L’an dernier, Sonny Bill Williams vivait un confinement plutôt heureux du côté de Manchester, terre d’accueil saisonnière de la franchise canadienne et treiziste des Toronto Wolfpack, où il pouvait jouir d’un beau jardin et profiter de ses quatre enfants comme la vie de sportif professionnel ne le permet pas en temps normal. « Pas facile hein », plaisantait-il ainsi auprès du Midi Olympique en mai 2020, pour qui il revenait lors d’un long entretien sur sa vie de confiné en plein ramadan, ses désirs de retour à la boxe et son évolution en tant qu’homme. C’est ainsi qu’au lendemain de l’annonce de sa retraite des terrains, nous sont revenus ses propos d’alors, qui retraçaient aussi sa carrière longue comme le bras. L’occasion pour nous de vous compter les mille vies de « SBW », elles qui écrivirent leurs premières lignes quinzistes lors de ses années toulonnaises.
Celles qui, à l’aube des années 2010, le firent éclater à la face du Top 14, puis de la planète du XV. Lorsqu’il posa le pied sur la Rade et sa ferveur inégalable, Sonny Bill avait alors 23 ans. A l’époque, le Var était bien loin de s’imaginer qu’il serait le tremplin de carrière de celui que certains se plaisent à appeler le « plus grand athlète pluridisciplinaire de l’histoire ». Sachant qu’il vit arriver sur la pointe des pieds cette belle gueule encore timide, un brin rebelle et quoique un peu perdue à mille lieues de son Océanie natale, au milieu d’un sport cousin du sien, mais dont il n’avait pas encore les codes. À 500 000 euros la saison, Mourad Boudjellal était, lui, déjà persuadé d’avoir signé un crack.