Rugby. L'énième frasque de l'incorrigible Zac Guildford, un champion du monde déchu
Zac Guildford, un réel talent gâché.
Le Néo-zélandais Zac Guildford a été condamné après avoir agressé une femme fin 2019. Un énième écart de conduite pour un joueur au talent immense, mais gâché.

Il est l'un des enfants terribles du rugby néo-zélandais. L'histoire d'une vie hors du commun, mouvementée sans oublier un côté bouleversant, qui nous prouve que la tunique de All Black ne vous permet pas toujours d'être épanoui dans la vie. Cette histoire, c'est celle de Zac Guildford. Pourtant, à l'aube d'une carrière professionnelle naissante, l'ailier était promis à un avenir radieux sous le maillot frappé de la fougère. Pour comprendre cela, il faut remonter à 2009. La Nouvelle-Zélande découvre alors cette gueule enfantine, âgée d'à peine une vingtaine d'année. C'est à l'issue de cette fameuse saison 2009, que Zac portera pour la première fois le maillot noir, lors d'une tournée automnale et une première sélection inoubliable, à l'issue d'une victoire face aux Gallois dans le mythique Millenium Stadium de Cardiff devant 70 000 personnes. Une précocité qui fait alors de lui une véritable attraction. Peu avant cela, en cette même année 2009, il devient également champion du monde junior avec la sélection nationale. Une joie ternie par l'immense douleur de perdre son père, décédée à l'issue de ce match. Certains diront que cet évènement est l'élément déclencheur des maux de Zac Guildford. Car au milieu d'une carrière ternie par des frasques en tout genre avec l'alcool souvent au centre des débats, un énième dérapage est venu s'ajouter à une liste déjà longue.VIDEO. Zac Guildford à la conclusion d'un sublime essai de 100 mètres avec Hawke's BayVIDEO. Zac Guildford à la conclusion d'un sublime essai de 100 mètres avec Hawke's BayC'est ce que relaient ce vendredi des médias locaux. Nous sommes en 2019 le 20 novembre plus précisément à Napier. Il est aux alentours de 23h30 quand Zac Guildford en état d'ébriété agresse une femme au sein d'une voiture. Les circonstances sont plus ou moins troubles et les deux protagonistes avouent ne pas se souvenir des raisons exactes de la rixe. Une insulte par rapport à un membre de la famille est évoquée. La victime qui devait quitter le pays le lendemain, souffre alors d'ecchymoses au visage et aurait encore aujourd'hui du mal à respirer par le nez comme l'évoque le site néo-zélandais Stuff.co.nz. Plus d'un an plus tard, l'affaire a donc connu son dénouement. Et si Guildford s'est battu pour la suppression permanente de son nom dans cette affaire, sa demande a été rejetée par le juge Robert Spear. Il a été condamné à du sursis et deux ans de ''surveillance intensive''. ''C'était un coup dur porté à une femme sans méfiance qui a causé des blessures graves'', a déclaré le juge Spear, avant d'indiquer que la décision aurait pu être bien plus virulente et de poursuivre : ''La brutalité et la force considérable derrière le coup sont illustrées par la nature des blessures causées à la victime. Il s'agissait manifestement d'une infraction grave et le fait que cela se soit produit dans le contexte de l'alcool n'est pas une excuse''.

Guildford a de son côté fait part de ses regrets et a multiplié les excuses envers la victime. Souvent pointé du doigt pour son accoutumance à l'alcool, il s'est d'ailleurs exprimé à ce sujet essayant de mettre des mots sur ses maux : ''Je voudrais m'excuser auprès de la victime. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour exprimer mes sincères excuses. J'ai honte de ce qui s'est passé. Je traversais un certain nombre de problèmes de santé mentale et de toxicomanie. J'ai fait une erreur. C'était dû au fait que je buvais encore beaucoup et qu'il m'a fallu toucher le fond pour réaliser que je ne pouvais plus boire. Quand je regarde en arrière, je ne sais pas pourquoi il m'a fallu 32 ans pour tomber. Je ne vais pas lâcher le pied du frein, continuer à travailler sur moi-même et cela me libérera de ce passé auquel je m'accroche depuis si longtemps.'' Et pourquoi pas se relancer désormais dans le rugby. 

Passé par la France 

Au milieu de tout ça, on en oublierait presque que Guildford est un champion du monde. En 2011, il remporte le Trophée William Webb Ellis sur ses terres où il ne dispute cependant qu'une seule rencontre, face au Canada. Il se distingue en inscrivant un quadruplé et laisse alors entrevoir de réelles promesses sur la suite de carrière. Car ça, c'est ce que l'on croyait. Mais Guildford c'est aussi un visage bien connu de l'Hexagone. En 2014 après de multiples écarts de conduite qu'on ne relèvera pas et se passera de commenter, histoire de ne pas sombrer dans le sensationnel, l'ailier des Kiwis tente de relancer sa carrière en s'engageant du côté de Clermont. Dans la cité auvergnate, il va y effectuer une saison, et résilier son contrat à l'approche de l'exercice suivant. Un petit tour et puis s'en va. Il quitte donc l'ASM en mai 2015 pour retourner au pays dans sa province d'Hawke Bays. Joueur de talent, il reste rongé par ses vieux démons. Dans les colonnes du Midi Olympique en mars 2019, le regretté président clermontois Éric De Cromières revenait sur l'épisode Guildford : ''J’adorais Zac mais un jour, il a fallu dire stop. Ça devenait sanglant. Au club, on en avait marre de recevoir des appels des PMU du coin à qui il devait des sommes importantes. Il n’était pas maître de lui-même''. Ou comment résumer la carrière du joueur et la vie de l'homme en quelques phrases. Joueur au talent indéniable, un homme attachant, mais rongé par des angoisses susceptibles de le transformer. Triste réalité. 

ASM Clermont : Victime d'une agression, Zac Guildford va manquer plusieurs semaines d'actionASM Clermont : Victime d'une agression, Zac Guildford va manquer plusieurs semaines d'actionAprès son départ, là encore le joueur va collectionner les clubs, effectuer un rapide court passage par les Waratahs et va une nouvelle fois rejoindre le Vieux Continent et notre pays, en s'engageant à Nevers en Pro D2. Nous sommes alors en 2018, et l'USON affiche ses ambitions avec également le recrutement du surpuissant ailier fidjien Josaia Raisuqe. Mais une fois n'est pas coutume, dans la Nièvre, le Néo-zélandais n'y laissera pas une trace indélébile. À l'époque toujours pour le Midi Olympique, Xavier Péméja dresse le même bilan que celui de son compère, implacable : ''J'ai vu ce garçon, pétri de talent, qui voulait se relancer [...] Mais ce que j'ai réussi avec Raisuqe, je ne l'ai pas réussi avec lui. Zac est un garçon extrêmement attachant, agréable mais aussi extrêmement perturbé. Le seul endroit où il est bien c'est sur le terrain. Dès qu'il en sort, il se met la tête à l'envers, se pose des questions auxquelles il n'a pas de réponses.'' En quittant Nevers, une anecdote racontée par l'un de ses anciens partenaires glace le sang : ''La veille de son départ, alors que je lui demandais ce qu'il comptait faire si ses projets n'aboutissaient pas, Zac m'a souri et avec sa main droite a formé un pétard qu'il s'est collé sur la tempe. Je suis sûr qu'il était sérieux, ça m'a fait peur''.INTERVIEW. Pro D2 - Nevers. Zac Guildford : ''je veux aider le club à gagner la Pro D2''INTERVIEW. Pro D2 - Nevers. Zac Guildford : ''je veux aider le club à gagner la Pro D2''Guildford rejoint alors le pays du long nuage blanc où il va jouer pour une équipe locale, East Coast. En 2020, le site Stuff rapporte qu'il souhaitait rejoindre le championnat russe, mais entre temps, la Covid-19 est passée par là. Ces derniers temps, l'ailier aux 10 sélections était en discussion avec un club australien avec le but dans un second temps, de rejoindre la Western Force. C'est pour cela, qu'il souhaitait entre autres ne pas voir son nom cité dans la dernière affaire en date, afin de ne pas anéantir une nouvelle fois ce qui s'apparente à sa dernière chance. Une excuse non recevable selon le juge : ''De tels faits ne devraient pas être cachés à un employeur, et il devrait être en mesure de décider en connaissance de cause, si M. Guildford est une personne appropriée pour le club ou non''. Malheureusement pour lui, sa carrière aujourd'hui s'apparente à un véritable champ de ruines. Désormais âgé de 32 ans, le joueur pourrait s'offrir un dernier challenge, afin de relancer une énième fois, une carrière gâchée. Mais la question est de savoir s'il en capable. Pour cela, il devra surmonter ses vieux démons.  

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Comme quoi le talent ne fait pas le professionel. Aujourd’hui sans une hygiène mentale et physique c’est compliqué !

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