Qui n’a jamais rêvé d’abandonner ses cours du lycée pour partir avec les copains taper du ballon ovale ? Et qui plus est, contre les meilleures équipes de chaque pays, en portant fièrement le maillot de la France sur les terres japonaises ? C’est le rêve éveillé de l’équipe de rugby UNSS du Lycée La Borde-Basse de Castres, qui va disputer la Coupe du monde de Rugby scolaire du 27 avril au 5 mai prochain. Championne de France l’an passé à Limoges, en disposant notamment des équipes telles que Mont-de-Marsan ou Narbonne, l’équipe de la Borde-Basse a gagné le droit de participer à la compétition, qui se déroule dans la ville de Fukuoka au Japon depuis la première édition, en 2000.
L'histoire autour de la création de ce Mondial par le président de l’entreprise japonaise Sanix, M. Munemasa, raconte que le fils de ce dernier aurait mal tourné, mais s’en serait finalement sorti grâce au rugby. Reconnaissant envers ce sport, M. Munemasa a créé ce championnat scolaire privé sur invitation. Gagnant progressivement en popularité, la « Sanix Cup Youth Tournament » est désormais considérée comme la Coupe du Monde Scolaire.
L’évènement regroupe au total 16 équipes, 8 formations parmi les meilleures équipes japonaises, et 8 autres composées du gratin du rugby international. Ainsi, l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande ou encore l’Australie sont représentées. Tout ce beau monde réparti en 4 poules de 4 donnant lieu à des phases finales et matchs de classement. Au total, 7 rencontres de haut niveau à disputer sur une durée de 9 jours.
Les Castrais pourront-ils s'envoler ?
Eric Charavel, co-entraîneur avec Pierre Robin, a appris la nouvelle avec ses joueurs mi-novembre dernier. Dans un premier temps, il s’est avéré compliqué de valider l’invitation. Premier problème, beaucoup de joueurs Crabos du Castres Olympique font partie de l’équipe UNSS (22 joueurs sur 29) et le calendrier de la compétition coïncide avec les 8èmes de finale du championnat. Un accord a finalement été trouvé avec le CO fin décembre.
Le principal problème, c'est désormais la recherche de fonds pour le voyage des 29 joueurs participants et de leurs 6 accompagnateurs dont Yoann Bailli ou encore Mathieu Oriol, médecin au Castres Olympique. Il a donc fallu rechercher activement dons, sponsorings, partenaires et différents soutiens pour pouvoir réunir la somme de 45 000€ concernant les différents frais nécessaires au déplacement. « On sollicite tout le monde », souligne Eric Charavel. Ainsi, un diner de gala est organisé le vendredi 24 Février au sein des locaux du lycée, avec différentes animations dont l’intervention de joueurs pros du CO.
Concernant les maillots, il faut aussi se débrouiller et faire réaliser des tenues de qualité pour représenter la France dignement (en évitant le rose de préférence) et trouver les sponsors intéressés pour investir dans un emplacement sur le maillot.
Pas là pour faire du tourisme
Eric Charavel s’attend à « un niveau très élevé, on a regardé un peu ce qu’ils faisaient à la video, et c’est solide, très solide. Les joueurs se renseignent eux même, ils ont trouvé que le lycée néo-zélandais comportait 8 joueurs en U18 chez les Blacks, c’est du lourd. » L’actuel entraîneur de l’équipe de Graulhet en Fédérale 1, professeur d’EPS au lycée, ne mâche pas ses mots : « On n’y va pas pour faire du tourisme, ça c’est clair, on reste des compétiteurs, et même si le niveau va être très élevé, on connaît nos capacités, on sait qu’on peut le faire. On reste lucide et très ambitieux. »
Quand on lui demande s’il est facile de tenir le groupe concentré, Eric Charavel esquisse un sourire :
C’est inimaginable pour eux. Avoir la chance de représenter la France. Jouer ces matchs de très haut niveau face à ces équipes. Ça peut vraiment être une expérience inégalable. Ils sont vraiment heureux d’en faire partie. Quand on voit la difficulté de percer aujourd’hui, le parcours dans le monde professionnel peut être long et semé d’embuches. Là, ils peuvent représenter leur pays, ils sont vraiment très fiers, très excités.
Effectivement, lorsqu’on s’adresse aux principaux concernés, Kelvyn et Kamil sont conscients de la chance qu’ils ont et ne comptent pas la gâcher. « On en parlait en rigolant après notre titre sans y croire. On pensait ça trop beau pour être vrai. » Impliqués également sur la recherche de financement, Kamil souligne : « Il nous reste à peu près 15 000€ à réunir. » Côté rugby, les joueurs sont prêts : « Maintenant, il nous reste 3 mois pour nous préparer et se mettre en mode Coupe du monde. Même si elle est seulement scolaire, elle nous fait énormément rêver, surtout le fait de penser la possibilité de jouer les Blacks ou encore l’Australie, et bien sûr, d’être champion du monde. »
Ancien du Lycée La Borde-Basse, l’international français Yannick Jauzion est intervenu auprès de l’équipe pour faire part de son expérience. « Il nous a fait part de la confrontation avec le haka, qu’il fallait le respecter et que la meilleure des réponses est de répondre plus que présent dans l’engagement. Son intervention nous a donné pas mal de confiance ainsi que du bon stress. » Faisant preuve d’intelligence et de maturité, les joueurs ne se laissent pas dépasser par l’événement et sont conscients de leurs qualités : « Il ne faut pas trop se mettre dans la peau de l’outsider car certes, en face, il y a des joueurs qui évoluent sur le plan international, mais il ne faut pas oublier que la France aussi est une grande nation du rugby. »
Le palmarès des 16 éditions précédentes de la compétition révèle une domination néo-zélandaise avec 9 titres, suivis par l’Afrique du Sud (4) et l’Australie (2). Mais en 2009, l’équipe scolaire de Dax s’était imposée pour offrir à la France l’unique victoire d’une équipe européenne dans cette compétition. On espère que le même sort sera réservé à nos jeunes français. Allez les Bleus !
Si vous souhaitez aider l’équipe UNSS de la Borde-Basse à participer à la Coupe du Monde, vous pouvez faire un don sur la plateforme leetchi.
Ocwarrior
C’est vraiment génial pour ces jeunes d’avoir une telle opportunité. Partir à l’au te bout du monde pour pratiquer sa passion rien de mieux.
Bon courage à eux en tout cas et espérons qu’ils réunissent tous les fonds nécessaires.