. Mais aussi le mythique, voire mystique. A tel point que durant la 2ème guerre mondiale, Staline aurait testé la bravoure d’un homme en lui demandant de gravir les quelque 2000 mètres de la bête. Quand elle intriguait Jules Verne, en son temps, dans l’un de ses romans.
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Y grandir, entre les territoires de Tsageri et de Tsqaltubo, c’est donc l’assurance d’être forgé à la rude. On se disait bien que ce Sergo Abramishvili n’avait pas pu être dorloté et biberonné dans la clinquante station balnéaire de Batoumi, située sur les bords de la mer Noire.
Car il faut bien avoir été bâti dans le bois du Caucase pour, à tout juste 20 piges (il les a fêtés cette semaine), posséder cette barbe de bûcheron aussi fournie que celle de Semi Radradra. Pour entretenir ce physique de lutteur tchétchène de 30 piges (1m84 pour 118kg), athlétique, cubique et franchement bestial, dont les cuisseaux nous font mieux comprendre d’où il puise cette force en mêlée remarquable à un poste où la maturité est réputée très tardive.
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Le week-end dernier lors du derby parisien, le dit Abramishvili fit d’ailleurs souffrir le martyre dans l’exercice de force à Thomas Laclayat, meilleur joueur de ProD2 l’an passé, capé chez les Bleus cet été et justement réputé dans les phases de conquête. On le vit aussi remuant ballon en main (comme lorsqu’il envoya Jordan Joseph sur les fesses) et dur au mal en défense : une performance dans la continuité de ses prestations depuis le début de la saison.
Car sous la houlette du nouveau staff parisien et en l’absence de Clément Castets, le Lelo est le pilier gauche titulaire (7 matchs, 5 titularisations) du Stade Français cette année. Une marque de confiance qui permet aussi de prendre conscience du potentiel du garçon qui, pour l’anecdote, disputa ses premières mêlées en Top 14 l’an dernier, face au doyen du championnat et expert du domaine Vadim Cobilas, 20 ans de plus au compteur.
Le Stade Français l’a caché
Sergo Abramishvili, c’est donc ce beau pilachou fort comme un Turc en mêlée, déjà international géorgien (3 sélections) et qui a aussi disputé la dernière coupe du monde U20, en Afrique du Sud. Un joyau formé au Khvamli Tbilissi club (comme Davit Niniashvili), débarqué dans la capitale française voilà deux ans et qui semble tout avoir pour s’imposer comme le meilleur gaucher de notre championnat dans les années à venir.
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Une idée que le Stade Français doit partager, puisque selon les dires du - toujours bien renseigné - commentateur chez Canal Plus, Philippe Fleys, le club de la Porte d’Auteuil l’aurait "caché le plus longtemps possible", pour éviter qu’un autre club du Top 14 ne tente de lui piquer son roc. Comme on le comprend…
BobKelso
Article qui m'aura fait découvrir ce joueur et le terme de "pilachou", j'ai mon interprétation du terme, même si j'aimerais bien que l'auteur nous l'explique un peu plus 😉
Chandelle 72
Merci pour la prom
Chandelle 72
...promenade en Géorgie !
Gio-nemanquaitpas-d'Aplon
En forme Théo!!
Très bel article.
Fondacci
Merci beaucoup ! C'est grâce à la prépa coupe du monde ça aha