LES TOPS
Damien Cler, le serial marqueur :
Aux côtés des Jean-Philippe Grandclaude (30 ans, 3 sélections), Gonzalo Canale (29 ans, 77 sélections), Kini Murimurivalu (23 ans, 4 sélections) ou encore Lesley Vainikolo (33 ans, 5 sélections), Damien Cler n’est pas le nom le plus ronflant de la ligne de trois-quarts rochelaise. Et pourtant... Samedi face à Béziers l’ancien montois a littéralement dynamité la défense adverse, inscrivant son premier triplé de sa carrière. Son rôle de finisseur lui colle à la peau, sa vitesse, son raffut et ses appuis félins font souvent la différence. Après avoir été blessé en début de saison l'autre Cler revient en forme et le Stade Rochelais pointe de nouveau le bout de son nez en haut du classement. Coïncidence ? On jurerait que non…
Canterbury, la 5ème rugissante :
En Rouge et Noir, on devient champion. Non, pas de citation de Jeanne Mas cette semaine (on vous épargnera ça) mais plutôt une maxime rugbystique au goût du jour tant dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud. Toulouse double champion de France en titre, Toulon qui marche sur le Top 14 et les Saracens titrés en Premiership avaient ouvert la voie à la province de Canterbury qui ne s’est pas faite prier pour poursuivre la thématique. Opposée à Auckland, l’arrière-boutique des Crusaders n’a pas fait dans le détail et s’est imposée en finale 31 à 18, samedi à Christchurch. Deux essais de Tom Taylor, le jeune garçon qui avait poussé Dan Carter au poste de premier centre l’an passé (en France on hurlerait au prodige et le mec aurait déjà 56 sélections mais en Nouvelle-Zélande il est à ranger dans la rubrique " joueur normal") replacé en 15 pour l’occasion et une performance majuscule de la paire de centre Ryan Crotty - Robbie Fruean ont permis à Canterbury de s’envoler au score et d’aller conquérir un 5ème titre consécutif. C’est ce qu’on appelle être constant dans la performance...
Toulon, ce rouleau compresseur :
« Je voulais les embrasser sur la bouche », Bernard Laporte, Samedi 27 octobre 2012, conférence de presse à Mayol.
Une citation du manager varois pour illustrer la première mi-temps presque orgasmique des joueurs toulonnais, tant ils ont semblé dominer leur sujet. A la sortie ? Une claque pour leurs adversaires du jour, un score fessé (59-0), des Bayonnais mangés à toutes les sauces et rentrés au Pays Basque les valises bien pleines. Ce Toulon-là fait peur jusqu’à se demander ce qui pourrait arrêter leur terrible marche en avant. Toulouse a réussi à freiner l’ogre il y a quelques semaines, Clermont est toujours au contact au classement mais hormis ces deux équipes, aucune formation en France voire en Europe ne semble être en mesure de répondre à la puissance de frappe toulonnaise. La bande à Mourad est en mission, attention chaud devant !
La bonne santé des protégés de PSA :
La semaine passée, deux éléments du groupe appelés par PSA pour disputer les Tests de novembre avaient dû décliner l’invitation. Thierry Dusautoir blessé au genou et Christopher Tolofua suspendu 6 semaines avaient ainsi dû être remplacés par le sélectionneur. Cette semaine fut donc plus clémente pour le staff du XV de France puisqu’aucun membre de la liste n’a paru gravement touché. Il faut dire que seulement 9 joueurs sur les 33 ont été amenés à disputer l’intégralité de leur rencontre. Seuls Eddy Ben Arous (adducteurs) et Jocelyno Suta (commotion) ont été pris en charge par les équipes médicales de leur club respectif, mais au final rien de grave, semble-t-il, pour les deux néophytes. Saint-André devrait toutefois avoir à nouveau quelques sueurs froides ce jeudi, lors de la dernière journée de Top 14 prévue avant le rassemblement à l’aéroport d’Orly, le lendemain à 11h. Croisons les doigts...
Seul ombre au tableau,le forfait de Wenceslas Lauret pour le premier Test contre l'Australie le 10 novembre prochain. Victime de chocs à la tête à répétition, le flanker du BO sera absent deux semaines des terrains. Le Clermontois Alexandre Lapandry pourrait être appelé en renfort par PSA.
Les pack du Stade Français, maître en sa demeure :
Rarement la mêlée toulousaine n’a semblé aussi dominée par un pack adverse. Au Stade de France samedi, les avants du Stade Français ont imposé le plus grand respect à leurs adversaires du jour mais aussi aux observateurs. Décisive sur le premier essai à la 17ème minute, la première ligne a une nouvelle fois fait étalage de sa puissance, son explosivité et sa constance dans l’effort. En chauffeur de poids lourd, Sergio Parisse a retrouvé tout son allant et s’est distingué par deux fois en franchissant la ligne d’en-but. Bien sûr les Toulousains étaient privés de quelques éléments (Steenkamp, Albacete, Dusautoir, Tolofua) mais la performance des soldats roses mérite un sacré coup de chapeau.
LES FLOPS
Novès le râleur légitime :
"L'essai qui les fait revenir, c'est dommage, ça se passe devant nous: il y a un en-avant d'un mètre mais l'arbitre est un peu court avec cinq mètres de retard. On ne peut pas lui en vouloir, il faut qu'il bosse physiquement.". Du Guy Novès dans le texte. Une remarque qui sonne faux en pleine période des Journées de l’arbitrage. On ne sait plus finalement s’il faut s’en amuser ou s’en lamenter mais si ce n’était pas Mr Novès, beaucoup crierait à la diffamation. Seulement quand on a son palmarès et qu’on sait manier le verbe de la sorte ça semble passer. Toujours est-il que le Stade Toulousain a perdu et que le Stade Français a largement mérité sa victoire. Si le match doit couver d’une vérité, c’est bien celle-là.
Mont de Marsan déjà condamné ?
5ème match à domicile pour les Montois et... 5ème défaite. Face à l’UBB, un concurrent direct au maintien, Mont de Marsan a une nouvelle fois flanché sur ses terres et se retrouve désormais à 12 points du premier non relégable, un gouffre après seulement 9 journées. Samedi encore, la prophétie a semblé se répéter. Même si ils rivalisent dans le jeu, les coéquipiers d’Antoine Vignau-Tuquet sont encore passés à côté d’une victoire qui n’était pas hors de portée. Quand ils ne craquent pas sur la fin (cf Clermont ou Stade Français) ils ratent le début. Une entame catastrophique aura cette fois eu raison de leur courage. C’est dur à dire mais les Montois ne semblent pas inviter cette année à jouer un rôle dans ce Top 14. Enfin qui sait, ils ont encore 17 journées pour faire mentir les pronostics… Avis aux parieurs la côte est élevée !
Agen au ralenti :
Les Castrais n’avaient pas encore gagné à l’extérieur cette saison, les Agenais leur ont offert ce bien beau baptême. A Armandie les protégés de David Darricarrère, qui se veut toujours optimiste et pas alarmiste pour un sou, ont cédé pour la troisième fois de l’année devant leur public. Pour une équipe qui n’a joué aucun des trois ogres (Toulon, Toulouse et Clermont), ça fait beaucoup. Engagé dès à présent dans une course à trois pour le maintien en compagnie de Bordeaux-Bègles et de Bayonne, Agen va devoir se reprendre et montrer un tout autre visage lors de ses prochaines sorties. Le challenge commence dès jeudi avec la réception de Clermont. Ça sent le souffre...
Dan Hipkiss, le joueur exclu sans jouer :
Dan Hipkiss a réussi un bien bel exploit ce weekend : se faire exclure alors qu’il ne jouait pas... Opposé à Exeter ce weekend, Bath s’est logiquement imposé sur le score de 23 – 15, pourtant les coéquipiers de François Louw (élu homme du match) ont été privés d’une de leurs pièces maîtresses pendant quelques minutes. En effet le centre international anglais a d’abord été pris par la patrouille en flagrant délit d’antijeu au sol et a justement été exclu du terrain temporairement à la 73ème minute. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, une fois sur le banc le joueur a décidé de venir en aide à ses partenaires en souffrance. Sur un dégagement de Stephen Donald, Dan a eu la bonne idée de bondir de son banc de touche pour aller chercher le ballon qu’attendait tranquillement le joueur d’Exeter, l’empêchant ainsi de relancer le jeu rapidement. L’arbitre de la rencontre Wayne Barnes a alors vu rouge et a expulsé le fautif. Carton rouge pendant un carton jaune, ça valait bien un flop !
Henry Chavancy, 10 minutes de cauchemar :
Henry Chavancy est incontestablement une des valeurs montantes de notre championnat. Solide en défense, puissant en attaque, véritable métronome de la ligne de trois-quarts du Racing, le joueur d’à peine 24 ans fait déjà figure de patron dans un effectif 4 étoiles. Aux portes de l’équipe de France le francilien d’origine nous a habitué à multiplier les sorties de qualité. Mais une fois n’est pas coutume samedi, le centre a fait vivre à son équipe une fin de match catastrophique. Alors que le Racing menait 13 – 11 à la 72ème minute sur le terrain de l’USAP, une pénalité est sifflée par l’arbitre à 55 mètres des perches des Ciel et Blanc, difficilement tentable. Oui mais voilà Chavancy a eu la bonne idée de contester la décision et les 10 mètres de plus de l’arbitre ont permis à James Hook de transformer l’offrande. Sur les quelques minutes restantes deux vilains en-avants de la part du jeune espoir français ont enfin empêché son équipe de concrétiser ses bonnes dispositions. Dix minutes à oublier très vite pour lui.
CedricH
Eh bien, quelle dithyrambe, pour le Stade Français..!
Après l'essai parisien et jusqu'à la sortie de Servat, le pack parisien n'a pas existé. Certes, c'était Servat en face, m'enfin on peut pas dire qu'il bénéficie de la même forme que ses adversaires du jour! Alors après, face aux remplaçants et une fois Servat sorti, en effet, les parisiens ont dominé. M'enfin je trouve que la prestation est loin de mérite un Top.
Par ailleurs, si bien vous avez raison de mentionner l'attitude de Novès parmi les flops pour sa sortie toulonnesque (quoique plus polie), dire que le SF avait "largement" mérité sa victoire me semble excessif, tant le ST a été à deux doigts de tuer le match à plusieurs reprises... Cela dit, il faut effectivement saluer l'abnégation des Parisiens, qui sont effectivement allé chercher leur victoire.