Les TOPS :
Chaume – Kotze : La grande promesse
Si un secteur inquiétait dans la semaine du côté de Clermont, avant le choc face au leader toulonnais, c’était bien celui de la mêlée. Avec les absences conjuguées de Domingo, Debaty et Kayser retenus avec le XV de France, et un Davit Zirakashvili en mal de repères (il s’est entraîné toute la semaine avec la sélection géorgienne), le staff Jaune et Bleu avait de quoi se faire de la mousse. Surtout qu’en face ce n’était pas des piliers de 3ème série qui pointaient le bout de leur nez. Carl Hayman, 45 sélections chez les Blacks et Andrew Sheridan 38 capes avec le XV de la Rose enterrent du pilier à tour de bras depuis 10 ans, rien de bien rassurant. Sauf qu’en réalité c’est la mêlée clermontoise qui a pris le dessus tout le match avec une mention spéciale à Raphaël Chaume qui a tenu 80minutes en tordant sans distinction Kubriashvili puis en deuxième période le boucher néo-zélandais. Agé de 23 et 25 ans les deux lascars ont profité de la fenêtre internationale pour briller, avec eux la mêlée auvergnate peut envisager l’avenir sereinement.
Wilkinson : Sir Jonny
On a tout dit et tout écrit sur l’enfant prodige du rugby anglais, mais force est de constater qu’il nous épate à chacune de ses sorties. Jamais aussi fort que lorsque le match est tendu, jamais aussi décisif que lorsque l’enjeu prend le pas sur le jeu, Wilko a une nouvelle fois fait étalage de toute sa classe samedi face à Clermont. Le maître artificier a inscrit tous les points de son équipe et a même cru obtenir le match nul sur un drop à une minute de la sirène. Même si le geste de Matt Giteau et la dernière pénalité accordée aux Clermontois sur le gong en ont décidé autrement, le costume de sauveur est simplement remis au placard et nul doute que l’intéressé saura le ressortir en temps voulu. Enfin, alors que tous ses coéquipiers ont regagné leur bus tête basse sans un regard pour les supporters restés aux abords du stade, Jonny, lui, a signé des autographes pendant vingt minutes… Un grand monsieur de ce sport.
Mont-de-Marsan : l’exploit majuscule
Habitués de notre rubrique Flop depuis le début de la saison, les Montois ont frappé un grand coup samedi en s’imposant d’une courte tête (17-16) sur le terrain du Racing Metro. Personne n’aurait pourtant parié le moindre copek sur les coéquipiers de Julien Tastet alors qu’ils se déplaçaient sur la pelouse des Franciliens, candidats annoncés aux six premières places. Mais ce groupe a des ressources, il refuse ce rôle de faire-valoir qu’on semble vouloir lui coller à la peau depuis le début de la saison. Cette victoire a finalement un goût rafraichissant. L’air de rien Mont-de-Marsan n’est plus qu’à 10 points du premier non relégable (Agen), et si personne n’ose croire en leurs chances, les joueurs en restent persuadés, ils ne sont pas condamnés.
Equipe de France : La satisfaction du weekend
Bien sûr les plus sceptiques noteront la faiblesse présumée du XV aligné par les Wallabies face aux Français. Reste qu’après avoir mis 30 grains à la deuxième nation du classement IRB, c’est difficile de faire la fine bouche. Aux rayons des satisfactions : la charnière Machenaud-Michalak qui a orchestré la partie d’une main de maître, confirmant les espoirs placés en elle à Tucumán cet été, un paquet d’avant solide, une mêlée conquérante et des trois-quarts inspirés. L’équilibre semble déjà avoir été trouvé par l’encadrement des Bleus. Au stade ou dans le canapé du salon on s’est tous régalé sans pudeur, confirmation attendue ce weekend face aux Argentins.
Tim Visser : 2 essais face aux Blacks
Si on n’avait que peu de doutes sur l’issue de la rencontre qui opposait dimanche les Blacks aux Ecossais, on pouvait en revanche s’attendre à une belle orgie de rugby entre deux nations réputées joueuses. 9 essais au total pour un score fleuve (51-22 en faveur des champions du Monde en titre) et deux réalisations pour le seul Tim Visser. L’ailier d’origine néerlandaise a, par deux fois, su déjouer la vigilance de la défense des Néo-Zélandais, la première en étant au relais suite à une interception sur la ligne des 50, la deuxième fois en étant à la conclusion en bout de ligne d’un beau mouvement du XV du chardon. Souvent décisif en club avec Edimbourg, le grand Tim pourrait faire de plus en plus de dégâts au plus haut niveau.
Les FLOPS :
Julien Bardy : Engagement et excès
Au cœur d’un imbroglio entre les dirigeants de Clermont et la fédération portugaise, Bardy a finalement bien pris place dans le XV de départ des Asémistes face à Toulon ce samedi. Le gage virilité de l’armée de Cotter, l’oiseau qui ne rentre jamais sur un terrain pour faire une passe sautée. Non lui ce qu’il aime c’est caresser des côtes, nettoyer quelques corps aux abords des rucks, faire jongler les guiboles des attaquants adverses. Sauf que samedi, comme trop souvent, l’international portugais a coûté 9 points à son équipe à cause d’une indiscipline coupable. Sauf que samedi le gladiateur à la crinière noire a également cru bon de s’essuyer les crampons sur Wilkinson. Pour ce geste il devrait être cité pour la troisième fois de la saison. L’engagement oui, mais avec intelligence c’est bien aussi. Cotter a presque réussi à raisonner Cudmore, voilà son nouveau patient.
Australie : l'inconstance coupable
On attendait bien mieux d’une équipe qui a tenu la dragée haute aux All Blacks en personne il y a quelques semaines. Les Wallabies sont devenus depuis quelques années les maîtres dans l’inconstance (dépassant presque les Français dans ce domaine). 18 partout face aux champions du Monde, et une déroute, une vraie, face à un XV de France en reconstruction, allez comprendre… Toujours est-il que samedi soir au Stade de France, les partenaires de Nathan Sharpe ont été dominés dans tous les secteurs de jeu mais surtout dans l’agressivité. Bien que privés d’une partie de leurs titulaires (Pocock, Cooper, Genia, Horwill, Ioane, Mitchell), les Wallabies se doivent de montrer un tout autre visage. Et ça commence dès ce weekend face à nos voisins Anglais.
Le Racing Metro : Attention danger !
Rien ne va plus du côté du Racing Metro. La formation francilienne vient en effet d’enchaîner 5 défaites de rang dont la dernière, à domicile face au promu montois, qui a scellé l’emploi du mot « crise » dans la bouche de Jacky Lorenzetti. Il faut dire que depuis l’annonce de l’arrivée d’un nouveau staff pour la saison prochaine (Laurent Travers et Laurent Labit) les prestations du club vont de mal en pis jusqu’à l’indigestion de samedi dernier. Bien qu’amputés de quelques internationaux, les Racingmen vont devoir se reprendre rapidement s’ils comptent jouer les premiers rôles dans ce Top 14. Pour l’heure ils pointent à une bien pâle 10ème place et suscitent bien des interrogations…
Pays de Galles : le champion d'Europe à côté de ses pompes
Voir le champion d’Europe battu par le dernier du Rugby Championship chez lui ça signifie beaucoup de choses. D’abord que l’Argentine a bien atteint le niveau des nations européennes (pour les derniers sceptiques), ensuite que le niveau de l’hémisphère Sud est supérieur à celui de l’hémisphère Nord. La victoire de la France est en effet l’arbre qui cache la forêt puisque l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et donc l’Argentine se sont imposés pour ce premier rendez-vous de Tests Matchs. A Cardiff les coéquipiers de Sam Warburton ont subi la loi des trois-quarts argentins. Camacho et Imhoff les deux ailiers des Pumas y sont allés de leur essai. Les Bleus sont prévenus, l’Argentine n’est pas venue en victime expiatoire.
Bordeaux-Bègles : la sonnette d'alarme est tirée
En Gironde l’état d’urgence est décrété. 4ème défaite à domicile pour les joueurs de l’UBB et la magie de Chaban-Delmas qui n’a pas opéré. Défaits 16-13 face à des Castrais plus à l’aise sur les phases de conquête, les protégés de Vincent Etcheto sont désormais 13ème en position de relégable. Le président Laurent Marti s’est dit désespéré dans les colonnes de Midi-Olympique : « J’ai réuni le conseil d’administration voici dix jours. Nous arrivons au bout d’un système, notre budget de 11 millions d’euros ne suffit pas. Je souhaite ouvrir le capital pour faire venir des industriels et des investisseurs. J’ai mis des sommes astronomiques dans ce club et je ne peux plus continuer. J’ai 95% des parts de l’UBB, ce n’est pas logique. ». Le club est donc entré en état d’alerte, attention à ne pas se laisser décrocher au classement sous peine d’entrer définitivement dans la spirale négative.
ced
le gars qui a parié sur la victoire de MDM vaut mieux pour lui qu'il est pas appelé un joueur de l'équipe ou karabatic dans la semaine.
dieu-elissalde
@Théo: Le public du Stade de France en top ??? Ca vole pourtant pas très haut, des olas sans raison, et à part la Marseillaise et le fameux "Allez les bleus" 10 fois par match, le public ne connait aucune chanson.. !
dim50
D'accord avec Sylvie Vatou. J'attends de voir la charnière contre l'Argentine où l'équilibre entre les packs sera proche du 50-50.
Parce que je me souviens que beaucoup de monde avait dégommé Parra sur le dernier T6N, mais qu'à l'époque on le voyait beaucoup faire les déblayages lui-même, la faute à des avants (principalement la 2ème ligne) qui ne faisaient pas le boulot nécessaire dans les rucks.
Samedi, Machenaud s'est régalé derrière un pack qui a broyé le 8 de devant australien. S'il se débrouille aussi bien contre les Pumas, dans ce cas là je me rangerai derrière lui.
théo
On aurait pu aussi mettre en top le public du Stade de France, jamais vu une ambiance comme celle-là dans ce stade pour un match de rugby !
Sylvie Vatou
Je mettrai un léger bémol sur la satisfaction de la charnière française contre les australiens, parce que le paquet d'avant a fait un tel travail (quel match de picamoles, qui aurait du être talent d'or selon moi), qu'il aurait été difficile pour eux de jouer dans une position plus confortable.
CedricH
Un top & Flops pragmatique est très collé à la réalité ; pas grand chose à redire.
Sinon, bravo à la Belgique qui vient d'atteindre le meilleur ranking de son histoire (23ème) et vont monter en "😜remière division", pile poil pour l'année qualificative pour le mondial de 2015!
Le rugby semble bien se développer là-bas, ça fait plaisir.