Seule nation d’Afrique francophone à avoir déjà joué une Coupe du monde (1995), la Côte d’Ivoire n’a pas le même historique que ses voisins. En effet, le pays a conservé une véritable culture rugby au fil des décennies, lui permettant de figurer régulièrement parmi les meilleures sélections du continent.
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La Côte d'Ivoire, histoire rugbystique riche
International ivoirien pendant plus de 15 ans, Bakary Meité a été agréablement marqué par l’environnement dans lequel baigne la sélection. « Niveau infrastructure, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais finalement, c’était vraiment pas mal », se rappelle-t-il. Au niveau des joueurs, ce dernier note également les « beaux gabarits » qu’il a observés.
Avec un peu plus de moyens que ses voisins, la Côte d’Ivoire s'est fait une place sur le continent et dans la région. En plus de son vivier local, elle profite d’un contingent de binationaux, venant tous de l’Hexagone.
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Lors des rassemblements, « le nombre de locaux variait » indique l’ancien international. Il affirme qu'il y avait des sélections où il y avait « moins d'une dizaine de joueurs venant de France et puis parfois c'était inversé, avec une vingtaine de franco-ivoiriens et une dizaine de locaux. »
« Quand tu dis que tu vas jouer pour la Côte d'Ivoire, ce n'est pas comme si tu disais que tu allais avec la Géorgie ou les Fidji. C'est con à dire, mais c'est comme ça. Souvent, les gens ne savent même pas qu'il y avait du rugby en Côte d'Ivoire. En plus, les compétitions africaines tombent souvent en été, donc en pleine pré-saison… Ça dépend aussi de la place que tu occupes dans ton club. Dans la suite de ma carrière, ce n'était plus négociable, j’allais en sélection. À partir de ce moment-là, les clubs qui m'ont recruté savaient que j'étais un international ivoirien et que dès que la sélection comptait sur moi. » - Bakary Meité
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En Afrique de l’Ouest, le natif de Paris indique par ailleurs que la Côte d’Ivoire fait office d’exception parmi les pays locaux. « En 1980, les dirigeants de la fédération ivoirienne étaient bien placés et avaient de l’appétence pour ce sport. Ça a suffi à entretenir la culture rugby dans le pays. Cependant, la filiation entre la France et ses anciennes colonies s'est perdue au niveau du rugby, surtout si on compare avec les pays anglo-saxons », avoue Bakary Meité.
Pour lui, rien n’est définitif et la France peut encore renouer des liens avec le rugby africain. Par ailleurs, des techniciens ivoiriens partent en France depuis quelques années pour mieux se former au rugby. Sous l’impulsion de la FFR et de son président Florian Grill, cette initiative est appréciée de Bakary Meité. Il aimerait envoyer l’un des coachs, du club qu’il préside, pour « être formé en France, à Drancy pourquoi pas », club ou l’ancien du Stade Français a commencé le rugby.