Tout juste 6 mois en arrière, Kevin Gourdon, troisième emblématique du Stade Rochelais, annonçait, après qu’on lui a détecté un problème cardiaque, l’arrêt brutal de sa carrière sportive. Après 10 ans de loyaux services et plus de 200 matchs joués sous la tunique jaune et noir, l’ancien international avait dû raccrocher les crampons courant décembre. Un coup d’arrêt qui, à l’époque, ne l’avait pas mis au fond du sceau, bien au contraire : « C'est comme ça et pas autrement. Ça ne sert pas à grand-chose de ruminer ça et d'être dégoûté. Je suis même plutôt content de basculer sur quelque chose de nouveau » comme il l’avait confié dans les colonnes du Figaro.
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Cette semaine, l’emblématique joueur de La Rochelle s’est confié dans un entretien inédit pour le journal L’Equipe, 6 mois après avoir dû mettre un terme à sa carrière sportive. Si les journalistes sur place n’ont pas remarqué un vrai changement physique sur l’intéressé, lui-même, a avoué s’être un peu laissé aller : « Après l’annonce de ma retraite, j’ai complètement arrêté le sport, je voulais en savoir un peu plus sur ce que j’avais le droit de faire ou non avec mon problème de santé. Et comme je profite bien de la vie, sur la balance, je suis monté très rapidement à 109 kg, soit 5 kg de plus qu’avant. Je me suis regardé dans la glace et je me suis dit que ce n’était pas possible. Et là, ça redescend petit à petit. »
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Même avec quelques kilos en trop, Kevin Gourdon a tenu à rassurer tout le monde quant à la bonne santé de son cœur : « Mon cœur est toujours comme il est, mais tout va bien. » En plus d’être en bonne santé physique, le Rochelais avoue apprécier sa nouvelle vie, un peu plus tranquille que l’ancienne : « Il n’y a pas eu de grands vides, où je me suis retrouvé chez moi à me dire « putain, qu’est-ce que je fais. » Mais ce qu’il apprécie le plus, c’est d’être maintenant en paix tous les week-ends avec sa famille : « Et j’ai deux enfants, ça me rythme et je peux profiter d’eux. Je peux avoir une vie normale. C’est bête à dire, mais avoir des week-ends libres, ça me fait trop de bien. »
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Une ancienne vie de rugbyman qu’il ne retrouverait maintenant pour rien au monde. Kevin Gourdon avoue que cet arrêt de carrière, lui a fait beaucoup de bien, tant physiquement, que mentalement : « Là, quand je me réveille le matin, je n’ai plus de douleur, de fatigue. Attention, j’ai connu des choses grâce au rugby qu’on ne vit pas dans une vie lambda. Mais il y avait énormément de sacrifices. Je vois de temps en temps mes ex-coéquipiers à l’entraînement… pff, ça ne me manque pas. À la fin de ma carrière, je n’aimais plus que les matches à enjeu. »
Malgré le plaisir qu’il prend dans sa nouvelle vie, l’ancien troisième ligne n’a pas quitté complétement les terrains. Depuis qu’il a stoppé sa carrière de joueur, Kevin Gourdon est resté auprès de ses coéquipiers en prenant un tout autre rôle : « L’idée était de proposer aux joueurs de l’effectif qui le souhaitaient que l’on se voit pour travailler l’attitude au contact, les duels, ce sur quoi j’étais bon. Je bosse avec une dizaine de joueurs. Tous les lundis, je regarde leur match individuellement et je leur fais ensuite un retour et un peu de boulot technique. » En parallèle, le nouveau technicien français suit une formation à distance en neurosciences de l’accompagnement. Le but étant de faire visualiser aux joueurs des situations qui arriveront en match pour préparer le corps et gagner du temps.
Interrogé sur son envie et la possibilité de prolonger dans le staff rochelais, le natif de Valence, n’a laissé paraitre aucun présage dans sa réponse : « On verra si je continue ou non, pour l’instant, j’en profite. »
Le Haut Landais
Je suis étonné qu'il intervienne pour ses attitudes au contact et non pour se lignes de course et de soutien