Brighton, 19 septembre 2015, sur les coups de 16h45, les Springboks viennent d’entrer sur la pelouse et sont prêts à lancer leur coupe du monde. Victor Matfield, Bryan Habana, Pat Lambie, Ruan Pienaar, Jannie et Bismarck du Plessis… les stars sont là du côté des Boks et face à une modeste équipe japonaise, l’Afrique du Sud est forcément favorite. Les 29 920 spectateurs du Community Stadium s’attendent donc à une rencontre à sens unique au moment où Jérôme Garcès siffle le coup d’envoi de la rencontre.
Deux équipes qui se rendent coup pour coup
Mais très vite, les champions du monde 1995 et 2007 vont se frotter à une équipe japonaise valeureuse et dotée d’un pack très puissant à l’époque. Le combat est rude et les différences se font rares. C’est même le Japon qui ouvre le score d’une pénalité de son arrière Ayumu Goromaru (7e). Les Boks réagissent et inscrivent deux essais par l’intermédiaire de François Louw (18e) et de Jannie du Plessis (33e). On se dit alors que les coéquipiers de Victor Matfield vont dérouler, mais les Brave Blossoms s’accrochent grâce à la botte de Goromaru. Quand l'arbitre français siffle les agrumes, l’Afrique du Sud ne mène que 12-10 et la confiance n’est pas de mise.
Un deuxième acte pour l’histoire
Dès le retour des vestiaires, ce sont d’ailleurs les hommes d’Eddie Jones qui prennent les commandes grâce à une pénalité de l’omniprésent Goromaru (12-13, 42e). Ni une ni deux, les Boks réagissent et vont à dame par l’intermédiaire de leur seconde ligne Lood de Jager (44e). Un chassé-croisé va alors s’opérer entre les deux nations et la courageuse troupe du pays du soleil levant tient le choc grâceau pied de son arrière 19-19 (53e), puis 22-22 (59e). À un quart d’heure du coup de sifflet final, l’Afrique du Sud pense avoir fait le plus dur et mène 29-22 après un essai du talonneur Adriaan Strauss (62e). Le moment choisi par Ayumu Goromaru, encore lui, pour venir planter et transformer un essai (70e). Dix minutes à jouer et la constellation de stars sud-africaines est dos-à-dos avec une nation qui n’a alors connu qu’un succès en coupe du Monde, en 1991 face au Mozambique. Une pénalité de Pollard semble mettre les Boks définitivement à l'abri à la 73e, mais c’était sans compter sur le courage des Brave Blossoms. Persuadés qu’ils peuvent gagner cette rencontre, les joueurs japonais vont à l’encontre d’Eddie Jones, qui demandait les points du match nul après une pénalité (78e), et optent pour une mêlée à quelques mètres de la ligne d’en-but. Le reste appartient à l’histoire, suite à quelques points de fixation, les Brave Blossoms écartent le jeu et le ballon termine dans les bras de Karne Hesketh (84e). L’ailier entré quelques minutes auparavant n’a plus qu’à plonger dans l’en-but pour écrire l’une des plus belles pages du rugby mondial.
🤯 A sporting upset for the ages#OTD at Rugby World Cup 2015, Japan shocked the world with a 34 - 32 victory over South Africa pic.twitter.com/oF4ADziSzu
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 19, 2022
Goromaru et Eddie Jones au centre du succès
Score final 32-34, David a terrassé Goliath et le rugby japonais signe son acte de naissance dans un stade en liesse. Une victoire résultant d’un processus tactique imaginé par Eddie Jones qui travaille alors avec les Brave Blossoms depuis 2012. Un succès qui porte aussi la patte d’Ayumu Goromaru auteur de 24 points ce soir-là. Flamboyant durant toute la coupe du Monde, l’arrière sera le leader d’une équipe qui glanera deux succès supplémentaires (face aux Îles Samoa et aux États-Unis), sans pour autant passer les poules. Mais le plus important est ailleurs et le miracle de Brighton reste encore l’un des plus grands exploits du rugby moderne.
taist
j'aime bien cette équipe des brave blossoms ainsi que leurs supporters qui nettoient le stade avant de partir, la classe .
Mickey duc
L'un des plus beaux matchs que j ai pu voir! Et un match historique car il a vraiment propulsé le japon dans une autre dimension !
Louis Risque Sa Mitre
Je te rejoins. J’étais fou devant ma télé. Et quel panache sur ce choix audacieux de prendre la touche plutôt que de tenter la pénalité. Les voisins ont du m'entendre crier sur cette dernière action.
Mickey duc
Moi j'étais dans un bar à Rouen autant te dire que y avait pas un japonais et pourtant ils avaient que des supporters ! On a tous été japonais pendant 80 minutes !!!!!
dusqual
pour ma part ce que j'associe à ce match, c'est que le japon jouait 4 jours plus tard les écossais qui avait pas encore joué et étaient frais.
j'avais trouvé ça abusé alors qu'à côté l'angleterre jouait tous ses matches à une semaine d'intervalle (pour le résultat qu'on sait)...
c'est vraiment là que j'ai pris conscience de la différence de traitement entre grandes et petites nations du rugby.
pascalbulroland
Ce qui ne devrait pas arriver en 2023 car toutes les nations auront le même temps de repos...
oc
Une première non ?
Tu crois que c'est Claude qui a endossé son habit de lumière pour édicter ,
partial et équitable , en hôte exemplaire du pays des droits ?
mimi12
C'est le fameux fait play britannique...