Il faut remonter à la saison 2016-2017 pour retrouver trace de l’Union Bordeaux Bègles en Champions Cup. Cette année-là, la formation girondine, dirigée par Raphaël Ibanez termine alors sa campagne européenne à une honorable deuxième place derrière l’intouchable Clermont, futur finaliste de l’édition. Insuffisant cependant pour goûter aux joies d’une qualification historique en quart de finale. Idem la saison précédente. Pour sa première participation à la grande Coupe d’Europe, là aussi, les bordelo-béglais s’étaient cassé les dents sur une prometteuse deuxième place après notamment avoir terrassé l’ASM lors d’une dernière journée complètement folle. Depuis, le club girondin a disparu des écrans radars de la grande Coupe d’Europe pour disputer la Challenge Cup, l’antichambre de l’élite européenne. Parfois délaissée par certains clubs, l’UBB a eu le mérite de jouer la plupart du temps la compétition à fond, comme en témoigne son parcours prometteur la saison passée. Après une phase de poule sans faute, cinq victoires pour un nul, les hommes de Christophe Urios s’étaient défaits d’Édimbourg en quart de finale, avant de tomber au bout des prolongations à Bristol, face à des "ours" futurs vainqueurs.
Alors pour son retour en Champions Cup au cours d’un format new-look aux allures de sprint, 2 matchs à disputer, au sein de 2 poules de 12 où seulement les quatre premiers de chacune se qualifient, Bordeaux-Bègles souhaite jouer sa carte à fond sans galvauder une compétition prise très au sérieux comme l’explique Christophe Urios : "Dans ce format extrêmement court, évidemment qu’on a envie de se qualifier, tout simplement. Alors après, on ne connaît pas beaucoup nos adversaires aujourd’hui, parce que comme vous le savez, les championnats n’ont pas repris au même moment." Mais également tirer à profit les expériences passées pour en faire une force au moment d’aborder la campagne européenne selon Jandré Marais : "Nous avons joué contre Bristol, une très bonne équipe, qui met du rythme dans la partie, beaucoup de rythme, et je pense que nous sommes mieux préparés maintenant pour affronter une équipe qui joue sur un tempo élevé, grâce à tout ce temps de jeu. Je crois que le temps de jeu, la capacité à mettre du rythme dans le match, ça ne nous a pas étonné, mais nous avons appris de ces expériences et nous serons mieux armés la prochaine fois que nous affronterons une équipe qui joue comme ça". Des propos qui ont le mérite d’être clairs à quelques heures de l’entrée en lice du club girondin à Northampton.
L’UBB au révélateur des "Saints"
Une première rencontre déjà décisive donc pour l’UBB. Car ce déplacement en terre anglaise aura des allures de véritable test. Face au récent quart de finaliste de la compétition, Christophe Urios s’attend à une rencontre soutenue : "Les matchs de Champions Cup n’ont pas le même niveau que les matchs de Challenge Cup. On sait très bien que ça n’est pas non plus le même rythme que notre Top 14. Ce sera probablement un match très couru, avec beaucoup d’intensité et de rythme dans le match, comme on avait pu le vivre l’année dernière à Bristol, ou même contre Édimbourg, chez nous. Donc on aura vraiment besoin de basculer dans cette compétition avec un état d’esprit différent". Une rencontre déjà décisive pour une équipe qui accueillera ensuite, les Gallois de Newport. Deux matchs, où le moindre faux pas s’avérera quasiment rédhibitoire à l’amorce des quarts de finale : "Évidemment que ça dépendra beaucoup de ce qui va se passer au premier match, mais indépendamment quand même du premier, il est évident que si on a l’ambition de se qualifier, ce qui est le cas, il faut qu’on arrive évidemment à battre les Gallois chez nous. On sait que c’est une équipe qui est très joueuse, notamment une troisième ligne remarquable, qui est la troisième ligne du Pays de Galles. Elle a eu assez peu de mouvement dans son effectif, donc ils ont réussi à faire un quart de finale l’année dernière, c’est vous dire la qualité de cette équipe. Encore une fois, plus que les Anglais de Northampton, ce sera une équipe qui va nous proposer un jeu très libre, un jeu de mouvement".
Un jeu au rythme plus soutenu que les joutes âpres du Top 14, auquel Christophe Urios a préparé ses joueurs tout au long de la semaine. Une chose est sûre, l’UBB ne se présentera pas en victime expiatoire et compte bien saisir l’aubaine afin de se qualifier pour les quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Garou-gorille
Urios : " Non, surtout ne pas jeter l'UBB avec l'eau du bain !"