CVC est l'un des fonds d'investissement les plus puissants au monde. Depuis plus d'un an, il souhaite "acheter" le rugby mondial. Pour cela, la première étape est d'investir dans le Tournoi des 6 Nations, compétition suivie par des millions de supporters. En 2019, ils détenaient 27 % du championnat anglais (200 millions de livres sterling) et s'apprêtaient à acquérir 24 % de la Ligue celte (120 millions).
Les Fédérations du 6 Nations en négociation exclusive avec le fonds d'investissements CVC
Mais le plus gros accord de ce fond d'investissement concerne le Tournoi des 6 Nations où une transaction de 300 millions de livres sterling est attendu, l'équivalent de 14 % des droits du Tournoi, était attendu il y a un mois. Cependant, la crise sanitaire mondiale freine les syndicats européens impliqués avec des rencontres reportées et un flou financier dans le futur. Les Six Nations n'ont pas voulu commenter selon le Financial Times : "Nous n'avons pas convenu de faire une pause ni de faire avancer l'accord conclu. Les conversations sont simplement en cours et prennent évidemment en compte le nouvel environnement créé par la pandémie actuelle."
CVC investit massivement dans le 6 Nations avant de se tourner vers le Top 14 ?
Le groupe CVC a un plan ambitieux de 600 millions de livres sterling pour la compétition européenne. La gestion anglaise montre que l'investissement de CVC dans la Premiership est d'une grande aide, car les 15 millions de livres sterling affectés à chaque équipe sont devenus essentiels pour ne pas faire faillite. En contrepartie, CVC encaissera 10 millions des distributions de la Premiership. L'exemple de CVC implanté dans la Premiership pourrait donner des idées à d'autres championnats en crise, notamment le Top 14.
Faudra-t-il bientôt payer pour voir les matchs du Tournoi des 6 Nations ?
Dans un communiqué datant de novembre 2019, la FFR a précisé que le Comité des 6 Nations, ainsi que toutes les Fédérations membres, avaient décidé "d'entrer dans une période de négociation exclusive avec CVC", en précisant que les Fédérations conserveraient la totale maîtrise de l'organisation des compétitions. CVC tiendra un rôle d'agent commercial exclusif sur les droits des compétitions et les matchs ne pourraient donc plus être diffusés en clair (même si France Télévisions détient les droits de diffusion de la compétition jusqu'en 2022). Une solution financière qui pourrait voir le jour dans les prochaines années en France, après cette crise sanitaire qui en devient financière pour les clubs de l'Hexagone.
lebonbernieCGunther
@lelinzhou
Le gros risque dans cette situation, c'est que CVC, désormais en position de force, se livre à un espèce de chantage du genre: "on n'est plus trop sûr de vouloir mettre des ronds, ou alors pas pour 14% de droits, mais 25 ou 30. A vous de voir. Sinon, on investit dans le PQ et les pâtes, c'est plus porteur et en plein boum paraît-il..."
lelinzhou
Nan, je n'y crois pas beaucoup, ce n'est pas le genre à agir en force, et risquer des polémique publiques. Leur stratégie (en tout cas ce serait la mienne si j'étais chez Crapules Voleurs & Co) serait plutôt de commencer par rentrer dans la place, puis petit à petit, grâce à des sous-marins genre Krapul, Bougedelà et autres Beaumont, grignoter une part de plus en plus grosse du fromage et finir par devenir "le décisionnaire" du rugby professionnel mondial, en douceur et sans clash, d'autant plus que petit à petit ils se seront aussi introduits chez les diffuseurs, la boucle sera bouclée.
Yonolan
@lebonbernieCGunther
On râle depuis longtemps contre Canal plus et le fait qu’il impose de plus en plus ses desiderata au monde du rugby amenant même à faisander certains votes de présidents…mais on risque de regretter cette époque de l’influence des diffuseurs si les fonds d’investissements s’empare de notre sport
Abord les loups avancent masqués et investissent la place en lâchant des millions ( on n’attire pas les mouches avec du vinaigre)
Ensuite ils vont progressivement devenir incontournables et surtout irremplaçables dans l’économies du rugby et là vont imposer leur format de compétions et de spectacle modifiant toute l’approche du rugby et là atteindre le degré de rentabilité qu’ils veulent
Tirant un maximum de profit dans l’achat et la revente de clubs
Ce qu’en dit Fréderic Bonnet
« Qu’est-ce qui a poussé ces nouveaux investisseurs à envahir le sport européen : avant tout les droits télévisés qui explosent, ensuite les recettes de sponsoring et de marketing et enfin le marché des transferts. Par ailleurs, l’investissement dans les sports aux Etats-Unis est devenu de plus en plus compliqué du fait de la hausse de la valorisation des franchises (190 millions d’euros en soccer, 2,2 milliards d’euros en NFL, 1,4 milliard d’euros en NBA).
En comparaison, les clubs européens sont beaucoup plus accessibles.. »
Car ces fonds d’investissement n’ont qu’un seul but : assurer des rendements importants à court terme en multipliant par deux ou trois leur mise en revendant leurs clubs au bout de 5 à 10 ans. Les fonds d’investissements dépensent de l’argent à la fois pour obtenir des résultats sportifs mais aussi pour structurer des modèles économiques.
Problème majeur : la réussite sportive reste un aléa majeur et capricieux. Les fonds d’investissements ne veulent pas prendre de risques inutiles : ils militent forcément pour des ligues fermées (pas de descente) et pour l’instauration d’un système de « draft » à l’américain afin de redistribuer les cartes tous les ans.
Il y a eu des exemples a degré moindre
La grande distribution a par exemple il y a longtemps attiré des producteurs dans ses filets en leur garantissant des revenus dans un premier temps ; puis quand elle a représenté un pourcentage incontournable de leur chiffre d’affaire, a imposé ses contraintes produits allant même jusqu’à analyser les process de fabrication et en imposant des modifications de ceux-ci pour atteindre le coût souhaité
On a vu le devenir de ses entreprises là
Et pour finir ce qu’en dit Jacky Lorenzetti:Il prédit d’ailleurs que l’arrivée de fonds d’investissements dans le monde du rugby aboutira à un rugby commercial, un peu aseptisé, sans descente, ni montée. A terme, c’est le spectacle qui gérera le sport, pas l’inverse, lui ôtant au passage une bonne part de sa dimension humaine.
lebonbernieCGunther
Le loup est déjà dans la bergerie, ça c'est certain.
Mais est-ce que tu as lu ça:
https://www.sudouest.fr/2020/04/18/deconfinement-pas-de-public-dans-les-stades-jusqu-en-2021-une-evidence-pour-les-scientifiques-7422373-10861.php
Le genre d'éventualité qui peut effacer tous les accords préalables.
Jak3192
Il serait un jour intéressant de connaitre les redistributions de l'argent ainsi glanés par ces sociétés
Le Haut Landais
de bons gros dividendes pour des gens qui sont deja plus qu'a l'abri du besoin
lelinzhou
Sont pas à l'abri du besoin, pis que leurs besoins augmentent en même temps que leur fric.
Le Haut Landais
il y a un moment ou les besoins ne peuvent plus augmenter. quand tu as des maux de tete tous les matins pour savoir quelle voiture tu vas conduire et quand tous les soirs tu te demandes dans quelle chambre tu vas bien pouvoir dormir et trouver ta moitie
lelinzhou
B en à ce stade z'ont plusieurs moitiés et pis il y a un des rivaux qui viens de se payer un plus gros yacht que le leur
Le Haut Landais
ben moi, mon yacht fait 420m de long. et je me suis perdu en cherchant ma femme l'autre jour, j'ai du appeler les flics
lelinzhou
Bien fait radin, plus c'est grand et plus on doit avoir de moitiés.
Jak3192
oui,
surement,
mais les détails ?
Le Haut Landais
pas grande chance qu'on le sache de si tot
Tchou63
La course au profit ou les affres du rugby professionnel......
Comment en arriver à finir par vendre son âme au diable 😭
adourAB
On peu faire une similitude avec la décision de la Ligue de vendre la diffusion de son championnat à Canal+. Bien sûr ce n'était pas pour l’argent. Qui était aux manettes à cette période? Certains sont dans une liste pour l’élection à la FFR. Il y a un fossé entre les dirigeants et les attentes des supporters. Ils n’assument pas dans leurs paroles, les actes qu’ils sont amenés prendre une fois élus ou dans l’opposition. Cette période décisive obligera déjà les Pdts de clubs à se déterminer sans arrières pensées ou règlements de comptes, car il y va de la survie de leurs clubs. On verra -à mon humble avis- des revirements à 180*. Soit on va vers un professionnalisme pur et dur, soit vers un rugby se contentant de revenus plus modestes et plus ouvert à un public populaire. La solution est dans les mains des Pdts de clubs Pros pour ce qui est des salaires de joueurs. A suivre....
lelinzhou
Bon, faut que je demande à Mourad un avis objectif sur la question.
En attendant d'être éclairé, le simple primate que je suis se demande si une forte baisse des salaires de nos joueurs stars (et de certains dirigeants) dans l'hémisphère nord ne réglerait pas, au moins en partie, les problèmes financiers de nos clubs, des fédérations et du tournoi.
Ah, je savais bien que je n'étais qu'un vieux khon, j'avions pas compris que le problème n'est pas tant de sauver ces institutions, mais de faire que l'EPCR, WR et et un tas de dirigeants se goinfrent plus facilement. Le rugby ? Allez, va jouer dans la cour de l'EHPAD Papy, l'argent c'est sérieux, s'il fallait en plus s'occuper de "valeurs"...
vevere
une magnifique (future) fuite en avant!!! 👎 👎 👎
adourAB
C’es « simple » chaque candidat à la Présidence de la FFR émet son avis, détermine sa position sur le sujet. Le Pdt élu applique la position prise pendant la campagne. La signature d’un accord ne pouvant se faire qu'après l'élection. La Ligue se doit également d'émettre son avis car elle partie prenante financièrement.
Noir&Blanc
"Le Pdt élu applique la position prise pendant la campagne", le problème c'est qu'une fois élus les candidats oublient souvent leurs promesses de campagne 😁