Flashback. Nous sommes en 2011, et l'Angleterre sort d'une Coupe du monde catastrophique. En termes d'image, avec les affaires Tindall et Tuilagi, le XV de la Rose est au fond du seau. Sportivement ? Malgré une première place de poule, les coéquipiers de Jonny Wilkinson sortent par la petite porte face à la France, en quart de finale. Une élimination prématurée qui coûte son poste à Martin Johnson.
Un certain Stuart Lancaster vient alors le remplacer. A l'époque, celui qui est aujourd'hui à la tête du Leinster est nommé sélectionneur par intérim. La RFU lorgne sur Nick Mallett, Wayne Smith ou Jake White. Mais choisit finalement la solution interne avec Lancaster, l'ancien coach des U20. Grand Chelem et trois finales de championnats du monde à la clé...
Farrell, Ford, les frères Vunipola...
En toute logique, Lancaster s'appuie sur la génération montante du rugby anglais. Un modèle loué : plutôt que de sacrifier ses joueurs à la première défaite, le nouveau patron du rugby anglais leur fait confiance. Face à l'Ecosse, sept nouveaux sont lancés dans le grand bain international, dont un certain Owen Farrell. Les résultats suivent. L'Angleterre termine 2e du Tournoi des 6 Nations 2012, et Lancaster a validé sa période d'essai.
La suite confirmera la stratégie de la RFU : renouveler progressivement le squad du XV de la Rose, en s'appuyant sur une génération dorée. Comme la FFR et le XV de France serait bien inspirée de faire, d'ici au Mondial 2023. Jonathan Joseph, les frères Vunipola... Puis Nowell, Ford, ou Slade : tous sont lancés, et sélectionnés pour la Coupe du monde.
Trop tôt ? Lancaster assume, avec cette élimination dès le premier tour et deux défaites face à l'Australie, et au Pays de Galles. La Fédération lui coupe la tête. Mais la suite lui donnera raison...
L'ombre Lancaster sur les succès de Jones
En 2016 et 2017, l'Angleterre remporte le Tournoi des 6 Nations. Avec au pouvoir, la génération lancée par Lancaster, sur laquelle Eddie Jones s'est franchement appuyé. Parmi les cadres présents au Japon, seuls Maro Itoje ou Eliott Daly ont été lancés d'entrée par l'Australien, Tom Curry et Sam Underhill étant convoqués bien plus tard.
ANGLETERRE - Des Etats-Unis à la finale de la Coupe du monde, l'incroyable destin du prodige Sam UnderhillPeut-être trop tendres pour 2015 face à l'enjeu d'un Mondial organisé à domicile, les "enfants de Lancaster" ont su relever la tête pour écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du rugby anglais. Jusqu'au titre mondial ? Si défaite il y a face à l'Afrique du Sud en finale, la grande majorité des joueurs seront toujours présents pour l'édition 2023...
Ils sont à la Coupe du monde, et ont été lancés par Stuart Lancaster :
- Owen Farrell
- Joe Marler
- Jonathan Joseph
- Mako Vunipola
- Joe Launchbury
- Billy Vunipola
- Jonny May
- Jack Nowell
- George Ford
- George Kruis
- Anthony Watson
- Henry Slade
- Luke Cowan-Dickie *
- Jamie George
* n'a pas joué le Mondial 2015
panzermeyer
Les anglais travaille sur le long terme. Dans l'équipe de 2003,plus de la moitié étais déjà la en 1999 où les anglais était très attendu et ils ont été décevants. Quant ils décident qu ils vont être champion du monde, ils commencent en 2012 pour 2019. Et c'est une constante pour les autres équipes, les sud-africain de 2007,plus de la moitié été là en 2003 etc,etc.
AKA
Vous nous faites suer avec vos "générations dorées" un petit lien et on en reparle:
https://www.youtube.com/watch?v=Z1QzhD3TKpU C' est bizarre çà me rappelle fortement ce qui est mis en place en NZ! Détection formation dès le collège, comme il est dit dans le reportage on a laissé tomber cette filière! Pas grave on attend qu' une génération dorée tombe du ciel... Lire aussi dans l' article sur S Underhill le paragraphe en milieu d' article: https://www.lerugbynistere.fr/news/angleterre-des-etats-unis-a-la-finale-de-la-coupe-du-monde-lincroyable-destin-du-prodige-sam-underhill-2710191635.php certains devraient s' en inspirer!!!
LaGuiguille
bien sur.
Lancaster est sorti sur un coup du sort mais ils auraient du aller bien plus loin en 2015
Latruffeduperigord
La densité de la poule ne les a pas aidé, Australie + Pays de Galles excusez du peu !
Rémi teLamettra
Je ne crois pas à cette notion de l'héritage d'une équipe. Pourquoi sous Lancaster les Anglais étaient constamment seconds et du jour au lendemain premiers sous Eddie Jones ? Invaincus 1 an et demie aussitôt arrivé, sortis de pool sous Lancaster et en finale sous Jones. Il a transformé l'état d'esprit de cette équipe, l'a rendu brillante stratégiquement, y a rajouté des éléments clé en Itoje, Underhill, Sincklair, Tom Curry ou Daly. Lancaster a commencé qq'chose, mais Eddie Jones a fait tout le reste, et le contraste est saisissant.
Team Viscères
C'est quand même beaucoup plus simple de devenir numéro 1 quand on te lègue une équipe qui est numéro 2. Et si je suis incapable de dire ce qui est le plus dur entre reconstruire pour atteindre la seconde place et franchir le dernier cap, je suis sûr que la première étape est loin d'être anodine. Les Anglais ont réussi à trouver la bonne personne pour chacune de ces étapes.
Bon au moins en France on n'est pas emmerdé, on ne fait ni l'une ni l'autre.
LaGuiguille
parce que quand on reconstruit une equipe entierement avec des jeunes et faisant table rase du passé, on devient pas n1 tout de suite
roro31400
Faut pas oublier que la dernière victoire (avant celle-ci) des Anglais contre la NZL date de 2012 (Lancaster à sa tête). Je me souviens de ce match monstrueux, où j'ai vraiment eu l'impression qu'on ne jouait pas au même jeu que les 2 protagonistes tant ils étaient impressionnants.
Je vais faire un parallèle pour essayer d'expliquer cette notion d'héritage.
En NBA, les Golden State, étaient coachés par Mark Jackson. C'est lui qui a mis en place à l'époque le noyau de joueurs (Curry, Thompson, Barnes, a drafté Green). Son équipe jouait plutôt bien, les jeunes se développaient mais ils n'arrivaient jamais à passer plus d'un tour. Le coach a été débarqué, et un nouveau est arrivé en la personne de Steve Kerr. Son année rookie en tant que coach, ils finissent premier de la ligue, Curry MVP et le titre au bout.
Progression énorme en l'espace d'un an. Néanmoins ils ne débarquaient de nulle part. C'était une équipe montante, avec d'excellents jeunes joueurs mais qui calaient en playoffs ou sur la longueur. Kerr a apporté un plus tactiquement, qu'on avait entrevu avant, mental et fait émerger des joueurs (Livingston, Green).
Pour moi la situation est assez similaire, et bien expliquée dans l'article. La base, a été héritée de Stuart Lancaster. Mais un héritage, une fois que tu l'as en main, il pourrit ou il fleurit selon ce que tu en fais. C'était probablement une bonne chose de mettre Eddie Jones, et peut être que si Lancaster avait continué les Anglais n'en seraient pas là où ils sont aujourd'hui. Mais il a posé des bases qui ont permis à cette équipe d'arriver avec une colonne vertébrale qui se connait depuis plus de 4 ans. Depuis, un nouvel entraineur est arrivé, à apporter tactiquement, mentalement à cette équipe, et combiné à des joueurs qui se sont révélés entre temps (Itoje, Curry, Underhill) ça donne ce résultat-là.
unquartdecentre
Oui Lancaster a posé de solides fondations. Mais E.Jones a apporté tout le reste, notamment dans les finitions, primordiales. On dit que le diable est dans les détails et c'est vrai. E.Jones a apporté aux anglais un mental de fer. Ce mec est là réincarnation de Sun Tzu!!
CointreauNenfaut
Mouais match nul face à l'ecosse et match perdu contre les gallois pendant le dernier 6 nations. Ceci dit ils ont à mon avis retenu la leçon.
dusqual
oui, je pense que les deux ont eu une grosse part. lancaster par le fait qu'il les a fait éclore dès les catégories jeunes. il a clairement créé l'ossature de ce groupe.
jones a terminé de le façonner avec tout le brio qu'on lui connait.
Placeb35
Chaque sélectionneur et qu'importe la sélection ne pars pas dune feuille blanche
quand 'il prend en charge l'équipe nationale il va s'appuyer sur le travail qu'a fait son prédécesseur pour mettre en place ces idées tout en gardant ce qui a été fait avant et qui peut-être intégré à son plan de jeu
Donc oui on peut dire que dans la réussite de Jones, il y a une part de Lancaster
Tout comme on peut dire que depuis Lievremont la France ne progresse pas même si tu mets après lui les meilleurs entraîneurs du moment en place avec St Andrée puis Noves
Après un sélectionneur peut se détacher complètement de ce qu'a fait son prédécesseur mais sa se fait sur la durée et on voit le résultat de son travail à la fin de son mandat
Après Lancaster avait posé de bonnes bases avec l'angleterre il faut se le dire aussi
Fufu Brindacier
Sauf peut-être Jamie Joseph qui s'était plaint en arrivant au Japon que Jones n'avait rien laissé.