Les 5 temps de l'éviction de Guy Novès racontés par L'Equipe
Les rapports entre Guy Novès et Bernard Laporte auraient été tendus dès le début.
Il y a deux ans, Guy Novès et ses adjoints étaient licenciés par la FFR. Le journal L'Équipe revient sur les étapes d'une décision annoncée.
  1. Rapports "glaciaux" et rancoeurs du passé

    Selon le journal L'Équipe, en dépit des apparences et des déclarations de Bernard Laporte, alors fraîchement élu à la présidence de la FFR, les rapports entre ce dernier et Guy Novès étaient loin d'être cordiaux. Mais plutôt "glaciaux". Laporte avait encore en travers de la gorge ces "difficultés à travailler ensemble" lorsqu'il était sélectionneur et Novès entraîneur de Toulouse (alors principal pourvoyeur d'internationaux) et "les petites phrases assassines échangées". En off, Laporte répétait "à peu près partout" que Guy Novès et son staff allaient sauterMais celui qui a porté Toulouse vers tant de titre était aimé par les supporters et "Laporte comprend vite que limoger Guy Novès aurait un impact négatif sur le début de son mandat".
  2. Serge Simon, l'empêcheur de tourner en rond

    C'est indirectement que la nouvelle présidence va mettre son grain de sel dans l'organisation du XV de France. Vice-président de la Fédération, Serge Simon a été nommé manager des équipes de France. Dès le 6 Nations 2017, il a commencé à s'ingérer dans l'organisation tricolore lors de la fausse fusion entre le Stade Français et le Racing 92 en autorisant des Parisiens à se rendre à Jean-Bouin pour manifester leur refus face au rapprochement annoncé des deux clubs par leur président respectif. Et ce, alors que Novès le leur avait interdit avant le dernier match décisif face au Pays de Galles. Ils "seront sanctionnés à leur retour". Simon ne se serait pas arrêté là en demandant aux joueurs de porter un brassard rose en soutien au Stade Français. Une nouvelle fois, il passe au-dessus du refus de Guirado et les commande, allant même jusqu'à dire que c'était un souhait du capitaine des Bleus. Le sélectionneur aurait menacé de ne pas parler aux joueurs avant le match s'ils étaient "contraints de les porter."
  3. Premier désaveu officiel

    Si jusqu'à présent le président de la FFR ne pouvait pas vraiment reprocher au staff de faire un mauvais travail, avec notamment une 3e place dans le Tournoi, la tournée de juin va être l'occasion d'envoyer les premières piques. On se souvient en effet des discours de Bernard Laporte aux joueurs du XV de France après la deuxième défaite des Bleus face aux Springboks (37-15). L'Équipe ajoute que suite au premier revers (37-14), Serge Simon, qui était "clairement la cible de la défiance de l'encadrement technique et des joueurs" après l'épisode parisien, y était aussi allé de ses remontrances envers les joueurs en évoquant notamment une "trahison des valeurs", un "non-respect du maillot". Des joueurs parlaient alors d'une "ambiance délétère". Il faut dire qu'ils n'avaient aussi pas été mis dans de bonnes conditions avec une halte forcée à la Réunion et à Mayotte "pour des évènements de promotion et autres entraînements publics" dont certains joueurs était revenus malades.
  4. L'ultimatum de Laporte

    Malgré ces trois revers en Afrique du Sud, Bernard Laporte avait maintenu que Guy Novès serait en place jusqu'à la Coupe du monde. Ce dernier, malgré la pression et les ingérences, semblait y croire également. Il a vite déchanté lorsque le président de la FFR a exigé trois victoires sur les quatre matchs que compte la tournée d'automne. Les Bleus doivent affronter la Nouvelle-Zélande double championne du monde, l'Afrique du Sud qui vient de les humilier et le Japon. On table alors sur une voire deux victoires éventuellement. Une fois de plus, les Tricolores et le staff ne sont pas mis dans de bonnes conditions puisqu'un quatrième match contre l'équipe B des Blacks est programmé entre les deux premiers tests malgré les réticences du séléctionneur. Un match qui aurait "créé une fracture au sein du groupe France", les seconds couteaux s'étant sentis abandonnés par leurs entraîneurs, restés avec le groupe principal pour préparer les Boks. Selon L'Équipe, les joueurs en voulaient alors plus au staff qu'à la présidence
  5. Le coup de grâce nippon

    La France ne remportera pas un seul des quatre matchs de novembre. Et ce n'est pas la courte défaite 17-18 contre les Boks qui pourra sauver la tête de Guy Novès et de ses adjoints. Car sur la pelouse de feu la U Arena, le XV de France va donner à la gouvernance le dernier élément pour enclencher le licenciement du staff : un match nul 23 partout face au Japon. "Après le coup de sifflet final, un proche de Laporte dira partout, notamment devant les journalistes, que la décision est prise : Novès est ses adjoints ne survivront pas à cet automne". À deux ans de la Coupe du monde, le sélectionneur est débarqué avant la fin de son mandat. La FFR, après le rapport d'un audit conduit par Simon et "dont personne n'a jamais vu la couleur", évoque une faute grave pour justifier cette mesure. L'ancien manager du Stade Toulousain et ses adjoints n'ont même pas été reçus par leur président pour un entretien préalable.
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  • CAL65
    3439 points
  • il y a 5 ans

Enfin Bernie et Simon auront quand même eu le mérite d'avoir écris la page la plus sombre du rugby français!!!!

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