La question était légitime et elle le devient d’autant plus après un sixième sacre en Champions Cup. Il n’aura en effet pas fallu très longtemps pour que le fantasme d’un nouveau doublé Top 14 / Coupe d’Europe soit sur toutes les lèvres.
Leader à deux journées de la fin de la phase régulière du Top 14, la bande à Mola qui a déjà réalisé cet exploit en 2021, s’autorise de nouveau à rêver. "Ce serait mentir de dire qu'on n'y pense pas", a clamé Matthis Lebel à l’issue d’une finale dantesque face au Leinster. Pour autant, Ugo Mola ne voulait, à chaud, ne pas entendre parler de doublé. "Ce serait présomptueux", a-t-il tranché dans La Dépêche. "La demi-finale, en revanche, on va y penser fortement".
De la prudence, le stratège à la tête des Stadistes depuis neuf ans en a. D’autant plus quand certains commentateurs prédisaient en septembre une année blanche pour son équipe. Une année défavorable, disait-on pour le grand Stade Toulousain au vu des doublons et des échéances internationales.
Dix mois plus tard, en plus de dissiper les doutes, les Toulousains réalisent une saison record. Assuré de terminer dans l’une des deux premières places qualificatives directement pour le dernier carré les 21 et 22 juin à Bordeaux, le Stade Toulousain aura deux rencontres à disputer : la réception de la Rochelle ce week-end et un déplacement la semaine suivante à Lyon. "On est déjà qualifié en demi-finale, c'est une très bonne opération pour nous. Mais je ne suis pas sûr qu'on ait envie de passer pour des pipes sur les deux prochains matches ", a tancé Matthis Lebel, auteur du seul essai toulousain en finale de Champions Cup.
VIDEO. Toulouse est l'équipe la plus dangereuse du monde et cette vidéo en est la preuve !
Une génération jamais rassasiée
Mais peut-on réellement parler de rêve tant les rouge et noir surnagent en Top 14. Est-il vraiment présomptueux de faire de Toulouse le grand favori à sa propre succession ? La réponse est à n’en pas douter : non. Si le bouclier de Brennus semble promis aux Stadistes ce n’est pas tant que la génération dorée des rouge et noir est intouchable, mais davantage parce qu’il est difficile de déceler des équipes capables ne serait-ce que de chahuter le club aux 22 bouts de bois.
Toulon comme l’UBB sont sur courants alternatifs, quand La Rochelle et le Racing 92 tentent péniblement d’accrocher le wagon des six premiers qualifiés. Même le Stade Français, deuxième au classement et auteur d’une saison XXL ne semble pas pouvoir contester l’hégémonie toulousaine à l’image de la gifle subie à Ernest Wallon (49-18) il y a deux semaines. Le 28 juin au Stade Vélodrome, voir Dupont et consorts soulever un énième Brennus paraît inéluctable.
Mais avec une Champions Cup en poche, une place en demi-finale du Top 14 déjà sécurisée, les Toulousains pourraient-ils tomber dans une forme de décompression ? Ne sont-ils pas rassasiés après une finale légendaire où les âmes comme les corps ont été mis à rue d’épreuves, où la joie d’une sixième étoile n’a d’égale qu’une victoire finale en Coupe du monde ?
"Champions d’Europe… C’est peut-être la meilleure nouvelle qui puisse arriver pour les deux demi-finalistes. Est-ce que les Toulousains ont encore envie, après avoir bouffé comme ça, après s’être empiffré d'aller chercher le bout de bois ? Tout est une question de faim. Je pense qu’il y aura une décompression naturelle après un tel titre. L’avantage pour eux, c’est que la finale aura lieu le 28 juin et ça leur laisse le temps de refaire fonctionner leur métabolisme ", souligne l’ancien ailier international Jean-Baptiste Laffond dans les colonnes d’Eurosport.
Néanmoins, l’appétit vient en mangeant. Pas sûr que les sources de motivations manquent à cette génération prête à tout dévorer cette saison. "Elle a envie de marquer son temps, l’histoire du Stade Toulousain, l’histoire du rugby français. Depuis quelques années, c’est ce qu’elle fait", a affirmé Romain Ntamack dans un entretien accordé au Midi Olympique.
Une finale qui a laissé des traces
Pour réaliser le doublé, Toulouse aura besoin de toutes ses forces vives. Et la finale de Champions Cup n’a pas aidé en la matière. Au terme d’un combat acharné de près de 100 minutes, les Stadistes ont dû piocher dans leurs réserves et aller au bout de leur retranchement. Avec un nombre de placages record et de ballons grattés au nombre de quatre pour Antoine Dupont, les rouge et noir ont livré un récital en défense. Un match qui a atteint des sommets d’intensité physique et qui a forcément laissé des traces.
Le premier coup dur est intervenu avec la sortie prématurée de Pita Ahki, probablement touché aux adducteurs et qui devra laisser ses coéquipiers pour les deux prochaines journées de championnat. Paul Costes a quant à lui souffert de crampes, mais rien de grave pour le jeune tricolore. Devant, Toulouse a perdu quelques plumes. Emmanuel Meafou craint une déchirure au niveau des ischio-jambiers, ce qui signifierait une fin de saison pour le colosse français. Un secteur de la deuxième ligne en souffrance avec le carton rouge de Richie Arnold en finale, suspendu.
Une finale éprouvante pour les organismes qui n’inquiète pas outre mesure le staff toulousain. Et on peut le comprendre tant l’effectif pléthorique des Toulousains est interchangeable et semble intangible. Des jeunes pousses du centre de formation aux vieux briscards à l’image de Faasalele, tous sont unis pour un seul objectif : ramener le Brennus place du Capitole, le 23e pour la ville rose.
Manu
L'équation est simple :
1- Toulouse déjà qualifié en demie donc ce match n'a pas d'enjeu comptable
2- Les cadres ont laissé beaucoup d'énergie ou sont revenus blessés de Londres donc il y a un certain enjeu médical et de gestion de l'effectif
3- Dernier match à domicile de la saison pour les supporters et les partants ( Guitoune Faasalele Tauzin ) et match de gala au Stadium donc demeure un certain enjeu mental
4- il reste un certain nombre de places à prendre pour les phases finales notamment sur le banc, a fortiori avec le carton rouge d'Arnold ou les blessures de Meafou Brennan Marchand et Akhi qui pourraient les priver des phases finales en partie où totalité. Donc un enjeu sportif demeure. Notamment pour Vergé Cramont Castro-Ferreira Barassi ou Delibes. Puis qui serait remplaçant en 9 sachant que la polyvalence de Germain, Retière ou Capuozzo pourrait mettre hors course Graou, vu l'intérêt des profils polyvalents ces derniers même di Graou a su s'improviser ailier à Londres
Une fois ces 4 paramètres posés, on devrait voir une belle équipe toulousaine recevoir une équipe rochelaise qui voudra profiter du contexte pour valider leur ticket en phases finales
Pianto
au-delà de la qualité des joueurs et du staff, un rappel, les toulousains sont passés à quelques centimètres sur un drop de perdre cette finale, à une erreur de placement de celle de top14 de perdre celle du printemps dernier. Même très bon, tu dois aller chercher la victoire jusqu'au bout avec les tripes et le talent.
le plus : déjà qualifiés pour les demis, ça permet de souffler et de se relancer vers le top14 avec du temps.
le moins : se croire un peu trop beaux, ça va être le leitmotiv des coachs d'ici la demi, mais il suffit de peu, un peu moins de concentration, d'application et on peut se trouer, recevoir un carton qui peut changer la donne.
Le Haut Landais
et avoir un peu de chance aussi
Ptigat
Je vous rejoins complètement sur ce point … mais ça fait aussi partie de la beauté de notre sport ! Un rebond capricieux, un drop manqué, une balle savonneuse échappée par un mec d’en face … et je rajouterai pour le Leinster un pied toulousain légèrement trop long qui mort la touche !
Amis à Laporte
Pour éviter de me faire des ennemis sur ce site, je vais dire que oui !
copainscommecochon81
Oui ,c’est quasi inéluctable comme ça le sera en 2025 , 2026 ,2027 etc etc……
Jièl
Merci pour cet article, même si on en avait déjà eu pas mal...
Inéluctable, je ne pense pas, pas impossible oui.