En marge de la défaite historique de Montpellier chez les Irlandais du Leinster en Champions Cup (89-7), un homme s’est (encore) distingué. Bien que présentant un effectif remanié pour son déplacement, le MHR a subi d’incessantes vagues bleues. Nombre de ces assauts sur la défense montpelliéraine étaient emmenés par un troisième ligne au casque rouge : l’Irlandais Josh Van der Flier.Réseaux Sociaux. Branlée historique, manque de respect : Twitter s'enflamme après la claque reçue par Montpellier
Un leader dans l’écrasante victoire face au MHR
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le personnage, sa performance majuscule contre les Héraultais est à l’image de ses prestations sous le maillot du Leinster et de son équipe nationale. Face à Montpellier, Van der Flier a plaqué à tour de bras, comme à son habitude (15 plaquages à son actif). Mais pas seulement puisque dans la démonstration des Leinstermen, il a inscrit un doublé de grande classe. Il est remplacé à la 67e minute, à l'issue d’un match complet qui l’a vu inscrire son premier essai entre les poteaux. Dès le début de la seconde période, il vient conclure un mouvement d’ampleur de son équipe en se proposant au soutien, à l’intérieur de son compère de la troisième ligne Jack Conan. Il a ensuite profité d’un lancer trop long du talonneur du MHR Vincent Giudicelli pour s’offrir une course de 40 mètres et planter le 9e essai irlandais, plein d’opportunisme.
Un flanker à la hauteur
Mais le flanker au casque rouge n’en est pas à son coup d’essai. Lui qui a dépassé la barre des 100 matchs sous le maillot du Leinster, et compte la bagatelle de 35 sélections avec l’équipe nationale d’Irlande. Van der Flier est originaire de Wicklow, une petite ville à une heure de Dublin, où il intègre la réputée Academy du Leinster, en suivant des études au UCD (University College Dublin). D’abord dans l’ombre de joueurs plus massifs, il va faire preuve d’une capacité de travail à toute épreuve, qui lui ouvrira les portes de l’équipe pro à 21 ans. C’est ainsi que son destin bascule à l’occasion d’une rencontre face aux italiens du Zebre lors de la saison 2014/2015.
Cette année-là, le troisième-ligne de 103kg pour 1m88 grappille six feuilles de matches, tout en apprenant des légendes du Leinster, Jamie Heaslip et Sean O’Brien pour ne citer qu’eux. Ce pur produit de la formation irlandaise ne tarde pas à obtenir le Graal de tout joueur de rugby, en étant convoqué en équipe nationale pour la première fois, seulement 1 an et demi après ses débuts professionnels. Van der Flier débute ainsi dans le Tournoi des Six Nations 2016 par une défaite face à l’Angleterre à Twickenham (21-10), au cours de laquelle il se voit refuser un essai. Le Leinsterman enchaîne avec une nouvelle sélection face à l’Italie dans le Tournoi, avant de se blesser au genou et d’être écarté des terrains plusieurs mois.
Une carrière loin d’être terminée
Une blessure qui n’arrête pas l’ascension fulgurante de « Josh », qui retrouve la sélection irlandaise en tant que remplaçant lors de l’exploit de Chicago (victoire face à la Nouvelle-Zélande, 40- 29). L’ensemble de la carrière du flanker de 28 ans est marquée par sa constance au plus haut niveau, qui le conduira à battre le record de plaquages en Pro 14 (aujourd’hui renommé United Rugby Championship) avec 34 réalisations. Un abattage qui témoigne des qualités athlétiques de Van der Flier, mais surtout de son éthique de travail irréprochable.
Si le numéro 7 du Leinster a bel et bien inscrit son nom dans l’histoire de son club et de son pays, c’est en raison du mélange de puissance et de vitesse qui en fait le prototype du troisième ligne moderne (à l’image de sa percée tout en accélération pour marquer son deuxième essai contre Montpellier dimanche). Son nom ne figure pas parmi les plus connus sur la scène internationale, comparé à de flankers plus « flashy » comme les Néo-zélandais Ardie Savea ou Akira Ioane. Et pourtant Van der Flier est une valeur sûre du rugby mondial depuis quelques années. Nul doute qu’il le restera pour les saisons à venir, en multipliant les performances sous le maillot vert mais aussi dans son club du Leinster. Une équipe que Van der Flier ne devrait pas quitter de sitôt a priori. Mettre de côté ses valeurs pour obtenir un gros salaire, ça ne colle pas au profil du garçon de Wicklow, devenu l’un des meilleurs à son poste, tout en restant fidèle à son amour du rugby.