En juin dernier, plusieurs joueurs du Stade Français ont été écartés du groupe car considérés comme pas assez bons ou trop chers. Aujourd'hui, ils envisagent une action en justice contre le club de la capitale pour "non-versement du Plan Épargne Entreprise selon Rugbyrama. Pour informations, le Plan Épargne Entreprise est un moyen permettant aux salariés d'une entreprise d'investir en actions dans leur entreprise. Depuis 2016, ces deux primes sont versées au plus tard le 1er juin et les salariés disposent de quinze jours pour décider de toucher ou d'épargner leur bonus. Faute de réponses, l'intéressement sera systématiquement immobilisés sur un PEE, qu'ils pourront choisir de toucher à hauteur de 25% de leur salaire annuel. Mais que sont devenus ces joueurs licenciés en juin par le Stade Français ?
Lorenzo Cittadini
Le pilier italien (capés 58 fois) passé par Trévise, les Wasps et Bayonne avant d'arriver au Stade Français en 2017 évolue depuis cette saison en Italie, dans le club de Vérone en TOP 12. Il était engagé avec Paris jusqu'en 2019. Aujourd'hui, son club est avant dernier du championnat avec 9 points en 9 journées (7 défaites). Il évolue notamment avec Jean-François Montauriol et sous la houlette de Richard Watt et Dan Cron des Hurricanes.
Je suis enthousiasmé par cette nouvelle aventure. J'ai choisi Vérone parce que c'est une entreprise sérieuse et ambitieuse qui investit dans notre sport à 360 degrés - a déclaré Cittadini à Veronasera.
Charles McLeod
Vous avez sûrement dû le voir, Charles McLeod évolue au LOU depuis le début de la saison. Le demi de mêlée sud-africain (1 sélection) s'est engagé avec Lyon en tant que joker médical suite aux blessures de Baptiste Couilloud et de Jonathan Pélissié en octobre dernier. Son contrat avec le Stade Français devait se terminer en juin 2019, il avait participé à 16 matchs avec le club parisien dont 5 en Challenge Cup l'année dernière. Aujourd'hui, il compte depuis son arrivée en octobre 4 matchs dont 2 en Champions Cup avec le LOU.
Romain Martial
L'ailier aux 63 essais, passé par l'Aviron Bayonnais et le Castres Olympique n'a pas eu autant de chance que ses compères. Engagé avec le Stade Français jusqu'en 2019, son contrat a été rompu en juin dernier. Aujourd'hui, le rugby semble être bien loin derrière lui, même s'il souhaite faire une dernière année chez les professionnels. Il aspire à devenir conducteur de travaux ou chef de chantier dans sa reconversion.
Steevy Cerqueira
Le 2e ou 3e ligne passé par Massy, le LOU, Béziers et le Stade Français, où il a disputé 8 matchs de Top 14 pour un essai marqué, s'est engagé à l'intersaison en Pro D2 avec le CA Brive. Il n'a pourtant que très peu de temps de jeu avec 127 minutes au total sur les trois matchs qu'il a disputés cette saison face à Biarritz, Vannes et Mont-de-Marsan, sûrement dû aux deux cartons jaunes sur les derniers matchs. Pour l'instant, il semble être plus utilisé en Espoirs.
Shane Geraghty
Le demi d'ouverture qui a disputé 9 matchs avec le Stade Français (dont 5 en Challenge Cup), n'a pas su rebondir après cet échec. L'ancien joueur de Northampton âgé de 30 ans a connu 6 sélections avec le XV de la rose entre 2007 et 2009 avant d'arriver en France du côté de la Corrèze. Aujourd'hui, il n'a toujours pas trouvé de club.
Théo Millet
Le jeune centre du Stade Français a atteri du côté d'Oyonnax Rugby cette saison. Atterrissage réussi puisqu'il compte actuellement 14 feuilles de matchs pour 7 titularisations (687 minutes). Son CV a fait que le recrutement a été plus simple pour lui : il compte une vingtaine de matchs en TOP 14 et il a même disputé l'étape finale du circuit de Londres avec l'équipe de France à VII en 2016, à 18 ans. On se souvient qu'il avait assommé Malakai Fekitoa face à Toulon sur une montée en pointe l'année dernière.
Marvin O'connor
Marvin O'connor est aujourd'hui sous contrat avec l'équipe de France à VII. Licencié par ses deux derniers clubs (Montpellier et le Stade Français), il s'est engagé avec la Fédération pour un contrat à temps plein. Il avait déjà connu les joies des sélections à VII en 2015 durant son passage à Montpellier. Il avait pourtant disputé 20 matchs avec le Stade Français l'année dernière, mais cela n'a pas pesé lourd au moment de son licenciement. Aujourd'hui il a déjà participé aux tournois de Dubaï et en Afrique du Sud pour 8 matchs et un seul essai.
Rugby à 7 : la FFR recrute Terry Bouhraoua et trois autres nouveaux joueurs
Terry Bouhraoua
Celui qui venait du VII pour jouer au XV est finalement reparti pour le VII cette saison. Il a signé un contrat à temps plein, comme Marvin O'connor, avec la Fédération. Il n'a été que très peu utilisé avec le Stade Français avec 7 matchs pour 231 minutes de jeu (33 minutes en moyenne par match), où il était encore engagé pour 2 saisons. Aujourd'hui, il fait le bonheur de l'équipe de France à VII et il a même retrouvé son brassard de capitaine.
Sportivement, le bilan est moyen. Parfois, ça ne fonctionne pas comme on veut... Mais l'expérience était intéressante, et, après sept ans, la coupure a fait du bien. J'ai retrouvé l'équipe de France à VII avec enthousiasme. Ce n'est pas le même sport, pas le même monde, pas la même vie", a-t-il déclaré à l'Écho Républicain.
Matthieu Ugena
Le troisième ligne parisien également non conservé par le Stade Français a signé un contrat d'un an avec la Section Paloise. Il a appris son licenciement que très tardivement, ce qui a entraîné une période de chômage avant de signer ce contrat. À 23 ans, il a été formé au club de la capitale où il a passé 10 saisons, dont 4 années avec l'équipe fanion (24 matchs, 14 titularisations). Aujourd'hui, il n'a disputé que 4 matchs avec son nouveau club, Pau, en Challenge Cup (212 minutes). Mais aucun en Top 14.
ChausetteAClous
Heureux de voir que certains ont pu rebondir...
Ah je suis pas fier de cette séquence, entre ces 9 là, ceux non renouvellés en fin de contrat et les espoirs formés par obligation mais sur lesquels on compte pas vraiment, c'était une 20aine de mecs qui nous quittaient.
Je sais que la communication dans le sport est souvent démagogique, que le rugby est professionnel mais il me restait un peu de naïveté quant au 'valeurs'. A mon âge, je me suis refait deniaisé...
artillon
Merci pour cet article, c'est intéressant de connaître le cheminement de certains joueurs pas forcément
On les connaît tous, pour certains ça fait drôle de ne plus les savoir sur un terrain.
Juste au sujet de l'Anglais Geraghty, je me souviens encore de son entrée mythique contre nous dans le tournoi en 2007. Il a traversé toute la défense bleue pour sa toute 1ère cape et permis la victoire anglaise (ce n'est pas lui qui marque, il me semble que c'est l'essai de Flood), et ce n'était pas une EDF en carton à l'époque.
Ce joueur avait peut-être pas la tronche pour durer (mentalement et/ou physiquement), mais ça fait partie de ces mecs un peu romantiques qui ont eu certainement un talent dingue et un destin d'étoile filante.
Un peu comme Benoît Baby qui me faisait vibrer (un essai fabuleux en Irlande, introuvable sur Youtube aujourd'hui) mais qui avait un physique trop fragile, ou bien Julien Laharrague qui a un peu plus duré et qui relançait dans tous les sens, mais que Laporte avait fini par laisser de côté après une grave blessure.
Allez, je te salue bien Shane ! Si tu me lis, tu m'as fait vibrer l'espace d'un match (d'une mi-temps pour être précis) avec tes relances un peu folles. Bon vent à toi mec !
Ces mecs-là, c'est aussi
artillon
le RUGBY.
Tu peux briller 30 minutes dans ta carrière, ou 5 matchs, ou 1 an, et puis redevenir un anonyme.
Jak3192
Le sport de haut niveau...
Quand tu n'as que moyennement le niveau haut,
ou quand tu as été, mais que tu n'es plus...
Humainement,
c'est moche
lelinzhou
Comment on dit déjà, ah oui, ça me revient, les valeurs du rugby.
Mais c'est pour les vieux ça, coco...
PeeJohn
À voir si l’action envisagée par ces (futur ex) joueurs sera ou non menée à son terme et couronnée de succès. Les « valeurs » pourraient alors s’avérer sonnantes et trébuchantes - même si les sommes mentionnées par ailleurs ne sont pas non plus une fortune au regard du niveau de vie de certains pros d’aujourd’hui.