Un duel qui fait pschitt. Après un alléchant Jalibert-Farrell la semaine dernière qui n’avait finalement pas eu lieu, le monde de l’ovalie se languissait cette fois-ci d’un face-à-face entre deux des trois meilleurs demi d’ouverture de leur génération. En effet, s’il y avait un duel qui faisait saliver la planète rugby, c’était bien celui entre Matthieu Jalibert et Marcus Smith. Mais il faudra encore attendre.CHAMPIONS CUP. Avec une grosse équipe, Bordeaux se présente encore une fois sans Jalibert face aux Harlequins
Alors qu’il semblait avoir les faveurs du staff pour figurer dans le XV de départ bordelais pour défier les Harlequins samedi, l’international français est forfait pour ce quart de finale de Champions Cup. Avec en ligne de mire une fin de saison éreintante, Yannick Bru ne veut prendre aucun risque avec son ouvreur qui se remet d’une blessure au genou gauche contractée contre l’Italie durant le tournoi des VI Nations.
« Matthieu, c'est une décision médicale », a expliqué Thibault Giroud, directeur de la performance de l’UBB. « On ne veut pas prendre de risque de péter Matthieu et ne pas l’avoir pendant des semaines. Si ç'avait été une finale de Coupe d’Europe ou de Top 14, évidemment que Matthieu aurait joué », a-t-il souligné. L’UBB devra - comme la semaine dernière face aux Saracens - faire sans son maître à jouer, mais pourra compter sur Matéo Garcia, auteur d’une rencontre XXL et qui avait été élu homme du match face au triple champion d’Europe.
Catalyseurs d’émotions
Souvent comparés pour leur style de jeu, Matthieu Jalibert et Marcus Smith n'ont étonnement jamais croisé le fer, ni en club ni en sélection nationale. Une anomalie qui perdure. Tous deux âgés de 25 ans (le Tricolore étant de 98, et l'Anglais de 99, ndlr.), ils cumulent quasiment le même nombre de caps avec leur sélection respective. Jalibert en compte 33 avec les Bleus, soit une petite longueur de plus que Marcus Smith avec le XV de la Rose.
Outre les statistiques, c’est surtout leur caractère sur le pré et leur personnalité qui en font des "jumeaux" rugbystiques. Des joueurs sûrs de leur force, critiqués parfois pour leur arrogance et qui partagent le goût du risque et des fulgurances parfois au détriment de l’efficacité collective de leur équipe. « Ils se ressemblent dans leur capacité à casser des lignes, à être créatifs, dangereux, avec une qualité de vitesse qui leur permet de gagner des duels », souligne Vincent Etcheto, ex-demi d’ouverture, en charge des arrières de Montpellier.
Pour l’ancien entraîneur des arrières de l’UBB entre 2009 et 2015, ce style de jeu imprévisible pour les adversaires, et par moments pour leurs propres coéquipiers, à ses failles. « En voulant à chaque fois jouer les duels, garder le ballon jusqu'au dernier moment pour voir s'il n'y a pas une petite brèche, on oublie parfois le bon temps de passe et les surnombres. Par contre, quand ils se trompent, ce sont les premiers à prendre la foudre », admet-il dans les colonnes de Ouest France.Vos matchs de rugby Toulouse/Exeter et Leinster/La Rochelle à quelle heure et sur quelle chaîne ?
Un fossé de maturité
À trop vouloir déstabiliser une défense par la fantaisie, ces deux talents bruts peinent à être efficaces et rigoureux. Et c’est un constat que l’on pourrait aisément adresser à Marcus Smith. L’Anglais oscille entre des performances de génie et d’autres moins abouties qui tournent parfois à la caricature.
De son côté, Matthieu Jalibert semble avoir pris une tout autre dimension depuis la Coupe du monde en France. Loin du hourra rugby, l’épopée internationale avec les Bleus l’a profondément assagi. Celui qui a de tout temps souffert de la comparaison avec le Toulousain Romain Ntamack a su devenir pragmatique tout en restant décisif et en ne dénaturant aucunement son rugby.
Pour l'ancien ouvreur international Christophe Lamaison, « Smith est un Jalibert d'il y a deux ans. Le Jalibert d'aujourd'hui a évolué, il est plus mature, plus réfléchi, plus au service du collectif, comme on le voit au travers de l'équipe de France. Ce n'est pas le cas de Smith, qui a un côté individualiste, arrogant parfois, qui ne rentre pas dans le registre des Anglais ». Avec l’absence de « MJ » samedi, Marcus Smith aura tout le loisir de guider ses coéquipiers vers la victoire, sans souffrir outre-mesure de la comparaison.RUGBY. CHAMPIONS CUP. De retour dans la cour des grands, les Harlequins défient des Bordelais en pleine bourre
Le jeune londonien est dans la forme de sa vie. Brillant en huitième de finale contre Glasgow (28-24), il a notamment inscrit un essai et délivré deux passes décisives, au pied puis à la main. Quoi qu'il en soit, Marcus Smith sera une nouvelle fois la clé d’un match qui s’annonce électrisant. Une prestation de haut vol et il ouvrira peut-être la porte des demi-finales aux Quins.
AKA
Que d’incongruités dans le même titre! 🙄
alan75
Excellent choix de photo !
Celle de Smiths rappelle l'histoire du retraité et du punk à un feu rouge où il est question de perroquet ! 🤣🤣🤣