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L’œil expert de Victor Matfield sur la finale, la progression des Boks et le rugby français
Victor Matfield est impressionné par la progression des Springboks.
Victor Matfield, ancien deuxième ligne de l'Afrique du Sud, champion du monde en 2007, évoque l'évolution des Boks depuis 2015 et surtout la finale contre les Anglais.

Comment expliquez-vous ce retour au sommet de l'Afrique du Sud en si peu de temps ?

 L'évolution de l'Afrique du Sud a commencé lorsque Rassie Erasmus a pris la relève. Il a transformé l'équipe. Et tout à coup, alors que personne ne s'y attendait, nous avons remporté le Rugby Championship. Rassie a recentré l'Afrique du Sud sur ces points forts. Il n'avait que dix-huit mois pour mettre en place un plan de jeu qui lui convenait ainsi qu'à l'équipe qui l'a toujours soutenu. En Afrique du Sud nous avons toujours eu de bons joueurs, et de bons centres de formation. Pour revenir au sommet, il fallait avoir quelqu'un à sa tête qui comprenait notre ADN et qui revienne à ce que nous sommes. On l'a trouvé en la personne de Rassie Erasmus.En quatre ans, les Springboks ont connu le pire, avant le meilleur ?En quatre ans, les Springboks ont connu le pire, avant le meilleur ?Dans ce groupe sud-africain, neuf joueurs ont joué la demi-finale perdue contre la Nouvelle-Zélande en 2015. Pourtant, l'équipe a beaucoup changé… "Lors de la Coupe du Monde 2015, nous avions de très bons joueurs, mais ils étaient très jeunes. Maintenant, ils sont arrivés à maturité. Il y a quatre ans, nous perdions de deux points en demi-finale. Je pense que c'est la maturité acquise par les joueurs qui nous a permis d'atteindre la finale."Cette finale sera-t-elle vraiment une opposition de style ? [INFOGRAPHIE]Cette finale sera-t-elle vraiment une opposition de style ? [INFOGRAPHIE]

Ce samedi à 10 heures, aura lieu la finale de cette Coupe du Monde opposant l'Angleterre à l'Afrique du Sud. Ces deux équipes produisent-elles un jeu si différent l'une de l'autre ?

"Les deux équipes possèdent un paquet d'avant d'un niveau équivalent malgré le fait qu'elles aient deux styles différents. Il va y avoir un gros combat devant. Difficile de dire quel pack va dominer l'autre. Le jeu d'avant va être la clef du match." La grande surprise de cette Coupe du Monde est l'élimination des All Blacks par l'Angleterre en demi-finale sur le score de 19 à 7. Mais est-ce vraiment une surprise ? "Lors d'une intervention pour "Super sport", j'avais déclaré que l'Angleterre battrait la Nouvelle-Zélande. Les Anglais ont produit leur jeu et ça a été efficace. Contre les All-Blacks c'est ce qu'il faut faire. Depuis plus de quatre ans, les équipes veulent faire déjouer les All Blacks mais il faut simplement réciter son jeu. L'Afrique du Sud l'a fait cet été lors du Rugby Championship, et l'Angleterre a reproduit cette grande performance."

En ce moment, on évoque beaucoup le deuxième ligne moderne en parlant d'un joueur mobile tout en restant puissant comme le All Black Brodie Retallick. Mais quel est le deuxième ligne moderne pour Victor Matfield ? "Le plus important dans une seconde ligne c'est l'association des joueurs. Il y a le déménageur, le type le plus costaud. Celui qui va déblayer les rucks et percuter la défense adverse. Puis il y a le plus mobile celui qui doit franchir la défense adverse, il est le porteur de balle principal. Un deuxième ligne mobile ne peut pas être excellent sans le plus costaud et vice-versa. Voilà pourquoi mon association avec Bakkies Botha a fonctionné."

Eben Etzebeth, le deuxième ligne sud-africain titulaire pour la finale, rejoindra Toulon à la suite de cette Coupe du Monde. Que pensez-vous de son arrivée dans ce club où vous avez joué lors de la saison 2007-2008 ?

À Toulon la vie va être différente de l'Afrique du Sud pour Eben Etzebeth. Mais les Toulonnais adoreront Eben. Il est similaire à Bakkies Botha qui a réussi là bas. Il est très physique et fera beaucoup de bien à Toulon. Le jeu en France est très physique comme en Afrique du Sud. Il va devoir s'habituer aux matchs très durs en hiver. Mais je suis convaincu qu'il s'y fera. Le réel changement sera que Toulon est comme une grande marque. Tout le monde connaît ce club. Ce n'est pas comme en Super Rugby qui est moins médiatisé. 

Depuis maintenant quelques années, le rugby français n'est plus au meilleur de sa forme. Pourra-t-il rebondir comme l'Afrique du Sud ? Quels conseils donneriez-vous au rugby français ?

C'est difficile de donner des conseils. Mais le plus important pour une grande nation, c'est de donner aux jeunes la possibilité de crever l'écran. Et la France possède de nombreux talents. Maintenant, il faut savoir les faire monter en puissance et atteindre une certaine maturité. Dans le championnat, il faut un certain nombre d'étrangers. Mais il ne faut pas en abuser. Les étrangers sont très importants pour le développement des jeunes, tout comme pour augmenter le niveau du championnat. Mais il faut savoir trouver le juste-milieu entre stars et jeunes dans un effectif. 

Merci à Brandnetwork et à Jenna Barenblatt sans qui l'interview n'aurait pu se réaliser.

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