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RUGBY. 6 Nations. Vous reprendrez bien un peu de poireau avant un bon Crunch ?
Equipe de France. Succès des Bleus au Pays de Galles dans le Tournoi des 6 Nations.
Retour sur les faits saillants du match du Tournoi des 6 Nations entre le Pays de Galles et la France.
Avant-propos

Le champ lexical de la guerre apparaîtra fréquemment dans mes propos. Mais qui suis-je pour parler guerre sur un terrain quand de vraies guerres occupent notre actualité ? Les drapeaux jaunes et bleus disséminés dans le stade de Cardiff ont été d’éclairants rappels pour prendre un peu de profondeur sur les choses. Jouer au rugby le dimanche est dans notre société pacifique notre « petite guerre », qui harangue les hommes et glorifie l’esprit de solidarité. Innocemment. Une guerre qui dure 80 minutes et se finit en pourparlers amicaux. C’est la seule guerre que l’on aime.

Avant le coup d’envoi de chaque match de rugby, j’avais l’habitude de penser à mon grand- père militaire, qui a récolté plus de balles en deux guerres que je n’ai eu de points de suture sur les arcades. En cette minute où chaque joueur est en conversation avec lui-même pour faire rejaillir sa combativité, j’imaginais mon grand-père prêt à sauter en parachute sur la jungle indochinoise, et me disais toujours cette phrase : « C’est un grand combat pour moi, c’est un petit combat pour l’humanité ». Et je rentrais sur le terrain le couteau entre les dents.

La défense de Vauban

Avant le début du match, le Pays de Galles avait peur. Un écho des râles écossais est parvenu jusqu’à eux. Les gallois ont beaucoup entendu parler des français, de leurs cavalcades assassines et de leur grosse artillerie. Ils savent que pour accueillir les Français, il leur faudra mettre le casque à pointe.

Pour détendre l’atmosphère et faire baisser la tension, la France a décidé de déclarer Toafifenua positif à la covid, ce qui déchargea l’armement français de deux tonnes. Pas suffisants pour les gallois qui refusent délibérément que les Tricolores viennent leur rouler dessus pour le Grand Chelem. Les Bleus sont donc prévenus, c’est un sacré combat qui les attend. Mais les grands stratèges français, Fabien Galthié et Raphaël Ibanez, ont préparé leurs troupes pour une bataille d’anthologie. Et ils ont embauché un mec utile : Shaun Edwards. Celui-ci est le Vauban anglais, capable de construire un système défensif imprenable dont les principes sont les suivants : deux ou trois lignes de remparts en pentagone, avec cinq saillants, fossés d’entre-ligne, bastions reliés par courtines, et Dupont qui traine partout pour mettre des bouchons (avantage que n’avait pas Vauban).

Avant-match

L’hymne gallois est furieux, les 60 000 chanteurs postillonnent abondamment, créant un rebond épidémique qui obligera les gouvernements à fermer les bars dans deux semaines. De leur côté, les supporters français s’égosillent pour combattre la chorale rouge et parviennent à se faire un peu entendre à la télé quand Matthieu Lartot n’est pas en train de parler. On sent une tension admirable, que seul un match du tournoi des 6 nations peut nous offrir. Je range toutes les affaires sensibles autour de moi, je couche les mioches à la va-vite, tout habillés. Je suis prêt.

Messieurs les Français, tirez les premiers

Début de match. Dupont est surveillé. Il a 6 gardiens de prison pour l’empêcher de s’échapper dont un avec des dreadlocks et ses trois chiens. Mais notre Super-Dupont est capable, même avec une petite cuillère, de creuser un tunnel. Dès la troisième minute, il s’échappe dans un trou de souris, et trouve un éléphant au soutien. Navidi est sanctionné pour possession illégale de shit dans ses chaussettes. Pénalité pour la France que passe Jaminet. 3-0.

Chandelle collective

On a découvert durant la semaine qu’une réception de chandelle était un exercice collectif. Ah bon. Sous-entendu, il faudrait que les autres joueurs autour du "réceptionneur" se positionnent intelligemment pour perturber l’attaquant. Admettons. N’empêche qu’ils peuvent bien être 10 autour, c’est bien l'arrière tout seul qui saute dans l’inconnu, sans savoir si l’adversaire saute aussi les genoux en avant, et sans savoir s’il reviendra un jour sur terre à la retombée. 

Shaun Edwards a bien briefé les joueurs du XV de France

When sauter, other le mur. Empêche joueur attack sauter. Mur blou devant.

Comme il fait très peur avec ses yeux, aucun joueur français n’ose lui dire qu’il n'a rien compris. Cela s’est vu à la 5ᵉ minute, où une ligne complète de joueur français bloque l’attaquant gallois qui ne peut pas combattre en l’air. Pénalité pour Biggar qui égalise 3-3. 

Un éclair

Jaminet a un avantage sur les autres joueurs : il est tout plat. Vu de côté, il peut se cacher derrière un poteau de touche. Du coup, pour traverser les défenses, il s’infiltre de côté, se faxe entre défenseurs, c'est très pratique. Sa technique lui permet à la 9ᵉ minute de traverser la défense et de retrouver Villière. Celui-ci déborde, revient intérieur, tombe et se relève. Bref, il met le feu dans la défense galloise. Le ballon est écarté sur l’aile opposée puis quelques charges des avants permettent aux trois-quarts français de préparer l’estocade finale avec une combinaison d’envergure.

"PFfeafffgnfnf !" annonce Ntamack qui a oublié d'enlever son protège-dents.

Et là, les chevaux français se lancent. Danty vient en coupe pour semer le désordre, Ntamack est servi dans le dos et ouvre la porte à l’extérieur pour Moefana venu de l’aile opposée. Moefana et Fickou fixent et donnent pour Jaminet qui a l’espace pour cadrer proprement le dernier défenseur afin d’envoyer Jelonch à l’essai. Magnifique !

Soldats ! Voici le schéma offensif. Avec les modules d’avants en 1-3-3-1, c’est toi Soldat Jelonch qui sera à l’aile gauche. Répète les consignes soldat !
- Heu… Si j’ai le ballon à l’aile, Je lonche la ligne de touche, puis je cours, puis je lonche la ligne d’en-but et je marque.
- C’est bien soldat ! Le momentum de la flèche du temps est avec nous, puisque le ball in play est pour nous pour breaker la défense. Eux n’auront que le kicking game pour eux !
- Ah merde, on ne comprend pas plus Fabien que Shaun maintenant.

 

"Tommotion" cérébrale

Les Gallois sont perturbés sur ce début de match et perdent même leur demi-de-mêlée Tomos Williams qui est malheureusement victime d’une "tommotion" cérébrale. Il s’est pris une cuisse de Danty dans la tempe droite. Fatal. Ceci-dit, mon cher Tomos, ta tête est du mauvais côté de la cuisse ! Ci-après, erreur de défense, où comment offrir sa tête à l'échafaud.

36 chandelles

Après quelques mouvements d’envergure, l’aspect de cette rencontre va changer. Finies les grandes opérations, voilà désormais deux équipes qui creusent des tranchées dans leur camp. Une nouvelle ligne Maginot est bâtie par nos Bleus, d’après les plans de construction de Shaun Edwards. Celle-ci ne sera jamais franchie par les locaux.

Mais le capitaine Biggar a plus d’un tour dans son sac. Préposé à l’artillerie, il se complait à balancer quelques ogives bien senties sur les tranchées ennemies. Ce salopard nous tape même des chandelles vrillées, ce qui est interdit dans les règles de la guerre au même titre que les armes chimiques. Grâce à ce jeu au pied de Biggar et une grosse présence en contre en touches, les Gallois réussissent à rester dans le match et passent successivement deux autres pénalités.

Le bouquet de la mariée

À la 25ᵉ minute, les joueurs du Poireau balancent une nouvelle chandelle qui va atterrir à un mètre de l’en-but français. On a l’impression de voir une mariée lancer son bouquet en l’air et toutes les filles célibataires qui sautent pour le récupérer (car parait-il la chanceuse réceptionneuse trouvera un beau prince un peu plus tard dans le mariage quand le photographe sera parti). Liam Williams qui est moche comme un pou cherche évidemment à se caser et est à deux doigts de réussir à attraper cette chandelle sur le dos de toute la défense française. Chaude alerte pour la France qui reste en tête à la mi-temps, 10-9.

Et Jonathan dévisse

Mais que s'est-il passé en deuxième mi-temps ? Je suis incapable de le dire. On a juste souffert pendant 40 minutes. Biggar envoie tour à tour ses paquets de soldats à l’abattoir. Et à l’usure, les Gallois réussissent à avancer. La rush défense des Français laisse quelques espaces à l’aile pour du jeu au pied. Biggar le voit et tape une passe au pied pour Faletau qui remet à l’intérieur pour Jonathan Davies. Je crois que Jonathan Davies avait vu arriver Dupont du coin de l’œil et qu’il a eu les mains et les côtes flottantes qui ont tremblé. Il fait un en-avant qui sauve les Tricolores.

Défense de fer

Pied à pied, ruck après ruck, les Bleus prennent ensuite l'ascendant. À la fin du match, les Gallois n’ont plus envie de sortir de leur tranchée.

- Chaaaaargez !
- Heu non chef, nous on veut plus. Vous avez vu comment ils nous reçoivent de l’autre
côté ? On se fait déboiter !
- Chaargez j’ai dit ! Allez bande de lâches, chargez !

À chaque fois, les épaules des Tricolores font mal et les grosses pattes se posent sur les ballons pour coffrer les attaquants gallois.

La seule inquiétude côté français arriva lorsque Flament souleva Josh Adams dans un ruck (en anglais dans le texte : Flament rose Adams). Les spectres de 2019 et le coup de coude de Vahamahiinanana (ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu du coup je ne sais plus comment ça s’écrit) nous sont revenus avec terreur. Heureusement, sur ce ippon, Josh Adams n’est pas tombé sur la tête, le con. Une grossière erreur de l’ailier qui a permis à l’équipe de France de ne pas être diminuée d’un flament en fin de match.

Un match Dantesque

Notre ami Danty a fait un gros match : solide en défense, conquérant en attaque. Il a fini complétement cramé à la fin du match. Voyant Danty frit, Galthié a fait rentrer Lebel pour la toute dernière action. Ce genre de coaching pas forcément sympa : quand tu rentres à la 79e minute, tu sais que tu auras au mieux un ballon et tu te dis toujours : « Pourvu que je le foire pas ». Le seul avantage de cette rentrée tardive, c’est que tu peux éviter la douche et aller à l’apéro tout de suite. Et quand ton père t’appelle pour te demander si tu es rentré, tu ne sais pas s’il faut répondre oui ou non.VIDEO. Equipe de France. L'arrêt buffet façon Muraille de Chine de Danty et Willemse sur WilliamsVIDEO. Equipe de France. L'arrêt buffet façon Muraille de Chine de Danty et Willemse sur Williams

Fin de match

La fin du match est en tout cas très désagréable. Le jeu d’acteur de l’arbitre est moyen. Il occupe toute la scène mais je ne suis pas convaincu de son talent. Les gallois campent dans le camp français mais ne trouvent pas le verrou de la défense française. Finalement, Mauvaka coffre le dernier ballon et regarde l’arbitre avec des yeux très très méchants. Cette fois, M'sieur l'arbitre n’ose pas siffler contre nous et sonne la fin du match. Victoire des Français ! Biggar va chouiner pendant quelques heures, mais cela ne changera rien. Ce sont nos Bleus qui font route vers le Grand Chelem !

Merci à Brieg Ker'Driscoll pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Merci pour cet article, j'ai encore mal au côtes 😀👍

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