Ce mardi 13 août, toute la cité biterroise est en effervescence. Nous sommes en effet la veille du lancement de la traditionnelle Féria de Béziers. Mais avant de penser aux corridas et aux bodégas qui vont rythmer la vie des habitants jusqu’à la fin de la semaine, tous les yeux sont rivés sur le mythique stade de Sauclière. C’est en effet là que se déroule le match entre les locaux de l’ASBH et le champion de France en titre, le Stade Toulousain. A une semaine de la reprise du Top 14 et de la Pro D2, c’est le dernier test grandeur nature pour deux équipes qui ont vécu un été agité.
A Béziers, ce sont des problèmes économiques qui ont perturbé le club. La mairie a dû fournir une subvention exceptionnelle de 300 000€ pour rassurer la DNACG. De plus, le club s’appelle désormais ASBH Angelotti en échange d’un million d’euros sur six ans fournis par le sponsor. L’investissement promis par Ageas tarde à arriver, et le projet « Top 14 en 2021 » annoncé devient flou. Tout cela a exaspéré certains supporters qui ont lancé une pétition en ligne demandant la démission des dirigeants. Enfin, selon certaines indiscrétions de couloirs, Mohed Altrad aurait proposé de financer le club à condition… qu’il reste en Pro D2. Ambiance…
Treize absents à Toulouse
A Toulouse, les problèmes sont davantage sur le terrain, avec pas moins de treize joueurs absents pour cause de Coupe du monde. L’effectif, notamment derrière, est décimé. Alors Ugo Mola bricole entre les non-internationaux, les jokers Coupe du monde (Werner Kok, Richie Arnold) et les jeunes. La question du talonneur se pose dans un effectif où seul le numéro trois,Guillaume Marchand, est valide. Le Japonais Takeshi Hino est à l’essai, quand le Sud-Africain Jacobus Visagie est attendu au plus vite comme joker.[TRANSFERT] Top 14 - Un talonneur des Bulls à Toulouse ?Côté tribunes, comme à l’époque du grand Béziers, le stade était à guichets fermés. De nombreux supporters ont donc dû regarder la rencontre à travers les grillages. Pour ce match de gala, l’ambiance était au rendez-vous avec la banda qui a offert de la musique toute la partie. Et côté composition, les deux équipes avaient aligné quelque chose proche de celle qui commencera le championnat la semaine prochaine. La première information importante de la soirée est que Gillian Galan a retrouvé un short. La seconde, c'est que Sébastien Bézy et Arthur Bonneval ont toujours leur teinture blonde, comme n’importe quel joueur amateur l’aurait fait pour fêter le titre.
Le champion de France s'illustre d'entrée
Les toulousains vont s’illustrer les premiers. Après une longue séquence biterroise, Tekori gratte un ballon sur ses vingt-deux mètres et lance les fusées. Tristan Tedder perce la ligne et Matthis Lebel conclut en bout de ligne dès la sixième minute. Des « Toulousains, Toulousains ! » fusent des tribunes. Mais dix minutes plus tard, suite à une combinaison sur touche à hauteur des quarante mètres, la recrue biterroise Jeffrey Williams prend l’intervalle, met les cannes et s’en va aplatir. Ce sont désormais des « Aquí Es Besièrs » qui résonnent dans le stade.
Si les rouges et bleus essaient de construire quelque chose, les pertes de balles leur sont fatales tant les contres des arrières stadistes vont vite. On sent chez les Toulousains une volonté d’aller chercher les ailiers, Lucas Tauzin et Matthis Lebel. Ce sont encore eux qui vont s’illustrer quand Tristan Tedder, d’une passe après contact, offre le doublé à Matthis Lebel. L’ouvreur Sud-Africain transforme et la mi-temps se siffle sous le score de 12 à 5 pour les Haut-Garonnais.
24 à 15, score final !
Dès le retour des citrons, on retrouve le numéro dix toulousain à la baguette pour distiller un sublime rasant pour Arthur Bonneval, qui aplatit le troisième essai des siens. Dans tous les bons coups de la soirée, Tristan Tedder (de retour de prêt de Bayonne) a impressionné. Il s’est parfaitement fondu dans le jeu de mouvement toulousain. Sa charnière avec Sébastien Bézy est prometteuse, à une semaine de la reprise du championnat. Cependant, on notera à son actif deux transformations manquées. Cela aurait pu être préjudiciable, car les Biterrois vont eux aussi lancer la cavalerie, et inscrire deux essais par Tomas Munilla et Maxime Espeut. Les deux transformations sont manquées, et les locaux ont laissé passer leur chance. En fin de match, après plusieurs temps de jeu, Pierre Pagès vient finalement conclure le travail des avants stadistes sous les poteaux, et sceller le score du match : 24-15 pour les champions de France.
La jeunesse en vue
Cette rencontre disputée dans une ambiance « Féria » en tribunes mais d’une grande intensité sur la pelouse a été très plaisante à suivre. Malgré les nombreux changements, les deux équipes ont constamment envoyé du jeu. Le match a aussi opposé deux excellents centres de formations. Côté ASBH, Maxime Espeut (19 ans) ou Thomas Zénon (20 ans) ont été en vue. Côté rouge et noir, mention pourt Théo Idjellidaine, Nelson Epée ou l’ancien Dacquois Guillaume Cramont (tous trois 18 ans). Tout cela a ravi les supporters des deux camps. Pour deux fidèles supporters de l’ASBH, « on a une meilleure équipe que l’an dernier. Derrière, ça joue mieux ». Ce match a été jugé prometteur par les supporters. L’écho est le même chez ce jeune supporter toulousain qui s’est enthousiasmé devant « cette volonté de déployer du jeu, fidèle au jeu toulousain, mais aussi une forte intensité chez les avants. ».
Qu'en disent les joueurs ?
Le son de cloche n’est pas le même chez eux. Le demi de mêlée rouge et noir Sébastien Bézy, estime qu’ils ont eu « beaucoup de mal à mettre notre jeu en place, il y a eu beaucoup de ballons perdus. Et à partir de là, si on ne tient pas le ballon, c’est compliqué de mettre à mal ces équipes-là. » A la même question, le capitaine local Jonathan Best estime que « l’état d’esprit est positif parce que les mecs n’ont pas triché mais quand tu joues Toulouse si les mecs n’ont pas envie de s’y filer c’est quand même un problème… Après il y a encore pas mal de choses à travailler, il y a eu beaucoup de brèches en défense et on s’est fait beaucoup ralentir les sorties de balles ».
Alors que le championnat reprend dans une semaine, du côté de la Garonne, « on va essayer de travailler le mieux possible sur les jours à venir pour être prêt contre Bordeaux, estime Bézy. On sait que l’on a un très gros début de championnat qui nous attend. Mentalement, il faudra que l’on soit prêt et j’espère qu’on le sera. » Jonathan Best pense « qu’à Perpignan l’état d’esprit sera le même, on veut faire une belle perf'. On connait l’importance des derbys pour les supporters biterrois. Notre saison ne se jouera pas à Perpignan mais elle peut laisser augurer de bonnes choses. »
Le chiffre : 31
Présent dans les gradins, le bouclier de Brennus a été soulevé pas moins de 31 fois par les deux clubs, mastodonte du rugby français ! Alors que Toulouse est le club le plus titré (pas moins de vingt bouclards ramenés place du Capitole), les Biterrois ne sont pas en reste. Ils ont remporté le championnat de France à onze reprises, ce qui fait d’eux le troisième club le plus titré.
Et maintenant, place au match de la Féria pour tous les rugbymans amateurs : celui de tenir les cinq jours de fêtes.
ginobigoudi
Pas de vidéo ?...
lelinzhou
- Tain Marcel, t'as vu ? Z'ont encore cassé un talon au Stade
- Ben vi, même que maintenant y vont être gênés en marchant, sans talon.
- Boudu con, t'es en forme ce matin !
- Té, une autre : à l'hopital, Marchand !
- Comprends pas !
- Tain Raymond, l'hôpital Marchant c'est l'hôpital des fous à Toulouse. Même qu'avant l'endroit s'appelait Braqueville*.
- Et comment que tu sais tout ça, toi ?
- J'y sais parce qu'ils y avaient mis Lucienne, la belle-soeur à Maurice, le charcutier, l'ancien pilier, qu'elle travaillait à l'épicerie avec son mari, Bernard, Bernard Loupiat, que t'as dû le connaitre.
- Loupiat, l'ancien talon, çui qu' était surnommé La Grolle ?
- Vi, le petit gros, trop lourd, l'avait du mal à enjamber les adversaires au sol.
- Ben alors, ça suffit pas à passer pour être dingue de bosser dans l'épicerie de son mari .
- Nan, mais elle, elle distribuait du fromage et des sauss aux chiens, qu'elle disait que saint François des assises y lui disait dans la tête de faire du bien aux zanimaux. Pis après elle a commencé à piquer dans le tiroir-caisse pour distribuer du fric dans la rue, que Dieu lui avait dit dans sa tête d'y faire.
- En attendait comment quoi qu'y vont faire, le Stade sans talon ?
- Z'ont qu'à pas faire d'en-avant.
- T'es con ! Va leur falloir un joker.
- Si que ça serait au Stade Français, z'auraient pas besoin de joker, eux
- ?
- Z'ont déjà du Capri Sun. Puteborgne ! Ça donne soif de causer de ça ! Jacquot ! Mets y nous deux autres jaunes que c'est la sécheresse ici, avec un tombereau de caouettes !
* Authentique
Le sourire du jour, avec un autre intellectuel :
https://lelinzhou.blogspot.com/2019/08/le-sourire-du-15-aout.html
Compte supprimé
@Pianto J'allais signaler la même mauvaise nouvelle...
Pianto
à noter suite à ce match, la fracture à la pommette de Marchand qui va être un gros problème pour le ST...
dusqual
ah oui, en effet... ils ont déjà plus personne à ce poste. il va falloir faire jouer les jeunes, mais c'est vraiment pas évident pour eux...
Le Haut Landais
Ils vont pouvoir garder le talon japonais même si les entraîneurs ne l’aiment pas
lelinzhou
Merci pour l'info, tu devrais écrire pour le ministère...