Quand on pense au drop, la première image qui nous vient en tête est celui inscrit par Sir Jonny Wilkinson, lors de la finale de la coupe du monde 2003 face à l’Australie, au bout des prolongations. Un geste technique pas facile à réaliser (surtout lorsqu’une horde de types vous fonce dessus), mais qui peut ô combien faire la différence lors de matchs serrés. Au-delà de rapporter trois points précieux à son équipe, le drop est un geste d’instinct et de classe, qui permet de prendre le score, dans des situations peu dangereuses, et face à une équipe très disciplinée. Une manière de faire douter son adversaire, qui sait désormais qu’il ne sera jamais tranquille lorsqu’il sera dans son camp. L’un des exemples les plus récents est le drop inscrit par Cheslin Kolbe, lors de la dernière finale du Top 14 opposant le Stade Toulousain à La Rochelle. Un drop (de plus de 50 mètres) qui, à ce moment précis, permit aux Rouges et Noirs de mener 12- 0 juste avant la mi-temps. Mais le champion du monde Sud-Africain n’est pas le seul à avoir utilisé cette arme ; en effet, le drop semble revenir à la mode, lui qui avait souvent été boudé pendant quelques années, au profit d’un jeu à la course aux essais.VIDEO. Top 14. MONSTRUEUX ! Le Drop de 50m de Cheslin Kolbe en finale !Serait-ce l’année des drops ? Il est encore trop tôt pour le dire, même si cette saison part sur les chapeaux de roues ! En effet, 5 drops ont déjà été réalisés par des joueurs de notre championnat (Tedder, Hastoy, Dumora, Hervé, Henry), alors que nous ne sommes qu’à la deuxième journée ! Un chiffre très élevé pour un début de championnat. C’est bien simple, lors de la saison 2019- 2020 (gelée après 17 journées), seulement 6 drops avaient été inscrits. Un total assez faible, qui est en accord néanmoins avec la tendance de ces dernières années. La saison dernière, 17 drops ont été réussis en Top 14, c’est un de moins qu’en 2018-2019, et douze de moins que lors de l’édition 2016-2017. Des chiffres qui ne veulent pas dire grand-chose seuls, mais qui, lorsqu’on les compare à ceux du début des années 2010, deviennent dérisoires. À cette époque, où les Beauxis, James et Wilkinson évoluaient en Top 14, la moyenne de drops inscrits par saison s’élevait à 57. Un chiffre qui nous semble aujourd’hui énorme, mais qui était bien monnaie courante il y a quelques années. Partie sur les mêmes bases cette année, il sera intéressant de constater si les Segonds, Hervé, Hastoy and co continueront à enchaîner les drops tout au long de la saison.
Comme dit précédemment, le drop permet à une équipe de prendre le score, même face à une équipe disciplinée dans son camp. Mais ce n’est pas son seul avantage : en effet, le drop permet à l’équipe adverse de marquer autant de points qu’une pénalité, et pour souvent beaucoup moins d’efforts. Il est certes, plus compliqué à réussir qu’une pénalité (et encore cela dépend des conditions), mais il permet en revanche d’éviter, aux avants notamment, une débauche d’énergie énorme et futile comparée au résultat escompté. De plus, le drop permet de marquer vite des points. Un avantage conséquent, surtout lorsque l’on est mené au tableau d’affichage. Au contraire d’une pénalité, qui prend environ une minute a être tapée.