Quel est ton sentiment après ces deux premiers blocs ? L’objectif est-il atteint ?
Pour faire un petit bilan, on a fait un super premier bloc en ramenant des points de partout, matchs nuls, victoires. Après la coupure, on a eu un souci avec les trois défaites dont celle à la maison. On pensait que ça allait être dur. On s’est remis en cause pour le match d’Albi en travaillant bien devant, notamment les mauls et la mêlée. On s’est remis en question et la victoire bonifiée contre Albi et la victoire à Biarritz nous ont fait du bien à la fois au classement et dans les têtes.
VIDÉO. Pro D2 - Vannes s'offre Biarritz pour un premier succès à l'extérieurL’objectif du premier bloc était respecté. Le deuxième était surtout de gagner des points à domicile. Grâce à la victoire à Biarritz, ça nous sauve le bloc de la défaite à la maison contre Narbonne. Cela nous relance. Prendre des points, c’était l’objectif. Neuf points, c’est pas génial mais ça aurait pu être pire.
Quels sont les points forts de cette équipe ? On parle souvent de votre mental et votre envie de ne rien lâcher notamment dans les fins de matchs, qu’en penses tu ?
On n’est pas l’équipe la plus talentueuse, mais on est une équipe qui, dans les matchs difficiles, peut renverser la situation. On a de l’envie dans tout le groupe. On ne veut pas donner de matchs et de points trop facilement.
Qu’apportent les nouveaux arrivants ? L’intégration a l’air de s’être faite naturellement.
Les nouveaux ont apporté beaucoup de choses positives, même si on garde un noyau dur de la Fédérale 1 qui permet justement aux autres de rentrer dans le moule et de s’intégrer sur le terrain et à l’extérieur. Ils ont vite intégré le travail du club en profitant des anciens de la fédérale. Eux aussi nous tirent vers le haut grâce à leur talent pour nous pousser au-delà de ce qu’on a pu proposer par le passé.
Toi qui est Breton, rivaliser voire battre Biarritz, Agen, Perpignan avec un club de la région, tu y avais pensé ?
Je ne pensais pas jouer un jour ces équipes, encore moins rivaliser. C’était inimaginable il y a cinq ou six ans quand ces clubs étaient en Top 14. Quand je suis revenu à Vannes, je pensais ne pas revoir la Pro D2. Quand on a annoncé vouloir monter avec Vannes, on le faisait un an plus tard. Nous n’étions peut-être pas les plus talentueux de la Fédérale 1, mais nous avons réussi à nous hisser jusqu’aux demies-finales et gagner le droit de monter à l’étage supérieur...
C’est bien de les jouer mais rivaliser et même les battre c’est une belle performance. Tout le monde n’y croyait pas mais voilà il ne fallait pas les regarder jouer et réussir à les faire douter. On a réussi à le faire.
Un vrai soutien populaire vous accompagne, le public breton fait le déplacement de Brest ou de Rennes, un mot pour eux et sur l’ambiance à la Rabine ?
Le soutien que nous recevons est formidable. Le fait d’être la seule équipe de la région à ce niveau génère un véritable engouement. Il est, maintenant, possible pour les amateurs de rugby breton, de voir des matchs professionnels sans se rendre à Paris ou à la Rochelle. Malgré la série de trois défaites, dont celle à domicile face à Narbonne, le public avait répondu présent pour le match contre Albi. Cela nous montre que le projet vaut le coup.
VIDEO. ProD2. Stade 2 nous emmène dans les coulisses du RC VannesL’engouement nous permet de ne rien lâcher, et de se surpasser grâce à la pression positive. On avait déjà pas mal d’affluence l’année dernière, mais cette année c’est vraiment confirmé. Les gens viennent de loin, ce ne sont pas toujours les mêmes mais il y a toujours du monde. Ils apprécient également cette ambiance de stade à l’anglaise (proche du terrain) et l’atmosphère qui y règne entre bombarde et cornemuses pour ne pas oublier nos racines.
Même à l’extérieur, au match de Biarritz, quand on voit le nombre de drapeaux bretons, c’est fort. Les Bretons se manifestent et affichent leurs couleurs, c’est bien d’être soutenus et suivis. Il faut qu’on en profite pour que ça continue et qu’on profite du projet.
Qu’est ce qui s’est dit dans le vestiaire après le match contre Narbonne et la première défaite à la Rabine depuis 24 rencontres ?
Toutes les équipes de Pro D2 avaient des passages à vide, nous on l’a eu assez tôt. On s’est dit qu’on allait attaquer l’hiver et qu’il ne fallait surtout pas se voir trop beaux et continuer à bosser. Il fallait remettre la marche avant et relever la tête pour ne pas lâcher.
Voir Saint-Nazaire, votre ancien opposant du derby et club le plus haut placé dans la région après Vannes, être en liquidation judiciaire, ça t’embête ? Que penses-tu de l’évolution du rugby en Bretagne ?
Cela nous touche forcément, notamment Christian (Stoltz, troisième ligne du RCV) qui a joué là-bas. C’est une équipe que nous avions l’habitude de jouer dans le derby de l’Atlantique. Ça fait mal car c’était bien d’avoir du rugby à l’ouest mais malgré tout, il y a les enjeux économiques et comme quoi la gestion... Ce n'est pas notre business à nous les joueurs, mais c’est dommage de finir l’aventure de la sorte.
Fédérale 1 - Poule Elite : le club de Saint-Nazaire va déposer le bilanTant mieux pour les autres équipes du coin qui se renforcent et qui progressent. Nous, on a une position qui est agréable : on est tout seul là-haut mais c’est bien d’ouvrir le rugby dans le nord et l’est, ça permet de ne pas garder que des club pro dans le sud. Plus il y aura d’équipes à monter : Nantes, Rennes, mieux ce sera et ça permettra d’avoir un vrai projet pour la région.
Mais c’est surtout pour les gamins qui n’auront pas à se dire que “si un jour je veux jouer au rugby en pro, je dois aller à l’autre bout de la France”. Maintenant on se dit “il y a Vannes, pourquoi pas”. Si on peut être les précurseurs, pourquoi ne pas le faire ? En tant que nation celte, nous étions un peu les vilains petits canards de ne pas avoir de club pro ici.
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