Le monde d’après est une notion abstraite. Quelle forme prendra-t-il ? Sera-t-il un monde plus écologique ? Ou plus social ? Arrêterons-nous tous les excès mis en lumière par cette pandémie ? Tant de questions encore sans réponses… Mais une chose est sûre, à Béziers, le monde d’après existe déjà, le monde d’après les Émiratis. Si certains supporters regrettent de ne pas voir Beauden Barrett, Jordan Taufua, Ma’a Nonu ou Emmanuel Saubusse (rappelez-vous) sous le maillot biterrois, d’autres se réjouissent de le voir porté par les jeunes Maxime Espeut, Thomas Zénon, Romain Uruty ou Pierre Courtaud. Avec cet épisode de reprise avortée, la préparation estivale tronquée, des joueurs pas toujours informés et rassurés, un budget présenté comme asséché et un recrutement attardé, personne ne donnait cher de la peau du club onze fois champion de France en début de sa saison.Pro D2 - Le retour en force des investisseurs émiratis à Béziers ?
Une équipe sur courant alternatif
Les Biterrois n’ont jamais été menacés par une descente en National. Un maintien sans pression, Jean-Michel Vidal, coprésident du club avec Michaël Guedj depuis l’été dernier, « aurait signé des deux mains en début de saison ». Il rappelle, qu’en début d’exercice, on leur « promettait l’enfer, on était en Fédérale sans jouer » En milieu de classement quasiment tout le long de la saison, le club a soufflé le chaud et le froid. Capable de gagner à Perpignan (Journée 9, 10-16), mais de perdre leur double confrontation face à Soyaux-Angoulême (J2, 24-28 et J23, 15-12). Capable de terrasser Biarritz (J24, 41-15) aux termes d’un match abouti et de sombrer la semaine d’après face à Rouen (J25, 23-25). « Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a des hauts contre des équipes supposées plus fortes que nous et des bas contre des équipes supposées un peu en dessous de nous », regrette celui qui est aussi président de l’ASB pétanque. En manque d’explications, il pense être devant « une équipe à réaction et pas une équipe qui se projette sur un plan établi et sur une victoire ».
Le souhait d’un retour aux philosophies du club
L’information a failli passer à la trappe. Pour les dernières journées du championnat, Pierre Caillet est devenu l’entraîneur principal. David Aucagne se focalise lui sur son rôle de manager et de directeur du rugby de tout le club. Le but recherché par la direction : « revenir à un jeu qui s’identifie plus à Béziers, à savoir une équipe forte devant. C’est l’ADN du club, c’est notre histoire. À Bayonne, c’est du jeu, à Toulouse aussi. On est à Béziers et on doit jouer avec une équipe forte devant. » Les supporters biterrois vous le diront, ces dix dernières années, les avants biterrois ont été les meilleurs sous la houlette de David Gérard. Cela avait permis à certains d’eux d’exploser et de partir en Top 14 (Réda Wardi, Rémi Bourdeau, Thomas Hoarau ou Zakaria El Fakir). Libre cet été, reviendra-t-il sur les berges du canal du Midi ? Les supporters en rêvent…
L’autre marque de l’ADN du club est la formation De tout temps, le club a formé des joueurs de légende. Notamment ceux du grand Béziers qui ont été champions de France juniors 1968. Dans des bastions historiques du rugby, comme l’ASBH, l’argent manque alors on mise sur la formation pour ne pas sombrer. « Des clubs comme le nôtre, c’est l’école de rugby qui permet de faire la différence », rappelle le coprésident. Cette saison, de nombreux jeunes ont tenu, avec succès, les premiers rôles sous le maillot rouge et bleu. « Qu’ils s’appellent Zénon, Urruty, Espeut ou Lemardelet ils sont regardés par tous les grands clubs de France, donc ça veut dire que le centre de formation tourne bien, se réjouit Jean-Michel Vidal. Voir ces jeunes, ce n’est que du bonheur par rapport au travail qui a été fait. Et ça nous évite d’aller chercher des étrangers à des prix supérieurs »
« Restez en pro D2 et vous serez payé en temps et en heure »
Et si les plus belles performances de l’ASBH cette saison se situées en coulisses, dans les bureaux du club ? « Cette année-ci, notre trésorerie est plus que bonne. Sur l’exercice on ne doit un centime à personne. On n’a pas inventé une nouvelle dette, la trésorerie est florissante », se félicite le coprésident. En revanche, la gestion économique calamiteuse du club lors des années précédentes et révélée l’été dernier, se fait toujours ressentir : « Le déficit antérieur est immensément difficile à résorber. Mais ce n’est pas à moi de vous en parler. » Pour ne pas effrayer les joueurs, la direction avait décidé de leur faire une promesse en début de saison : « Tenez votre rang, restez en pro D2 et vous serez payés en temps et en heure. » Pari tenu d’un côté comme de l’autre.
Des négociations concernant des investisseurs
Ces dernières semaines, plusieurs noms de recrues circulent concernant l’ASBH. Lionel Beauxis, Pierrick Gunther, Thomas Hoareau, Charlie Malié… Aucune confirmation ne sera faite par Jean-Michel Vidal, qui s’en excuse : « Nous n’avons pas le droit de communiquer avant la période des transferts, à savoir à la fin du 30 mai. » Une confidence est quand même faite, il y a « une dizaine de joueurs qui s’en va pour diverses raisons donc nous devons les remplacer par une dizaine d’autre ». Parmi les partants déjà officialisés, Tristan Tedder (Bayonne), Jonathan Best (Romans, Fédérale 3) et Karl Wilkins (Northampton), formé à Béziers. Ce dernier ne voulait pas « jouer pour un autre club français que Béziers. Comme sa femme a le mal du pays, il repart en Angleterre ».
Jean-Michel Vidal et Michaël Guedj ne l’ont jamais caché dès leur arrivée : leur principal objectif est de vendre le club. « Le but du jeu était d’assainir le club et de le rendre transparent. Le maire nous a mis là pour ça. Il nous a dit : "remettez ce club sur les rails que l’on puisse discuter avec des investisseurs qui viendront dans quelque chose de clair" », explique-t-il. Et maintenant, le moment que vous attendez tous. Le moment de vérité. Le moment de LA question.
- « Monsieur Vidal, êtes-vous en contact avec des repreneurs et/ou des investisseurs ? »
- « Il y a des négociations avec des groupes. »
Oh, ça devient intéressant ! Ça va être l’article de l’année, un prix Pulitzer. Qui cela peut-il être ? Des Saoudiens avec Titou Lamaison ? Des Cathares avec Alain Estève ? Aucun nom ne sera donné. Au stade Raoul Barrière, on appelle ça la jurisprudence Dominici : on n’ébruite pas une affaire avant la signature d’un accord de manière à avancer à l’abri des regards. On travaille mieux dans un bureau qu’au micro du Moscato Show non ? De manière à ne pas faire choux-blanc, le coprésident a pitié de nous. Il nous lâche une information : « Cela serait plus des investisseurs que des repreneurs, même si la mairie est ouverte à des repreneurs. » Une fois de plus, l’été sera chaud à Béziers.
Erèbe
savez vous s'il y a deux descentes du prod D2 a la nationale ou une descente + un match de barrage pour le 15iem ?