RUGBY. Triste fin de carrière à 31 ans pour cet ancien tricolore, déclaré inapte à la pratique du rugby !Au coup d'envoi du Tournoi des 6 Nations, le 15 de France s'était présenté avec son lot de blessés. Danty, Lucu, Villière, Mauvaka, ils manquaient tous à l'appel et les petits bobos étaient nombreux. Il n'y avait cependant pas panique en la demeure bleue. On savait qu'ils seraient très rapidement remis sur pied. Puis, il y a eu la blessure d'Anthony Jelonch face à l'Écosse. Pas une simple béquille, mais une rupture du ligament du genou. Le genre de galère qui vous éloigne des terrains pendant six mois. La faute à pas de chance ? La faute au temps de jeu trop important ? Toujours est-il que le compte-à-rebours a commencé pour le troisième ligne du Stade Toulousain alors que le coup d'envoi du Mondial est programmé dans un peu plus de six mois. Le Gersois pourrait en être. Mais il n'a aucune garantie. Tout comme le staff de l'équipe de France n'a aucune certitude sur le fait qu'un autre joueur ne va pas se blesser dans les semaines à venir. Il reste deux matchs dans le 6 nations, et pas des moindres face à l'Angleterre et le Pays de Galles. Puis les internationaux enchaineront avec le Top 14 et la Coupe d'Europe, qui est ce qui se rapproche le plus du niveau international.
Qu'il semble loin le 21 juin, date de l'annonce du groupe des 42 joueurs retenus pour préparer la Coupe du monde. Il peut s'en passer des choses en quatre mois. Et nul doute que ça cogite déjà dans la tête du sélectionneur mais surtout des joueurs. Doivent-ils lever le pied ? Demander à moins jouer ? Feindre la blessure ? Ces questions ne se posent pas avec le 15 de France, mais en club, ce pourrait être une autre histoire. Si certains peuvent se permettre de "choisir" leur match tant ils sont indiscutables, d'autres n'auront d'autre choix que donner leur maximum pour répondre aux attentes de l'encadrement tricolore. "Dans le quotidien de tout sportif, le risque de la blessure fait partie intégrante du métier. C’est un facteur qu’il faut évidemment prendre en compte. Plus la Coupe du monde approche et plus tout le monde calcule les temps de jeu des uns et des autres…", commente ainsi un Ugo Mola dont tous les meilleurs joueurs sont en équipe de France. Un sportif professionnel et qui plus un international peut-il vraiment "gérer" ?
D'autant qu'à trop vouloir éviter la blessure, on en vient parfois à la provoquer. Un corps mal préparé ou pas assez est plus sujet à se blessure qu'un physique s'est endurci en jouant. Souvenez-vous, lors de la crise sanitaire, nombreux étaient les spécialistes qui craignaient une explosion des blessures au moment de la reprise du rugby car les joueurs s'étaient seulement maintenu physiquement à la maison. "Je suis de ceux qui pensent que le haut niveau appelle le haut niveau. Quand tu t’en éloignes, tu peux le payer." Mola se rappeler l'exemple des Saracens en Angleterre. Leur passage en deuxième division n'a pas du tout été productif pour les internationaux du XV de la Rose. "Leur descente a impacté le niveau de jeu et d’exigence des joueurs des Saracens." Bien que moins solicités physiquement, ils ont perdu en exigence et en expérience. Car jouer, gagner et perdre, c'est aussi progresser. Un vécu qui pourrait s'avérer ultra-important lors des matchs couperets à la coupe du monde.
A six mois de la Coupe du monde, les joueurs du 15 de France pourraient être tentés de lever le pied pour éviter une blessure. Mais est-ce la bonne option ?
Pianto
je suis fatigué de ces discussions qui tournent en rond.
Mola a des intérêts différents de ceux de Galtoche mais aussi différents de ceux des décideurs du calendrier.
Il y a trois logiques qui s'affrontent et c'est irréconciliable.
Le staff des bleus veut avoir un maximum de joueurs un maximum de temps pour les faire jouer le plus fort possible et le plus de fois possible sur les fenêtres internationales. C'est, à son avis, le meilleur moyen d'avoir une équipe de France de très haut niveau.
Je pense qu'il a raison.
Mola a une problématique particulière dans le rugby français puisqu'il doit gérer le seul groupe du TOP14 qui est à ce point impacté par les sélections et qu'il a pour objectif de tout gagner, c'est la culture du club, et c'est justifié par rapport à la qualité qu'il y a dans l'effectif et dans les structures. Il ne doit pas gérer des temps discontinus pour de la très haute performance comme le staff des bleus, il doit gérer un groupe sur le temps long, une saison, plusieurs saisons, donc aussi la formation, la détection, pour obtenir une performance continue sur la durée avec un pic chaque année au printemps.
C'est complètement différent et il s'en sort plutôt très bien, en gérant son groupe du mieux qu'il peut pour la santé des joueurs et la performance de l'équipe.
Le troisième bloc, c'est le président "moyen" de top14/proD2, pas un de ceux qui jouent les phases finales de coupe d'Europe, quoi. Il est peu concerné par les doublons, il a du mal à équilibrer son budget. Et pour y parvenir, il a besoin de matchs et de visibilité. Son objectif est donc de favoriser la présence de son club dans l'élite et d'avoir assez de matchs pour remplir les caisses.
Il fait de son mieux pour faire durer le club et le système dont il a la charge.
Le 1er a la légitimité pour avoir des exigences, Il est la vitrine dont tout le monde a besoin. C'est avec son travail que les très bons joueurs peuvent former une excellente équipe.
Le second est le rouage majeur de la performance, c'est par le travail des clubs (formation, performance, ...) qu'on obtient une équipe susceptible d'atteindre les exigences du très haut niveau. C'est lui qui subit le plus les effets néfastes du calendrier, imposé en haut par l'international, en bas par les clubs pro.
Le troisième, c'est lui qui décide du calendrier avec des considérations et des buts totalement différents des deux autres. Il a besoin de l'équipe de France la plus compétitive possible, ça lui facilite le sponsoring, la dynamique autour de son sport. Il n'a pas besoin que les tous meilleurs clubs soient dans de bonnes conditions. Ils le sont déjà bien assez par rapport à lui.
C'est insoluble.
Tous les gens qui donnent un avis sacrifient un de ces trois aspects en fonction de leurs accointances.
Moi, comme les autres.
Mon accointance c'est l'équipe de France. J'ai envie qu'elle soit la meilleure possible et je sacrifie les intérêts des présidents en me doutant que sur le moyen terme ça peut tout foutre en l'air. Je suis pour une réduction du nombre de matchs dans l'élite et une mise à disposition très importante des internationaux (l'un, ne pouvant aller sans l'autre).
Le truc c'est d'être conscient qu'on fait des dommages collatéraux et que ces dommages vont forcément impacter nos priorités et qu'on n'atteindra pas le graal dont on rêve.
jojo7
Pour ce genre d'article rien ne vaut une Lapalissade . Si tu ne veux pas te blesser , il ne faut pas jouer ..
oscarbp
Au foot ils font deux matchs par semaine, alors pourquoi au rugby on en prévoit pas trois
et pour les jeunes joueurs les quatre premières années: sans vacances, ça casse le rythme !
Aprés tout plus ils jouent bien plus il faut les payer cher, donc évitons les repos qui coûtent.
MARCFANXV
Evidemment que plus tu joues, plus tu risques statistiquement la blessure au détour d'une action.
Evidemment que plus tu pratiques régulièrement des matchs à haute intensité plus tu es préparé (tant physiquement que psychologiquement) à affronter des matchs à haute intensité.
On est sur deux visions du truc qui ne sont pas opposées à peine opposables.
On est juste sur une "dualité" Mola/Galthié qui ont des perspectives différentes. L'un à l'objectif final(e) Stade de France pour le mois de Juin, l'autre, pour le mois d'Octobre....
Après, la rengaine de "nos mecs qui jouent trop" si elle est empreinte souvent (pas toujours !) de véracité marque aussi un certain nombre de limites.
C'est parce que nos mecs jouent sensiblement plus qu'un certain nombre d'autres joueurs de nations majeures qu'il y a une économie corrélative ! C'est parce qu'il y a cette économie corrélative que nos Clubs peuvent s'offrir ce qui existe de mieux sur la planète Rugby par extension ce qui hausse le niveau général, ce qui fait que le jeune joueur est vite dans le bain du haut niveau. Faut savoir ce que l'on veut ? Soit plein de sous, plein de stars, du rugby plein la lucarne télévisuelle auquel cas il s'agit d'amortir "l'investissement" en sollicitant beaucoup les mecs. Soit une économie de temps de jeu pour nos Inters mais dans une économie moins florissante. Les deux à la fois ? Le Rugby Anglais a tenté de s'en approcher avec aujourd'hui banqueroutes à la clé.
p.coutin
Non, le rugby anglais a pris la solution "Soit plein de sous, plein de stars, du rugby plein la lucarne télévisuelle auquel cas il s'agit d'amortir "l'investissement" en sollicitant beaucoup les mecs."
Et on voit le résultat.
La vie, le monde, le Rugby ce n'est pas "soit ou soit". Un peu d'intelligence permet de trouver des adaptations, des nuances, et c'est ce que beaucoup d'adepte de ce jeu demandent. Personne ne demande le rugby d'hier, mais un rugby un peu moins c.onnnnn...
Amateur78
Le titre parle de moins jouer pour moins se blesser, U. Mola est cité sur la performance et le niveau de jeu, pas sur la blessure. Il n'y a donc pas lien. Et entre les mots manquants ou les inversions dans les phrases, difficile de trouver le vrai sens de cet article.
L'heure du réabonnement approche, je me pose de vraies questions. Ce qui me manquerait le plus : les échanges sur le forum.
Et à propos, est-ce que quelqu'un sait si Danty doit être titulaire face à l'Écosse ?
pascalbulroland
Harinordoquy disait qu'il ne faut pas se freiner car c'est ce qui entraine souvent la blessure, mais que mentalement, en tant qu'international , tu ne penses qu'à la coupe du monde l'année où elle se joue , c'est ça le plus difficile à gérer
AKA
Que cela soit ici ou sur RR on ne comprends rien! Si on veut comprendre le raisonnement de Mola il faut acheter le journal jaune! Il y a très très longtemps que je ne l’ ai acheté, la dernière fois c’ était pour un voisin…
p.coutin
On voit venir l'argument, Mola en tête : "Surprotéger les joueurs peut ^tre improductif"... Personne ne parle de les mettre sous cloche, juste de les laisser récupérer et reprendre correctement des blessures, retrouver le rythme, éviter de surjouer, ne pas jouer tous les matchs comme votre vie en dépendait, et surtout comprendre qu'au de la d'un certain point la pression psychologique, elle, elle peut être contre productive aussi...
de1a15
Effectivement, le sujet est important.
Il nécessite, probablement, de l’intuition, certainement, des suivis médicaux mais, pourquoi pas, quelques précautions.
Prenons le cas de la blessure d’Anthony Jelonch contre l’Ecosse.
Il revient sur le terrain après un protocole commotion.
Ne serait-il pas plus prudent d’empêcher un joueur de revenir sur le terrain après n’importe quelle blessure ?
Un doute ?
Pas d’hésitation !
Le joueur sort.
Ce qui ne dispenserait, en rien, de passer le protocole commotion mais, seulement, afin d’anticiper la suite médicale à envisager.
Dodow
Je n'arrive toujours pas à comprendre cette polémique quant au retour sur le terrain de Jelonch. Bien sûr on se souvient de Dupont en 2018, sorti sur protocole commotion suite à une blessure au genou. Ca nous avait tous bien fait marrer, un peu d'humour dans sa mésaventure médicale.
Est-ce cela qui pousse beaucoup de commentateurs à croire que les ligaments croisés se trouvent dans la boîte crânienne, pour sans cesse répéter que si on ne voulait pas que Jelonch se blesse au genou, il était évident qu'il ne devait pas revenir suite à son choc à la tête ?
p.coutin
Ou peut être décider un truc simple comme : protocole commotion = une demie heure de repos. Je ne doute pas que Sexton réponde correctement aux protocoles... Tous les joueurs qui sont aujourd'hui atteints de démence précoce ne l'ont pas vue venir. Quand tu le vois venir c'est trop tard. C'est aux médecins, entraineurs, cadres arbitres de prendre leur responsabilité. Le cas de Jelonch est encore plus complexe. Lorsqu'il est rentré, personne n'a hurlé...
Globalement je trouve que le jeu actuel et les staffs demandent trop aux joueurs, et que cette manie de World rugby d'accélérer le jeux est dangereuse...