Match normal vs Match à huis clos : le jeu des 7 différences
Il n'y a pas trop de différences...
Les matchs à huis clos arrivent et c'est l'occasion de voir comment les seuls acteurs de la rencontre vont les vivre.

Le coronavirus - ce virus qui se propage aussi vite qu'une opinion différente sur un joueur, un staff ou une équipe dans le rugby - touche la France depuis maintenant quelques semaines. Les consignes du gouvernement sont simples : lavez-vous les mains. Ce qui veut dire que le reste de l'année et sans le coronavirus, vous n'êtes pas obligés de nettoyer la première chose en contact avec le reste du monde. Le monde est tourné vers la pandémie, mais en France, on reste tranquille en continuant de manger des sandwichs au pain de mie dans les lieux publics. Le sport est donc le premier touché en interdisant au public d'assister aux matchs. Mais quelle sera la vie des acteurs du match durant un match à huis clos ? Voici ce que ressent le stadiste, le serveur, et même la mamie qui vit à 100 mètres du stade. 

Le guichetier

En temps normal : il est débordé, mais reste toujours calme. Ce qui a le don d'énerver Bernard qui arrive à chaque match 5 minutes avant le coup d'envoi pour prendre sa place. Derrière sa vitre anti-agressions, il coupe les billets tranquillement en vous parlant sans faire le moindre effort pour que vous puissiez entendre. Vous dîtes oui à tout. Le guichetier, c'est clairement l'espèce qui domine le monde, une sorte de franc-maçon.

À huis clos : la logique voudrait qu'il ne soit pas à son poste. Mais vu qu'il domine le monde par sa supériorité hautaine, il restera à son poste pour dire "désolé, on ne vend pas de billets, au revoir. Suivant." 

Le stadier

En temps normal : il est de dos au match et écoute le dernier album de Dadju.

À huis clos : il est face au match et on entend la conversation avec sa femme. 

Le serveur

En temps normal : il est débordé, il ne sait pas où donner de la tête, mais ce job étudiant lui permet de payer 1/10ième de son loyer. Il doit faire face à des supporters aussi collant que Sergio Ramos dans la surface avant de devoir changer des fûts toutes les 15 minutes. Mention spéciale à ce même Bernard, qui demande du sirop qu'une fois qu'il reçoit la commande.

À huis clos : basta ! iI se met autant en bières qu'une pompe funèbre.

La mamie au balcon

En temps normal : elle monte le son de Vivement dimanche car elle n'entend rien.

À huis clos : elle monte le son de Vivement dimanche car elle n'entend toujours rien.

L'entraîneur bord terrain

En temps normal : il crie des choses incompréhensibles, mais qui ont l'air de faire effet sur ses joueurs. Il insulte tout ce qui bouge et notamment son ailier, surtout s'il s'occupe des avants. 

À huis clos : chaque entraîneur oublie qu'il est à huis clos. Résultat : la stratégie change toutes les 3 minutes pour s'adapter à celle de l'équipe adverse qui change aussi toutes les 3 minutes. Guy Novès n'a même plus besoin de montrer les trois points. Il peut parler aussi fort qu'en interview. 

L'entraîneur dans les tribunes

En temps normal : il a un casque avec un ordi devant lui. Il est entouré de son staff qui a aussi un ordi devant lui. Il donne des consignes à l'entraîneur bord terrain tout en étant calme car il a une caméra sur lui. On peut dire qu'il joue au Sims.

À huis clos : il crie en levant les bras, il insulte l'arbitre et ses joueurs nuls en buvant une bière et on entend "TOUDOUM" de Netflix quand il ouvre son ordi. On peut dire qu'il devient supporter.

Le water boy

En temps normal : il court avec des bouteilles d'eau dès qu'il peut et il a trouvé cette vocation le jour de Mont-de-Marsan vs Dax à l'épreuve des seaux d'eau d'Intervilles. Il se fait percuter par les joueurs adverses et la plupart du temps, il arrive trop tard, car le joueur s'est relevé. 

À huis clos : il fait pareil mais on entend sa respiration de fumeur de longue date qui apprécie les Gauloises sans filtres. Et je parle de tabac. 

Le supporter 

En temps normal : il se déplace en couleurs au stade en criant aussi fort qu'il peut, puis il analyse ce qu'il a vu en rentrant sur les réseaux sociaux.

À huis clos : il crie jusqu'à ce que les voisins portent plainte tout en analysant ce qu'il voit en direct sur les réseaux sociaux.

Le joueur

En temps normal : il a du mal à entendre les consignes et il se cache la bouche pour faire passer la combinaison. Quand le ballon n'arrive pas jusqu'à lui, il insulte le coffre à ballon avant de lever les bras. 

À huis clos : il fait tout pareil, mais il passe le reste de la saison sans amis. 

Le remplaçant

En temps normal : il a froid, il va s'échauffer plus longtemps qu'il ne jouera et il rale derrière son entraîneur.

À huis clos : il a froid, il va s'échauffer plus longtemps qu'il ne jouera et il rale derrière son entraîneur. Mais il ne rentrera plus jamais.

L'arbitre

En temps normal : il n'hésite pas à remettre en place le joueur qui a dépassé les bornes et tout ça avec une punchline bien placée. Quand une bagarre se déclenche, il siffle comme ces foutus oiseaux le matin, mais il reste le plus respecté.

À huis clos : assurés d'être entendus à l'antenne, les arbitres vont encore plus chercher la punchline, en espérant participer au prochain Montreux Comedy Festival.

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Excellentissime.

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