Passé par le centre de formation de La Rochelle, Charles Lagarde y a passé huit ans dont l’année de la montée en Top 14 où il fut victime d’une grave fracture du tibia-péroné lors du match face à Oyonnax.
Comment te sens-tu après ta grave blessure (fracture tibia-péroné) en 2014 ? Comment s’est passée ta rééducation ?
J’ai enchaîné complications et infections. J’ai repris pour un match, ça n’allait pas et j’ai dû subir une nouvelle opération qui s’est terminée avec staphylocoque. En tout, j’ai eu quatre opérations. Je suis revenu cet été mais je semble être exclu du groupe avec l’équipe première de La Rochelle. J’ai donc joué en espoirs depuis le début de saison. J’ai commencé à vouloir être prêté ou à partir pour gagner du temps de jeu. J’ai eu cette opportunité d’aller jouer à Vannes que j’ai saisi. C’est pas évident au niveau du classement mais c’est une équipe qui joue et qui me correspond.
Maintenant, au niveau des sensations, ça revient comme avant, j’ai bossé pour mais ça a été long d’en voir le bout, de se refaire opérer, de se remuscler et de retravailler le rugby pour se refaire opérer une nouvelle fois et recommencer tout le travail que j’avais réalisé. J’ai cru pendant un moment que je n’y arriverai pas, j’ai pensé à arrêter le rugby et à reprendre mes études mais je me suis accroché grâce aux mecs qui étaient là qui m’ont aidé.
Ton histoire peut faire penser à celle de Yoan Audrin.VIDEO. INSOLITE. Vis ma vie de remplaçant de luxe au Racing-Métro avec Yoan AudrinIl n’est pas exactement dans la même situation que la mienne puisqu’il était en fin de carrière. Il y a des similitudes, les rechutes par exemple. Il arrête en pleine bourre et, après un an et demi, il a perdu en visibilité et se retrouve sans position pour pouvoir jouer. Un jour, tu es au plus haut, et le lendemain t’es une merde. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un club qui s’est intéressé à moi et de pouvoir rejouer en pro avec Vannes. Le rugby a déjà entamé son ascension et prend une autre dimension. Il y a beaucoup de joueurs avec qui j’ai été formé ou partagé des moments qui pensent à aller en Pro D2 et en Fédérale 1 pour gagner du temps de jeu, pouvoir progresser, se rendre visibles et ensuite revenir au plus haut niveau. Si on en a l’opportunité.
Il semble que la bonne ambiance règne au sein du vestiaire du stade Rochelais ?
Ça dépend. Une fois, Mohamed Boughanmi s’est fait piquer ses claquettes, on se vole souvent les claquettes dans le vestiaire. Il a complètement craqué parce qu’il lui manquait sa claquette et il a commencé à lancer les cadis avec le linge sale dans le vestiaire dont un sur Gabriel Lacroix. C’est Levani Botia qui lui avait pris ses claquettes. S’il avait su, il ne se serait peut-être pas énervé comme ça. Sur le coup, il était vraiment énervé, maintenant on en rigole.
Maintenant que tu es à Vannes, quels sont tes objectifs et que penses tu de leur début de saison ?
Mes objectifs, c’est de rejouer au rugby et de m’amuser. Le championnat Espoirs est d’un bon niveau mais là on a un vrai enjeu avec le maintien, de vraies intentions de jeu qui permettent de faire progresser un joueur. Dans la tête, maintenir le club ce serait vraiment sympa. Vannes a fait de très bons matchs et ça ne se joue pas à grand chose sur les derniers matchs pour rentrer avec la victoire. On est conscients qu’en réglant certains détails on peut vraiment bien faire. On se concentre sur soit, on bosse et on fera les comptes une fois qu’on aura terminé. C’est le meilleur moyen d’éviter la pression négative.
La vidéo de Charles Lagarde sous les couleurs de La Rochelle
sorgina
"Un jour tu es au plus haut, le lendemain tu es une merde," ne s'applique malheureusement pas qu'au rugby. C'est une défaillance du genre humain qu'on nomme
"'ingratitude".