"Au-delà de l’état actuel du rugby, c’est plus de parler d’un état d’esprit. J’ai 40 ans, j’ai arrêté le rugby il y a 14 ans et je le vois avec un peu de hauteur et beaucoup de compassion, parce que c’est notre part de responsabilités. J’ai envie de me poser, au-delà du rugby, de manière sociétale en me demandant quelles questions on doit se poser en tant qu’homme au 21e siècle sur ma part de responsabilités. Où on place la transmission, quel est notre rôle. Ma volonté de monter sur scène, c’est aussi ça, faire un état des lieux de ce qu’on est et ce qu’on sera pour la génération à venir. Pourquoi les Félix Lambey, pourquoi les Teddy Thomas ont aimé mon intervention alors qu’ils avaient 20 ans ? Parce que je pense qu’ils en avaient peut-être ras-le-bol qu’on leur vende du rugbyman classique et gladiateur. Qu’ils pouvaient s’identifier à autre chose que des bouts de muscles mais à une certaine sensibilité. C’est aussi ça que j’ai envie de mettre en avant ici et dans le One Man Show. Ça peut paraître présomptueux, mais j’aurais aimé qu’à 20 ans il y ait un mec qui vienne me parler comme je l’ai fait, un mec qui partage une vulnérabilité."
C’est à la 3e minute d’appel, après avoir demandé à son fils de se calmer et d’aller jouer avec sa mère, que Raphaël Poulain m’a cueilli. Je savais à quoi m’attendre, mais je me retrouvais déjà comme ces joueurs français qui l’ont écouté à Marcoussis il y a quelques années. On peut se préparer à l’effet Poulain, mais on ne peut pas être sûr de ne pas prendre une baffe à chacune de ses phrases.
Est-ce que ce n’est pas une manière de donner des réponses, des pistes de réflexion aujourd’hui ?
Je n'ai jamais su faire de passes sur le terrain alors l’idée, c’est de me demander comment je peux passer des choses. Tu sais, il n’y a rien de pire que les gens qui arrivent et qui sont donneurs de leçons. Moi je ne suis spécialiste de rien du tout, je partage mon expérience et j’ai vu à travers les 5 années de conférences dans le monde du sport et surtout de l’entreprise que quelque chose d'inexplicable passait. Dans le monde du sport j’entends des mecs de la fédé, de Provale et de la Ligue me dire "mais Raph tu craches dans la soupe !" Sauf qu’aujourd’hui, aucun des mecs n’ont lu le bouquin ou même vu la conférence. En général, quand on voit ce que je fais, on sait que je raconte vraiment mon histoire sauf que je mets des outils de coachings, je parle d’amour, je parle de philosophie, je parle de remise en question et je parle de mon vécu. C’est se dire qu’on a pas eu la meilleure manière de fonctionner, mais qu’aujourd’hui on peut trouver des solutions ensemble.
L’idée du One Man Show, c’est surtout une idée de partage et de transmission. Ce que je raconte est incarné. C’est des blessures, des moments de gloires, mais aussi un côté mythologique qu’on veut vendre à travers le rugby et qui aujourd’hui est de moins en moins incarné. Quand tu vois les mecs qui rentrent sur le terrain avec une musique de gladiateur, ça m’emmerde. Et pourtant j’ai aimé rentrer sur le terrain à 20 ans comme ça, mais je me rends compte qu’on vend un espère de fantasme. Et j’ai ma part de responsabilité dans ce qu’est le rugby aujourd’hui parce que j’étais au Stade Français qui a popularisé le bordel. Mais ça a emmené aussi son lot d’images négatives qu’on ne voulait pas vendre. On ne se rendait pas compte de l’effet pervers qu’on a vendu à travers les médias et les calendriers par exemple. J’ai aucun regret, mais il ne faut pas oublier qu’il y a une part d’ombre dans tout ça. Et quand tu commences à montrer cette part d’ombre, tu craches dans la soupe. On perd des licenciés, mais il faut aussi se demander pourquoi. Aujourd’hui, on s’identifie à un rugby gladiateur.
Tu as l’air d’avoir plein d’idées autour de ce projet, lesquels ?
Le premier, cette année, est de monter sur scène en janvier. Ça, c’est le principal ! C’est un projet sur deux ans avec beaucoup de frais : locations du théâtre, des équipes, monter sur scène. Tout ça à Paris. Mais il y aura aussi une tournée en 2021 accompagné d’un documentaire de 52 minutes sur la tournée, mon histoire, la scène, des potes comme Corleto, Rabadan, Fillol. Si je ne monte pas sur scène, le documentaire ne se fait pas, logique.
Tu as un autre projet qui te tient à cœur, lequel ?
Derrière, j’ai la volonté de réunir la Ligue et Provale autour des PDM, les Player Developement Manager. Ça a été mis de côté alors que c’est fait dans plusieurs pays, sauf qu’en France on n'y arrive pas, Provale et la Ligue n’arrivent pas à s’entendre sur ce projet pour l’interêt supérieur des joueurs. Le joueur est difficilement représenté par Provale, parce que Provale se cherche encore. Il faut aujourd’hui des représentants fort pour défendre les intérêts des joueurs qui sont les premiers acteurs du rugby et les garants des valeurs incarnées sur le terrain. Mais on ne les entend pas, ou peu. Ma volonté était de réunir Provale et la Ligue pour être ambassadeur de ce projet en faisant une tournée dans les clubs pour parler de mes échecs et comment j’ai vécu ma carrière. Expliquer que le PDM est là pour accompagner et aider le joueur sur son questionnement et sur le plan financier. Ce qui est compliqué, c’est quand t’arrives dans un club et que tu es PDM, les gens vont se dire "mais qu’est-ce qu’il vient nous saouler celui-là !" Le joueur a besoin d’être défendu, d’être protégé. Au-delà des commotions, surtout psychologiquement parce que c’est un sport à risque et il y a aussi plein d’addictions autour.
Je connais Manu Augey qui aujourd’hui fait la tournée des clubs, le discours commence à être entendu. Les mecs sont professionnels, donc apportons leur toutes les compétences. Moi je me suis mis au fond du sceau, mais la plupart des mecs font des dépressions. Sauf que quand on met à jour cette vulnérabilité, on te dit "Ouais mais on est pas des "PD!" Et quand bien même t’es homo, sortons des clichés de virilité qu’on nous a vendu depuis 2000 ans ! C’est une caricature d’hommes. Moi je cherche pas la reconnaissance, j’en ai rien à branler. La notoriété je m’en bas les reins, j’ai deux gamins aujourd’hui et je veux pouvoir les faire bouffer et faire ce que j’aime. C’est aussi de les représenter sans chercher de la lumière. Je suis sur Europsort, j’ai ma petite émission, je suis bien. Aujourd’hui ce que je veux c’est être pleinement responsable et pleinement citoyen, et ça passe par une prise de parole et de position pour la défense des joueurs. J’aimerais que tous, on puisse travailler ensemble pour le bien du rugby et de l’homme. Les faire penser autrement qu’avec leurs couilles et leurs têtes. Le cerveau humain a une puissance énorme, utilisons-le. Aujourd’hui, il y a cette peur de montrer qu’on pense autrement dans le rugby. Le rugby est un métier nécrophage, tu bosses en CDD et tu dois te reconvertir dans un métier après ta carrière où tu vas gagner 10 fois moins, ça se prépare !
Est-ce que pour toi, Provale ne serait pas idéal ?
J’envoie des piques, ça fait deux ans que j’envoie des signaux pour ce projet. Les mecs me connaissent de par la vidéo, de par le bouquin, etc. Provale, oui. La Ligue, oui. Mais tu sais bien que Provale est financé par la Ligue et il faudrait une identité forte et indépendante pour défendre les joueurs. Mais ça ne paye pas au niveau des sponsors. Arrêtons de nous branler avec ces valeurs et incarnons-les. La colère ne ressort pas, mais il faut prendre les choses en main. C’est bien beau de faire des Poulain Raffute, mais si tu ne vas pas sur le terrain, ça sert à rien. Aujourd’hui je suis le parrain de l’association Ovale Citoyen, mais si je représente seulement depuis Paris et mon petit studio à Europsort, ça n’a pas de sens. On peut balancer de grandes valeurs, mais qu’est-ce qu’on met en place sur le terrain ?
Est-ce que le rugby n’est pas tout simplement à l’image d’une société où les résultats et la rapidité priment ?
C’est exactement ça ! Le rugby a évolué avec l’arrivée de cette bulle spéculative au sortir de la Coupe du monde 2007 où même en Pro D2 les mecs étaient plus payés qu’en Top 14 avec le Racing ou Toulon. Aujourd’hui, tu fais carrière et il faut que tu maîtrises tout. Sauf que ça pue le faux. Il faut raconter des histoires, mais des histoires authentiques. C’est con, mais ce que fait le Stade Français aujourd’hui, ça sonne faux. C’est pas le rugby qu’on aime, pas le rugby qu’on doit garder absolument. Il faut pouvoir s’identifier à des valeurs et pas à un bout de marketing. C’est pas à travers un selfie que tu racontes une histoire. Et quand tu parles comme ça on dit de toi que tu es un vieux con ! Ben merde alors j'ai pas envie que mes gosses se filent 10h par jour d'écran et consomment le sport comme on bouffe un kebab ! Il y a une histoire dans chaque club et derrière chaque homme ! Inspirons la nouvelle génération avec autre chose que des tweets, des pokes, des likes et autre connerie artificielle.
La responsabilité vient des équipes dirigeantes donc ?
Elle est partagée, les joueurs doivent prendre la parole, il faut qu’ils osent. Mais faut aussi qu’on leur donne la parole. Quand tu commences à parler, tu te fais virer. En tant qu’adulte responsable il faut qu’ils prennent la parole, c’est eux qui font 35 matchs par an, c’est eux qui sont fatigués, c’est eux qu’on défonce s’ils font une erreur. Ils sont humains. Les présidents de clubs aussi, qui ont une toute-puissance à travers la Ligue, c’est aussi les affaires de la fédération sur les deux dernières années. Quand tu montres que tu peux virer un mec comme Guy Novés pour faute grave, et bien tu ouvres la porte à beaucoup de dérives et de comportements à la con. C’est dégueulasse ce qui est arrivé à Novès, mais ça personne n’en parle, on se le dit au coin du bar, mais c’est tout. Comme le monde politique, j’entends pas un mec dire "ok, on a fait de la merde", on continue de prendre des murs en se disant qu’on doit garder le cap. On peut plus avoir un rugby comme il y a 20 ans, on a un beau rugby aujourd’hui, il est chouette. On a le droit de faire des erreurs, on n'est pas là pour chercher les coupables, mais des solutions et on veut des gens responsables et intègres aux manettes de notre sport.
Ton message serait de faire un bilan sur le rugby ?
J’ai pas envie de passer pour le bouffon de la bande, ce que j’ai vécu de manière caricaturale, tout rugbyman le vit. La percée à haut niveau à 19/20 ans, beaucoup de jeunes le vivent. Je rêve d’avoir les présidents de clubs, la fédé et la Ligue face à moi, mais c’est dans l’utopie. Leur dire "voilà mon histoire", elle est peut-être caricaturale, mais c’est mon histoire. Elle est complètement assumée aujourd’hui et je vais vous poser crument ce que vivent vos joueurs. Quand il est connu, quand il est blessé, l’image qu’il peut avoir par rapport au public, à sa famille, a ses amis, son rapport au public, à l'argent, son droit à la faiblesse, sa vulnérabilité, sa construction psychologique.
Les gens ne se lassent pas de ton message ?
Les gens peuvent être lassés, sans avoir vu les messages, sans avoir lu le bouquin, sans avoir vu la conférence qui dure 1h15. Les gens vont croire que je crache dans la soupe, mais je sais que j’ai des choses à dire. Faut le faire de manière positive parce que pour moi la vie est belle. Dure et injuste parfois mais magnifique quand on sait prendre le temps de conscientiser les evenemrnts vécus... Ne serait-ce que pour s'apaiser le corps et l'esprit, et devenir "responsable" et adulte. Le héros du genre humain aujourd’hui, c’est à 20 ans, argent, gloire, beauté et notoriété mais à 39 ans c’est de remplir ton frigo et de moins te comporter comme un connard ou une conasse, avec ton mec ou ta nana et/ou tes gosses. Quand tu vois que ton frigo est plein et que tes gamins ont un toit sur la tête, tu peux te tourner vers les autres, car t'es privilégié. Maintenant que j’ai ça, je veux me tourner vers les autres.
Je ne veux pas que les gens pensent comme moi, mais qu’ils pensent autrement et surtout par eux même. Ça demande du courage. Ca sera toujours plus facile de dégueuler dans la gamelle du voisin plutôt que de te regarder dans le miroir et de te dire "ben ouais je me comporte moi aussi parfois comme un connard". Aujourd’hui, dans un monde individualiste où on joue sur nos peurs, qu’est-ce qu’on peut faire pour changer le climat, changer l’environnement, pour vivre mieux les uns avec les autres ? Déjà d’affronter ses peurs, de se regarder en face, d'humaniser et voir l'autre non plus comme un objet mais un être humain, lui aussi, avec ses forces ses failles et sa vulnérabilité ! À la vôtre et bon voyage !
- Si vous souhaitez permettre à Raphaël de monter sur scène, il suffit de participer à la cagnotte sur Tipee !
Ahma
Bien déçu du faible nombre de calembours. Personne pour nous dire qu'il sera chocolat, ou pour s'étonner qu'on ne parle jamais de Raphaël Pouldeu.
MARCFANXV
J'aime entendre s'exprimer les gens passés par "expérience forte" (négative et/ou positive peu importe) et qui font un retour sans écran de fumée ni concession sur ce qu'elle fut réellement ou a minima sur la façon dont elle est ressentie passé le soufflé de l'émotion retombée (ça change des histoires édulcorées ou par trop romanesques) ...R.Poullain est à classer dans cette catégorie de personnes, ceci ne pouvant ètre contesté. En ce sens que sa voie soit portée (j'allais dire peu importe la manière, peu importe qu'il en tire qqs dividendes..) n'a rien de très choquant. Si ça peu servir à qqs mecs, tant mieux...Ceci dit, j'ai qqs difficultés à cerner le sens profond de ce qu'il voudrait assimiler à un combat. S'agit-il de dénoncer les dérives d'un système ? De dénoncer un système dans sa globalité ? De s'apitoyer sur le sort de ceux qui furent adoubés par le dit : "système" ? Sur le sort de ceux qui en furent rejetés ? Sur le sort de ceux qui ne firent que l'effleurer ? Je rejoins le forumeur plus bas qui assimile Poulain à un jeune étalon fougueux qui multiplie les ruades mais dans une certaine confusion qui nuit à la compréhension...Très franchement parmi les mecs passés par " Bad Trip" (doux euphémisme) et qui font valoir leur expérience pour éviter que d'autres subissent le mm sort traumatisant, j'y préfère le combat incarné par Sébastien Boueilh et l'association Colosse aux pieds d'argile, qui faisant lui-aussi valoir une expérience terrible identifie un mal, un ennemi commun et lutte sans concession pour lutter sur le terrain contre un truc clairement identifié...
coupdecasque
Il n'est peut être pas nécessaire de comparer les deux, ne sont-ils pas complémentaires ?
Sur le reste son ambition est simple, il semble vouloir dénoncer un système qui vend une certaine image ce qui a pour conséquence de détruire certains humains.
En partageant son expérience qui a été la sienne il essaye de faire prendre conscience de la construction du système de façon à trouver des solutions.
duodumat
Business is business ... c'est une des lois du monde actuel et cette loi peut prendre des chemins différents, le but est le même.
Un sophisme est un moyen d'utiliser un public, ses désirs et ses croyances pour atteindre ses objectifs personnels.
Pourquoi Don Quijote est resté un héros ? Peut-être parce qu'il n'avait rien à gagner et qu'il est mort pauvre ... Tout comme Cyrano de Bergerac. Il est vrai qu'à leur époque il n'y avait pas de frigo. Mais Cervantes et Rostand en ont bien profité ... déjà en se servant du système contre lequel ils faisaient semblant de lutter !
Le Haut Landais
@ team viscères
Je te rejoins, je trouve très (trop) facile de s’en prendre au mec et ne pas parler des idées
Il a connu de l’interieur le rugby et, même si c’etait il y a bien longtemps à l’echelle d’une carrière de rugbyman, il peut témoigner de phénomènes que nous, au mieux, connaissons mais que nous n’avons jamais vécu
epa
Vous faites ce que vous voulez avec les valeurs du rugby... Perso, je préfère ma main droite. Ceci dit, si il peut aider à faire avancer un peu le shmilblick, c'est cool.
Team Viscères
Poulain aime bien parler, c'est certain. Poulain fait de la pub pour son bouquin et son projet de spectacle, c'est sûr. Poulain est très amer envers le monde du rugby, c'est plus que probable (avec son parcours, on le serait tous). Mais tout ces constats portent uniquement sur la forme. Or si on peut ne pas adhérer à la forme, cela ne discrédite pas automatiquement le fond. Je pourrais être le pire des salopards et plus vicieux qu'un demi de mêlée, si je dis que la Terre n'est pas plate mon propos n'en devient pas faux pour autant.
Du coup plutôt que de lire des réactions visant à critiquer la personne Raphaël Poulain, j'aurais trouvé plus intéressant de lire des réactions pour contredire ce qu'il dénonce...
Expliquer en quoi les "Valeurs©" ne sont pas qu'une image que l'on brandit comme un bouclier contre les critiques et un sujet d'onanisme afin de se persuader que nous autres dans la famille rugby, on est vachement plus mieux que les autres (surtout si ces autres sont des footeux, bouh caca beurk!).
Expliquer en quoi Provale n'est pas qu'une devanture liée à la Ligue mais bien un syndicat protégeant les joueurs contre les dérives du sport pro (calendrier, dopage, joueurs traités comme une marchandise ou une ligne dans un bilan comptable).
Expliquer en quoi le rugby pro/business n'est pas devenue une immense machine à fric impitoyable dans laquelle la part de l'humain et des interactions se réduit de plus en plus, et dans laquelle on laisse de plus en plus de monde sur le bord du chemin (pour un Dupont ou un Penaud, à combien de gamins a-t'on fait croire qu'ils pouvaient tout lâcher pour le rugby pour au final les lâcher sans rien?).
Expliquer en quoi les hommes qui occupent les plus hauts postes sont des mecs qui cherchent vraiment des solutions pour le rugby et non pas juste pour eux, assument leurs erreurs et surtout sont intègres.
Parce que perso j'en suis incapable. Tous ces éléments qu'il pointe du doigt, ce sont des éléments que je pointe aussi du doigt depuis un moment sur ce forum. Et globalement ils sont pointés du doigt régulièrement par un grand nombre d'usagers de ce forum. Ce serait quand même un peu bête de cracher sur un des rares mecs à essayer de porter ce message à grande échelle parce qu'on le trouve un peu louche et amer, alors que ce qu'il dit ressemble terriblement à ce que l'on dit.
Flane
D'accord, mais ça fait maintenant un bout de temps que Raphaël tient ce discours. Et tous le jeunes n'ont pas cette trajectoire. Il était entouré, soutenu, dans le meilleur club de l'époque et il est devenu fêtard, inconsistant. C'est galthier qui l'a dégagé du SF et il ne l'a pas supporté. Il a tout lâché pour a l'époque devenir acteur. Il a eu les cartes, il a fait des choix et parfois nos choix sont mauvais. Raphaël peut critiquer a juste titre un système mais il sait bien qu'il a joué un jeu dangereux dans ce système en privilégiant le très court terme.
Personne n'est obligé de devenir un champion et l'accompagnement des jeunes qui choisissent cette voie doit être renforcé pour éviter ce type de situation. Maintenant, je ne suis pas sur que cette situation soit si répandue et a un moment, il faut accepter ses actes et avancer dans autre chose. J'ai l'impression que Raphaël reste bloqué sur son histoire, sa "dechéance", qui a maintenant 20 ans. Tout ça pour finalement reprendre son projet d'il y a 20 ans. Ça tourne un peu en rond.
coupdecasque
Il dit exactement le contraire, il dit bien qu'il utilise son expérience vécu par tant d'autre pour fournir des outils afin justement de ne pas reproduire les mêmes erreurs que lui.
Il semble bien adopter une démarche de transmission de façon à ne pas cacher la poussière sous le tapis. Je crois que justement il nous rappel bien que nous ne voyons que ceux qui réussissent sans entendre beaucoup parler de ceux qui échouent. Même s'ils échouent par leurs propres choix, qui a 20 ans ne ferait pas les mêmes erreurs ? Seulement les conséquences des ces jeunes là sont bien plus grandes que les nôtres au même âge.
Au delà de ceux qui font la une pour des comportements inacceptables, il y a tous ceux qui n'ont pas été accompagnés et à qui on a vendu un rugby marketisé et donc qui se retrouvent en difficulté.
Il appuit justement sur ce point en montrant bien qu'à force de bien vendre une carrière idéale on entraîne tout un tas de jeunes dans une spirale. Le documentaire sur éducation et rugby de haut niveau fait par canal était très intéressant en rendant visible les faiblesses des clubs français pour éduquer ses joueurs.
Ceux ci sont obligé de privilégier le rugby en choisissant des études courtes. C'est ce système et la façon dont on le vend que Poulain dénonce en ramenant de l'humain et de la conscience dans tout ça, il appel à une prise de conscience citoyenne des joueurs de façon à defendre leurs droits.
C'est une vision trop personnelle de le résumer à un aigris en jugeant sa reconversion d'opportuniste alors que le système privilégie l'argent à la santé physique et mentale de ses joueurs.
En l'attaquant personnellement ou en résumant son combat en simple croisade personnelle tu dénatures son engagement et rejoint le système qui je pense est imparfait.
potemkine09
J'aurais cru qu'après 1968 on aurait compris que les mots n'avairnt aucune valeur, et que seuls les actes comptent. Hélas, il n'y a pas de leçon de l'Histoire, et les beaux parleurs font toujours recette.
Dénoncer, pointer du doigt, accuser, c'est tellement simple. Nos hommes politiques font ça depuis des générations, et on continue à avaler leurs boniments. En voici un de plus, qui en tire profit, comme les autres. Je le vois comme le Mélenchon du Rugby.: Il dénonce le 'systeme' tout en en profitant. IMNSHO, bien sûr.
Team Viscères
Parler pour dénoncer, c'est déjà commencer à agir. Et je suis curieux : il faudrait qu'il fasse quoi? Il se lève demain matin et démantèle Provale? Il kidnappe Laporte pour le forcer à démissionner? Il siphonne les comptes en banque des clubs pour les forcer à remettre un peu d'humain dans le système?
Au final je constate que les gens préféreraient que tout le monde se taise (ironique quand on se dit qu'on est tous ici pour parler). Après tout personne n'a le pouvoir de changer le système seul, donc ne pouvant pas joindre le geste à la parole il ne nous reste plus qu'à tous la fermer.
On passe notre temps à réclamer du changement, mais dès qu'un mec prend la parole pour demander la même chose on lui coupe la tête parce qu'il n'est pas parfait au lieu d'essayer de faire gonfler un mouvement d'opposition au système. En fait on ne veut pas réellement du changement, on veut juste pouvoir gueuler sur ce sujet.
ced
je suis aussi critique que toi et lui sur le système, la différence c'est que moi je n'ai pas attendu 40 piges pour m'en rendre compte et que je n'ai jamais mangé dans cette soupe
il enfonce des portes ouvertes et derrière créait un business, exactement comme ce qu'il dénonce
et puis quand tu dénonces un truc va au bout, des noms, des preuves etc
breiz93
Des noms il y en a dans son bouquin, certains sont bien écornés. Galthié et Guazzini par exemple.
Team Viscères
La différence entre lui et nous, c'est que nous avons toujours été extérieurs au système. C'est toujours plus simple de voir les failles du système quand ta position t'offre naturellement du recul que lorsque tu en es prisonnier, et plus ce statut de prisonnier est confortable plus cela devient dur de prendre de la hauteur. Évidemment que si son corps ne lui avait pas fait défaut, il n'aurait jamais rencontré la face sombre du rugby et aurait continué de bouffer la soupe avec les copains. Mais à l'inverse son parcours donne plus de poids à son discours qu'au notre : ce que nous exprimons c'est un mélange de ressenti et de théorique, lui c'est du vécu.
Pour ce qui est des noms, pour la plupart des points qu'il dénonce il n'y en a aucun à donner. Il n'y a pas un mec planqué dans un bureau à cause de qui on se branle sur nos valeurs ou que les joueurs sont devenus une denrée périssable... c'est juste un système qui s'est mis en place sans que personne ne le conteste, des mecs les plus influents aux supporters les plus anonymes.
ced
les noms c'était un exemple
quelqu'un qui a mangé dans la soupe n'aura jamais le poids d'une personne extérieure au système, "propre", il faut par contre que la personne extérieure amène des arguments et pourquoi avec des gens comme lui
mais j'ai pas l'impression qu'il est beaucoup de soutien et je sais pas pourquoi mais il m'inspire pas confiance, c'est mon instinct de fin limier sans doute
batelier
Quelles que soient ses motivations.... Pub... Etc.. C'est un des rares à essayer de porter un message.... Et à tirer la sonnette d'alarme... Donc NE TIRONS PAS SUR LE PIANISTE....
Merci à toi d'avoir développé...
ced
tu sais moi la musique ...
Paulo Quenelle
Il tient toujours autant le crachoir !
jlr974
R. Poulain n'est peut-être pas un mauvais cheval , mais il donne un peu trop de ruades dans tous les sens pour être efficace et crédible .
breiz93
Je suis en cours de lecture de son livre.
C'est sûr que ce n'est pas politiquement correct et que ça confirme le côté obscur de notre passion.
Pub, peut être.
Oussama choisi l'orthographe de sceau, seau ou sot... 😉
Rchyères
chaque rugbymen envisageant une carrière pro et surtout chaque parent de ces joueurs devraient lire ce livre
breiz93
C'est juste.
Dhomochevsky
Bel exemple de fausse modestie, attention ça se voit un peu.
Quand j'ai lu le mot "philosophie" dans cette interview j'ai quand même eu des frissons.
J'espère que son one man show/livre/exposé est plus profond que les banalités qu'il expose ici sinon...
Enfin, faut bien faire manger les enfants.
Mich52
Poulain et sa masturbation intellectuelle. Sa science infuse (déjà médiatique sur RR) est hautaine.
potemkine09
Pas mal pour un gars qui dit ne pas aimer les donneurs de leçon !
Joli pub gratuite pour son livre, son spectacle... C'est bon, plus à vendre, on a fait le tour?
Yonolan
Atypique sa démarche mais pas inintéressante
On ne perçoit du monde que ce qu'on est préparé à en percevoir.
L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir.
dis justement Bernard Werber
lelinzhou
Article sponsorisé ?
https://lelinzhou.blogspot.com/2019/08/le-sourire-du-18-aout.html
Nicolas Rousse
Les articles sponsorisés sont signalés comme tels, comme le veut la loi, et ce depuis les débus du Rugbynistère il y a 11 ans 😉
lelinzhou
C'était juste de l'humour, j'ai pas pensé à mettre un smiley...
Le Haut Landais
Peux tu promettre qu’aucun animal n’a été blessé durant le tournage de cette vidéo?