Les 1000 vies de Clément Gasca de Tarbes au Ranfurly Shield en Nouvelle-Zélande
Clément Gasca a remporté le Citizens Shield en Nouvelle-Zélande avec le Maheno Rugby club.
Découvrez la belle histoire de l'ancien joueur de Tarbes Clément Gasca parti en Nouvelle-Zélande. Samedi prochain, il pourrait remporter un trophée mythique.

Souvenez-vous, en 2017, nous vous parlions de Clément Gasca, un ancien joueur de rugby formé à Tarbes qui avait choisi de quitter le rugby pour l'haltérophilie. Après avoir intégré le pôle espoir du CREPS de Toulouse, il était devenu l'un des meilleurs dans un sa catégorie. Il avait alors pour objectif de rejoindre l'INSEP à Paris. Cependant, l'ovalie l'a rattrapé et il a fini par rechausser les crampons. "L’haltérophilie était un sport compliqué, on ne peut pas en vivre...et le rugby me manquait beaucoup". Plus qu'il ne le pensait après avoir raccroché une première fois. Les copains, le collectif, les belles aventures et la quête de titre, il a retrouvé tout ça non pas en France, mais en Nouvelle-Zélande grâce au concours d'un ancien rugbyman, Régis Lespinas.Organisation de stages rugby en Nouvelle-Zélande : que deviens-tu, Régis Lespinas ?Organisation de stages rugby en Nouvelle-Zélande : que deviens-tu, Régis Lespinas ?Le 26 juillet prochain, il tentera de remporter le célèbre Ranfurly Shield, l'un des trophées les plus glorieux du rugby néo-zélandais avec la sélection de la province de North Otago. Pour rappel, Lespinas l'avait remporté en 2013 avec Hawke's BayCe samedi, le centre a déjà ajouté un trophée à son palmarès puisqu'il a soulevé le Citizens Shield avec le Maheno Rugby Club en battant les Old Boys, 18 à 7, lors de la 112e finale de la compétition sur la pelouse du Whitestone Contracting Stadium. Il a même marqué un essai. Mais avant d'en arriver-là, Clément Gasca a tout d'abord tenté sa chance en France.

Quand j’ai voulu reprendre le rugby, j’ai passé des tests à Narbonne et à Béziers. Béziers a vite répondu favorablement et j’ai intégré les Sspoirs pour ma dernière année en tant qu’espoir lors de la saison 2017/2018. J’ai ensuite intégré le centre de formation pour la saison 2018/2019, mais j’ai malheureusement connu de multiples petites blessures et l’ignorance de l’entraîneur principal de la pro. 

Après une année blanche, il entre en contact avec Régis Lespinas. Ce dernier lui a conseillé de partir en Nouvelle-Zélande pour vivre comme lui une belle expérience au pays du rugby. "Il a su me donner les bons conseils pour arriver en bonne condition !" Il faut préciser que le retour au rugby n'a pas été simple pour lui. Si les rugbymen font l'haltérophilie lors de leurs séances de musculation, en faire à plein temps ne prépare pas non plus à jouer 80 minutes de rugby. "Mes muscles sétaient adaptés à l’haltero. J’avais complètement stoppé la course, donc j’ai ramassé. Surtout mes ischios qui avaient des petites déchirures à répétitions. Le reste est vite revenu." D'aucuns diront que c'est comme le vélo. Avoir fait de l'haltérophilie l'a aussi beaucoup aidé. Il a notamment gagné en explosivité, en gainage ainsi que pour anticiper les impacts.

S'il joue à un niveau amateur, les entraînements ont lieu tous les jours et ses coéquipiers sont loin d'être des novices. A Béziers, il lui est arrivé de faire des séances supplémentaires avec des coéquipiers et de donner de nombreux conseils. "Beaucoup de joueurs (les plus futés) savent à quel point l’haltérophilie est important dans la préparation physique. En Nouvelle-Zélande, la préparation est différente, on me félicite plus pour mon parcours que de me demander des conseils." Cependant, il a dû faire ses preuves. "L’intégration était un peu compliquée la première semaine. Les mecs voient chaque saison quelque étrangers passer et très peu restent longtemps. Après avoir prouvé sur mon premier match, c’est là où les mecs ont commencé à me respecter." Et comme dans n'importe quel club du monde, il a été bizuté.

Après mon deuxième match avec mon club, gagné 45 à 10 à l’extérieur et lors duquel j'avais fait un super match, tout le monde était content. Dans le bus au retour, ça chante, ça boit. Et les mecs me font venir au fond du bus pour me faire faire un cul-sec de bière devant tout le monde. Je bois très peu voire rarement, mais je m’exécute, et c’était du jus de poisson à l’intérieur. J’ai failli mourir tellement c’était infâme. Apparemment, tous les nouveaux y passent, et j’y suis passé. J’ai été malade toute la nuit.

Ce sera l'un des précieux souvenirs qu'il rapportera en France en novembre prochain lorsque son aventure de six mois prendra fin. "Je pense emmagasiner une grosse expérience à haut niveau, ce qui va me donner du crédit aux yeux des effectifs français !" Il cherche actuellement un club en France ou ailleurs. Il estime que le niveau en club est similaire à une bonne équipe Espoirs "mais avec des gros gabarits, beaucoup de Polynésiens ! Donc ça tape fort". Quant aux provinces, ça se rapproche de la Pro D2. S'il devait remporter le Ranfurly Shield face à Otago et ses All Blacks (Ben Smith et Josh Ioane pourraient être alignés), ce serait à n'en pas douter un plus.

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