Un stade couvert comme celui de La Défense a besoin de lumière et Teddy Iribaren en est une, pas une dernière lueur qui te mènerait vers la fin, mais plutôt une ampoule au filament infini. Celui qui a fait ses classes dans la métropole toulousaine ne cesse d’évoluer aux contacts des plus grands en prenant son mal en patience depuis bien longtemps.
Dès l’âge de 4 ans et demi il décide de suivre son grand frère pour perpétrer le rugby comme tradition familiale des Iribaren. Son nom pourrait nous mener vers le Sud-Ouest, mais il n’en est rien : Teddy est un pur Toulousain. Mais ce n’est pas parce qu’on vit à Toulouse que le XV est une religion. À 5 ans, il obtient sa première licence au rugby à XIII, à Gratentour, avant de se diriger vers Balma, son premier club formateur. Ce n’est qu’en cadet qu’il rejoint le Stade Toulousain pour y faire ses classes de Crabos à Espoirs.
Mais le Stade Toulousain est un club formateur qui, comme tous les autres, engendre des talents et des déçus et Teddy en fait partie. Durant toute sa jeunesse la charnière était un choix clair dans sa tête, il n’envisageait pas le rugby sans décider ni toucher du ballon. Longtemps à l’ouverture chez les jeunes, c’est la mêlée qui l’intéresse le plus en Espoir, puis comme il le dit : "physiquement je pense n’avoir pas eu le choix !" Et le choix, il le fait également en quittant Toulouse pour Tarbes en 2011, sur les conseils de Philippe Bérot (à l’époque entraîneur du Stado). Pour le jeune amateur de nature, c’est le meilleur choix à faire et son expérience au Stade Toulousain ne se termine pas comme il l’espérait. Dans une interview donnée à La Dépêche lors de son arrivée en terre tarbaise, il déclare qu’il ne veut pas trop s’étendre sur son départ du Stade : "disons que je suis revanchard." Il affirmait déjà son ambition de jouer en Top 14, mais surtout d’affronter son ancien club.
"Disons que je ne me défile pas, j'aime assez même mais ce n'est pas ce que préfère. Faut quand même dire que je subis plutôt que l'inverse et compte tenu de ça, je préfère défendre sur le deuxième rideau", a-t-il déclaré à La Dépêche;
Son souhait se réalise lorsqu’il signe à Montpellier en 2014 sous les ordres de Fabien Galthié en faisant ses premiers pas face à Bayonne le 4 octobre. Malheureusement, le club est en difficulté et l’actuel sélectionneur du XV de France est mis à pied pour laisser la place à Jack White qui ne le compte plus dans l’effectif pour le reste de la saison. En manque de temps de jeu, il en trouvera du côté de Brive jusqu’en 2017, puis direction le Racing 92 où il s’épanouit depuis maintenant 3 ans, et ce, jusqu’en 2023. Mais pourquoi signer dans un club où la concurrence à ce poste est forte avec Maxime Machenaud, même si Laurent Travers estime aujourd’hui que les deux sont complémentaires. Cette saison, il n’a pas raté un seul match de son club (16 matchs, dont 3 de Champions Cup, 11 titularisations) avec en moyenne 47 minutes de jeu par match. Il en est même devenu un des capitaines au même titre qu’Henry Chavancy et Maxime Machenaud.
"Je suis un petit vieux, je pense que j’ai un petit peu laissé ma chance. Évidemment, si par hasard j’y suis, je serai le plus heureux, mais j’y compte pas énormément. Il y a beaucoup de talents à ce poste et surtout des jeunes qui sont très bons et largement bien plus", a affirmé le demi de mêlée le week-end dernier à Sports 24.
Son physique lui a joué des tours pour le début de sa carrière, où le demi de mêlée était un neuvième avant, physique, plaqueur et dynamiteur. Depuis, les demandes et le jeu ont évolué vers un numéro 9 plus mobile, accélérateur et premier soutien. Son jeu au pied a pris de la longueur et de la précision depuis ses années brivistes. Sa gestion du jeu, qu’il n’aimait pas, a pris de la maturité au contact de Laurent Travers et sa vitesse d’exécution associé à un Finn Russell pourrait faire des merveilles quand les beaux jours reviendront. Mais c’est sa défense qui continue de marquer les attaques depuis des années et pourtant : 1m 70, 70 kilos. Il ne lui reste plus qu'à gommer ses excès sanguins qui lui ont valu quelques cartons.
Il ne lui reste plus qu'un étage à monter, celui de l'équipe nationale. Même s'il a pu goûter aux Barbarians, le bleu est une couleur chaude pour tous joueurs professionnels. La concurrence est rude au poste avec Antoine Dupont (23 ans), Sébastien Bézy (28 ans) et Baptiste Serin (25 ans). Lui a 29 ans et il n’a jamais connu le XV de France. Teddy estime avoir laissé passer sa chance. Ou cette chance ne lui a jamais été donnée. Après tout, chacun a raison de son point de vue.
jojo7
Adulé , décrié , il ne laisse pas indifférent ! C'est quand même un sacré client , n'en déplaise à certains . Personnellement je le place en haut de la pyramide .
AKA
Le Stade l' a formé, ce n' est déjà pas mal! Et ce n' est pas le premier ni le dernier formé dans un grand club et qui ira faire sa carrière dans un autre du même niveau ou un niveau plus bas. On parle des "petits" clubs qui nourrissent les grosses écuries mais le contraire est aussi vrai!
Maraud en Toge
Bel éloge pour ce joueur qui progresse de saison en saison.
Malheureusement je crois également qu’il a raté le train bleu, à moins d’une hécatombe... je compte à la louche : Dupont, Serin, Couilloud, Bezy voire même Lucu qui est encore jeune
Ledranob
"il décide de suivre son grand frère pour perpétrer le rugby"...c'est ce qu'il a un peu fait parfois par son impulsivité mais perpétuer la tradition dans sa famille , il le réalise quand même bien finalement.
lelinzhou
Et ce n'est pas un crime !
Team Viscères
Tout dépend de la tradition en question...
Pianto
j'aurais tendance à dire que c'est le 9 type à l'ancienne.
Très vif, un brin provocateur, qui ne s'échappe jamais, ...
Je trouve qu'il a beaucoup progressé et qu'avec le pied et les pattes qu'il a, si on ajoute le rythme qu'il met au jeu, il ne dépareillerait pas dans une sélection. Mais je pense que celle des barbarians sera sa meilleure s'il n'y a pas d'hécatombe...
MARCFANXV
Potentiel bafoué ? C'est peut-ètre aller un peu fort ! Si T.Iribaren a pratiqué au ST de Cadets jusqu'à Espoirs, quand on sait le nombre de joueurs débarqués à chaque intersaison dans les institutions de ce calibre, c'est qd-même qu'une certaine confiance lui fut accordée non ? Après, dans ce type de Big CDF, le niveau de concurrence est tellement relevé que les potentiels à maturation un peu plus lente rencontrent difficultés à contracter professionnel en bout de cycle. L'avantage par contre c'est que le niveau d'apprentissage est généralement solide et le CV que ça représente permet de rebondir ailleurs ! T.Iribaren rentre un peu dans cette catégorie. Il a su reprendre le fil d'une carrière de haut niveau,
Flo Menot
Iribaren n'ira pas en EdF : trop vieux et concurrence bien trop forte.
En revanche dire que la concurrence est forte à ce poste au Racing, c'est faux et c'est même le contraire. Quand on voit le nombre de matchs joués chaque année par les clubs du Top 14, il y a largement la place pour deux 9.
Le troisième 9 étant le jeune Antoine Gibert, lribaren est dans un fauteuil au Racing.
ouvreur10
Il fait partie de ces joueurs qui ne sont pas tombés au bon moment car en 9 la concurrence est très très rude...
Ahma
Elle ne l'était pas au début de sa carrière. On pourrait même dire qu'en fait il est arrivé à une période exceptionnellement favorable pour un 9.
epa
Dis comme ça c'est beau mais au début de sa carrière en 2011 il y avait quant même pour la coupe du monde en 2011 Morgan Parra et Dimitri Yachvili. Il y avait un peu plus de place en 2015 mais même si il avait pris la place de Tillous Bordes, ce qui n'était pas évident à l'époque, il serait resté derrière Parra
Ahma
Je ne dis pas qu'il y a eu une période où n'importe qui aurait pu être facilement titulaire en équipe de France, il faut évidemment relativiser. Mais pendant quelques années il y a eu quasiment unanimité sur le constat de la faiblesse du réservoir sur le poste, avec quelques joueurs qui ont été sélectionnés plus ou moins par défaut. Donc oui, la période correspondant au début de carrière d'Iribaren était plus favorable que beaucoup d'autres pour avoir une chance de se faire une place pour un 9.
epa
C'est vrai, il y avait moins de prétendants au poste mais une période ou il y avait Yachvili, Parra et Michalak, ça donne du relief au mot relativiser.
Ahma
Sans vouloir insister sur le fond de la question, juste pour la précision factuelle : Iribaren avait 21 ans quand Yachvili a joué son dernier match international, et 18 ans quand Michalak est entré à la mêlée pour la dernière fois en équipe de France. Ils ne faisaient plus ni l'un ni l'autre partie des candidats au poste à partir de 2012.
epa
Michalak était présent en 2015, pas sélectionné en 2011. Il a joué aussi en 9 jusqu'à la fin de sa carrière alors Iribaren...
Ahma
Est-ce qu'il t'arrive de faire l'effort de lire au moins une petite partie de ce que j'écris, ou bien tu te moques totalement que ta réponse n'ait aucun rapport avec les faits que je t'expose ?
epa
Excellent, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. C'est toujours pareil avec toi quand tu n'arrives pas à convaincre il faut que tu t'en prennes à la personne. Tu fais ça avec tout le monde. Il faut que tu arrives à accepter qu'il existe des avis différents du tien, c'est la vie. Ce n'est pas grave, certains disent même que c'est indispensable. Je ne te demande pas d'aller jusque là mais évite les jugements de valeurs systématiques, tu verras c'est cool.
Ahma
Je vais faire mieux : j'éviterai à l'avenir de perdre mon temps avec toi.
ouvreur10
Quand je dis "tomber au bon moment" je parle de l'éclosion professionnelle. Certains arrivent vite à être performants, et d'autres non.
Lui, il lui a fallu du temps, mais maintenant qu'il perform, le bus est déjà plein.
Cap200
La langue française bafouée, libérée, délivrée?