Dans une région où il est moins développé, le rugby tente-t-il déjà de faire bande )à part ? Les USA, le Canada et les autres ? L’ancien international de France 7 Terry Bouhraoua, Directeur sportif de la fédération Mexicaine de rugby, constate que « la plupart des membres de Rugby Americas North (cf : les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes) sont plus proches culturellement de l’Amérique du Sud » que des pays anglo-saxons boréaux. De plus, aucune compétition majeure de rugby à XV n’est organisée par l’institution continentale, seuls les USA et le Canada participent nouvellement à la Pacific Nations Cup. Ainsi, la plupart des pays préfèrent miser sur le rugby à 7, qui profite des Jeux panaméricains pour se développer, voire des Jeux Olympiques.
L'Amérique du Sud, ce continent qui veut développer son rugby - Loin des Bleus, près du cœur #16
Dans les pays anglo-saxons du continent, le rugby canadien tente de survivre. En 2022, un rapport indépendant commandé par la fédération nationale a jugé « la culture de Rugby Canada, ainsi que le programme de haute performance, comme “vides” ou “inexistants” », pointant du doigt d’importants problèmes internes à tous les niveaux.
Aux États-Unis, le rugby essaye de s’installer. Sous l’impulsion de la fédération et du championnat professionnel, la Major League Rugby. Lancée en 2017, elle cherche à développer l’ovalie dans ce pays où un autre ballon ovale règne en maître. De plus, le pays de l’Oncle Sam se concentre aussi sur l’organisation de la Coupe du monde 2031, sur son sol.
Les USA, terre de rugby en devenir ?
Pour se développer, les USA font appel à des talents venus de l’étranger. Ces derniers ont pour but d’augmenter le niveau du championnat ainsi que son prestige. Une ouverture qui s’observe aussi par l’apport de formateurs et entraîneurs étrangers. Si la France n’a pas de relation privilégiée avec le rugby américain sur le plan sportif, quelques liens se sont tout de même tissés.
Ainsi, l’international français (54 caps) Mathieu Bastareaud a évolué dans le championnat en 2020, au Rugby United New York (aujourd’hui disparu). Depuis début 2024, l’ancien Briviste Nicolas Godignon est devenu l’entraîneur des avants des New Orleans Gold. Il y apporte une expertise française de la mêlée qu’il avait déjà pu mettre à l’œuvre en Top 14 et Pro D2.
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Enfin, le club des Utah Warriors a développé un partenariat avec le Stade Toulousain en 2023. Baptisé « The Rugby Alliance Project », ce dernier a donné lieu à des rencontres amicales à l’automne 2023. Désormais, reste à voir si ces liens seront durables ou éphémères, jusqu’au mondial attendu dans le pays tout du moins.
Ainsi, dans sept ans, la Coupe du monde se jouera aux États-Unis. Pourtant, l’enthousiasme lié à la compétition et autour du rugby de manière générale peine à prendre dans la région, malgré l'arrivée de la MLR. La non-qualification de la sélection nationale à la Coupe du monde 2023 en est la preuve la plus récente.
« Au siècle dernier, il y avait une culture rugby qui émergeait aux États-Unis, surtout en Californie. Beaucoup se plaisaient à essayer ce sport différent. Si le niveau technique n’était pas excellent, il y avait malgré tout d’excellents athlètes. Aujourd’hui, il n’y a plus grand-chose, des retours que j’ai. » — Franck Boivert, ancien sélectionneur de l’équipe féminine de rugby à XV des USA (1992-1998) et coach de l’équipe universitaire de Stanford (1987 - 2003).
« Aux États-Unis, il n’y a pas une énorme culture rugby et le niveau était assez faible, avant la Major League Rugby. Aux niveaux inférieurs, on trouve quelques expatriés en universitaire, mais le pays est vaste et les compétitions nationales sont compliquées à organiser. » — Brendan Le Galludec, ancien joueur à la Penn State University (2017-2018).
« Le rugby aux États-Unis a du mal à se structurer. Le pays est grand et la fédération n’a pas de zone d’influence, une région forte, où le rugby est clairement implanté et ancré culturellement. Avec la MLR, ils essayent d’en trouver une, mais ça reste compliqué. En l’espace de six éditions, autant d’équipes ont disparu, souvent pour des raisons économiques. Le championnat reste instable et c’est impossible de savoir à quoi il ressemblera à l’avenir. » — Paul Tait, cofondateur d’Americas Rugby News.
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Jacques-Tati-en-EDF
Ca fait 30 ans qu'on parle de l'émergence des USA ... UN Biarrot avait même joué une CDM avec eux ...
alan75
Apparemment on vous a pas dit qu'il y a une équipe féminine, qui casse peut-être pas 4 pattes aux Anglaises mais est néanmoins (comme dit Pinocchio) nettement supérieure aux hommes (9ème WR contre 19ème...).
C'est vrai qu'il y a une rubrique "Rees-Zammit fait du /char à voile/bilboquet/trotinette/de la pâtisserie/ range sa chambre/ trie son linge)etc." mais toujours pas de rubrique féminine...