Vous connaissez certainement déjà son grand frère, Kylian, valeur sûre du circuit de ProD2 depuis des années maintenant, à même pas 25 ans. Pourtant, c’est bien lui qui, de près de quatre ans son cadet, brille de mille feux depuis le début de la saison dans l’antichambre de l’élite française. Lui ? C’est Melvyn Jaminet, LA nouvelle pépite de l’USAP, qui a tout juste 21 piges fait sensation à l'arrière sous le maillot arlequin depuis la reprise du rugby voilà trois mois. Déjà entrevu la saison passée juste avant le début de la pandémie du Covid (1 apparition, 9 points), le « Catalan » fait désormais intégralement partie de la rotation du deuxième de Pro D2 comme en témoignent ses 9 matches pour 5 titularisations pour l’heure. Rapide, opportun, doté d’un sens du jeu fou et d’un jeu au pied de 60 mètres hors-taxes, il faut dire que ce pur produit du Sud à de solides arguments dans la besace.
Un culot et une confiance en lui, aussi, que l’on ne retrouve peut-être plus que chez cette jeunesse insouciante aujourd'hui. Mais là encore, aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre d’années. Et chaque fois qu’il est aligné, Jaminet détonne autant qu’il étonne. Il franchit, distribue, fait parler sa patte droite chirurgicale et enfile les banderilles, en sus. Voilà comment Melvyn à déjà inscrit 71 points dans cet exercice 2020/2021, se retrouvant aux portes du Top 10 des meilleurs réalisateurs de Pro D2 alors qu’il n’est même pas un titulaire à part entière chez les usapistes. Le meilleur marqueur d’essais du championnat, aussi, avec 5 essais dont un doublé planté vendredi soir face à Aurillac. Très fort.
Le Varois s’exporte bien
Mais contrairement aux fidèles traditions perpignanaises, très friandes de faire sortir des produits du cru, Jaminet, lui, n’a rien de bien Catalan. S’il s’éclate dans les Pyrénées-Orientales, le principal intéressé est un pur varois, né et formé à Toulon avant de partir pour Solliès-Pont puis Hyères en juniors, plus épanouit dans le rugby élitiste et quelque peu barré par la concurrence d’un certain Louis Carbonel et autre Mathieu Smaili, tous trois de la même génération 99. Au niveau fédéral, le sujet de ce papier est clairement au-dessus du lot. Il choisit donc de tenter sa chance à Perpignan sur conseils de Greg Le Corvec (ancien troisième ligne du club et aujourd’hui manager du RCHCC en Fédérale 1) à l’été 2018, réputé pour la qualité de sa formation et qui retrouvait le Top 14 à ce moment-là.
Vous connaissez désormais la suite. Révélé en début d’année dans la salle de spectacle du Racing lors du Supersevens, Jaminet carbure aujourd’hui. "Je pense que le staff me fait confiance en me mettant sur les premières feuilles de matchs de la saison. C’est quelque chose qui me met personnellement en confiance aussi", révélait-il au sortir d’un match à 13 points pour Rugbyrama.
Depuis, le tube du début d’automne est devenu tendance de la première partie de saison. Et l’USAP, désireuse de conserver son joyau approché par des clubs de l’élite, de lui faire signer son premier contrat professionnel pour trois ans ce jeudi. Plutôt du genre à répondre présent, qu’à donc fait Melvyn Jaminet le lendemain pour fêter ça ? Planté 19 points parmi lesquels deux essais dont un sur exploit personnel de 60 mètres lors de la victoire 31 à 9 des Sang et Or face à Aurillac, pardi ! Quand on vous dit pépite…