C'est une histoire de Coupe du monde peu commune qui se déroulera dans quelques jours au Japon. Celle de Siua Maile, 22 ans et talonneur pour les Tonga. Il fait partie de ces joueurs "non-professionnels", qui joue une Coupe du monde alors que le reste de l'année, ils continuent leur activité professionnelle à côté.
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Une première cap tardive
C'est donc face aux All Blacks de Steve Hansen qu'il a gagné sa première cap. Ce n'était pas le meilleur cadeau puisque son équipe s'est inclinée sur un score de basket, mais seulement côté Black : 92 à 7. À la mi-temps, les coéquipiers de Beauden Barrett étaient loin devant au score avec 54 points d'avance et l'ailier Goerge Bridge s'est offert un quadruplé à quelques jours de la Coupe du monde. Pour Maile, c'était la découverte de ce niveau, et même l'entraîneur Toutai Kefu admettait qu'il "n'en sait toujours pas beaucoup sur lui" alors qu'il évolue actuellement pour les Shirley Vikings à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Siua Maile a joué près d'une heure face à Cody Taylor avant d'être remplacé. Il avait pourtant peu de chance de participer à la Pacific Nations Cup, mais les blessures de Paula Ngauamo et Sosefo Sakalia ont accéléré sa convocation.
"Je pense qu'il est toujours un peu choqué, mais il est content. Nous ne pouvons pas faire grand chose avec deux talonneurs, nous avons donc lancé les dés sur ce coup.", a déclaré son sélectionneur Kefu à propos de sa convocation, selon le NZ Herald.
Un métier à temps plein
Mais le rugby n'est pas sa première activité, Siua est toute la journée sur des toits pour son métier de couvreur. Entre deux lancers de rugby, il répare ou réalise des toitures d'immeubles ou de maisons individuelles. Maile a grandi au Tonga avant de déménager en Nouvelle-Zélande pour ses études. Il jongle désormais entre ses engagements rugbystiques et son travail de couvreur à temps plein. Mais cette double vie a fait de lui un travailleur hors-pair, avec une éthique de travail proche de la perfection que ce soit sur et en dehors du terrain. À l'entraînement, il impressionne dans sa combativité : "Je devais lui dire de baisser un peu le ton, ce qui est génial. C’est ce que vous voulez faire avec les joueurs. Vous ne voulez pas dire aux joueurs de "baisser d’intensité", alors je pense qu'il va bien faire", déclare son sélectionneur.
"C'est un bon garçon, il est passionné, mais aussi impatient. Je l'ai vu s'entraîner hier et il était à fond dans ce qu'il faisait", a déclaré Kefu.
Une cagnotte pour l'aider
Son départ pour la Coupe du monde ne lui permet donc pas de continuer son activité de couvreur et pour cela, son club, les Shirley Vikings ont lancé une cagnotte pour aider sa famille à percevoir des revenus durant son absence. Il est devenu jeune papa il y a peu de temps et a arrêté son travail depuis maintenant près de 3 semaines pour encore minimum 4 semaines de plus. Malgré le fait que son employeur lui garde son poste durant la Coupe du monde, Suia ne touchera aucun salaire hormis une allocation hebdomadaire minime. La collecte de fond a déjà permis d'envoyer sa famille en Nouvelle-Zélande pour assister à sa première cap face aux Blacks. Maintenant, elle sera dédiée aux frais journaliers comme le loyer, nourriture, électricité, etc. Nul doute que la famille rugby est encore soudée et permettra au jeune talonneur de vivre une aventure incroyable, bien loin des standards du rugby moderne.
çoisfrandutrain
Il a été cap d'avoir sa première capE.
Garou-gorille
En rugby, souhaitons lui d'éviter la tuile !
CharlyRugby
Belle histoire et beaucoup de réussite a lui, mais bon avec au même poste des joueurs comme Anga’aelangi, Lea de non sélectionnés, je me pose des questions sur la pertinence de ce choix...
cahues
Nous aussi nous avons des joueurs photographes, mais amateurs...
Ahma
Rien de si exceptionnel. Nous avons aussi, en France, des internationaux qui continuent à exercer leur activité de maçons.
ReneeRangee
Oui, on a des pizzaiolos aussi